Vendredi 27 décembre 2013 :
J'entre dans la pharmacie en
disant "M'sieurs-dames !"... Pas de réponse.
J'attends mon tour derrière une
grosse dame suivie d'une petite vieille toute penchée qui se raccroche à son
caddie et à sa canne...
Arrive un couple qui se met
derrière un des points d'accueil des cinq pharmaciennes, s'apprêtant à passer
ainsi devant les trois clients, dont je
fais partie, quand le client actuel sera servi. Je m'apprête à bondir pour les
en empêcher le cas échéant...
D'autres clients entrent. Je le
sais parce que je me suis retourné, aucun "bonjour" n'étant venu
troubler l'ambiance feutrée...
Puis, vient le tour de la petite
vieille toute recroquevillée qui est avant moi. Le couple se met en mouvement
vers le comptoir qui vient de se libérer (sans "au revoir" de qui que
ce soit), comptant bien passer devant la petite vieille. Je pointe mon doigt
vers le couple et de ma voix la plus forte, accompagnée de ma mine la plus
patibulaire, je leur lance "La queue, c'est par ici !" indiquant d'un
geste qu'ils devaient se placer derrière moi. Ma phrase a réveillé la petite
vieille qui va prendre sa place, tandis
que le couple de trou-du-culs, comme frappé par mon anathème, se transforme en
statues de sel...
Un employé de la livraison
expresse de médocs entre alors et dit "Bonjour Messieurs-Dames !".
Surpris, n'ayant pas eu le temps d'analyser le nombre ni le genre, je suis le
seul à répondre "Bonjour !". Puis, quelques instants après, en
repartant il lance "Bonne journée Messieurs-Dames !". Dans
l'indifférence générale, je dis "R'voir M'sieur !".
Ensuite je contre une tentative
de débordement sur la droite par un grand sifflet quinquagénaire et
connargénaire à la fois, en faisant un pas du même coté. Il se résigne alors à
son sort...
Enfin, c'est mon tour. Je dis "Bonjour
Madame" à la pharmacienne qui vient de se libérer, sans que sa cliente
précédente n'ait rien dit en partant (probablement une muette comme les
autres). Je remets à la dame en blouse blanche mon sac de médocs périmés et
quelques mots après je lui dis "Bonne journée !". Elle me répond la
même chose. En sortant je lance "M'sieur-Dames !" sans aucun écho
d'ailleurs et en passant près du couple je leur signifie qu'ils viennent de se
faire doubler (par le connargénaire qui s'était rabattu derrière moi). Regards de bœufs morts...
Moralité... Faut-il vraiment
donner une morale comme dans une fable de la Fontaine ? Je ne sais pas. C'est
tellement évident, tellement gros, tellement effarant !
Les gens tentent de doubler les
autres, de resquiller, c'est déjà fumier ! Mais surtout plus personne ne dit
bonjour ni au-revoir chez les commerçants.
Il n'y a plus de respect, il n'y
a plus de politesse, il n'y a plus de savoir-vivre ! Vivons-nous encore en
société ? Sommes-nous des êtres sociaux ?
Ce sont des gens, tous adultes,
et presque tous d'un âge respectable. Aucun, exceptés le livreur, les
pharmaciennes et moi ne sait dire de formules de politesse. (J'espère que la
politesse du livreur et des pharmaciennes n'est pas que commerciale)...
Et ce sont les mêmes gens qui se
plaignent de l'insécurité, des voyous, des" cailleras" !
Ces gens sans aucun respect (à
part pour leur propre gueule) doivent probablement ne rien enseigner à leurs
enfants, (à part peut-être le mode d'emploi pour amasser le pognon) et ils
voudraient que la société les respecte ???
Comment apprécier la vie dans une
société devenue aussi vile, malsaine, écœurante ?
Je dois le respect à priori aux gens que je ne connais pas !
Par la suite, quand j'apprends à connaître les gens, mon respect, je le
leur manifeste, si et seulement si, ils le méritent.
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