On
est souvent amené à aider son prochain au cours d’une vie.
L’attitude
des gens que l’on aide est parfois déroutante. Il y a plusieurs types d’aide
qui entrainent des types de réactions très différentes.
1ère catégorie :
-
Sauver la vie.
-
Sauver d’un licenciement.
-
Témoigner pour faire disculper d’une
accusation injuste.
Les
personnes que l’on a aidées nous vouent généralement une gratitude et même de
l’admiration.
2ème catégorie :
-
Réconforter un blessé.
Les
remerciements d’usage sont suivis d’un oubli définitif.
3ème catégorie :
-
Sauver d’un suicide.
-
Remonter le moral en étant le confident.
Dans
ces cas, après une brève gratitude, les personnes que l’on a aidées nous
évitent et se sentent mal à l’aise à notre vue. Elles nous vouent parfois même
une haine sans borne.
Cela
est du au fait que nous soyons entrés dans leur intimité affective,
psychologique. Elles nous reprochent instinctivement de trop les connaître, ce
qui est un crime impardonnable. Il s’agit d’un transfert de haine, comme en
subissent les psychiatres.
Or
ces cas d’aide sont plus courants que les autres. Ils sont de fait très
traumatisants, car rendre service pour en récolter de la haine ne nous incite
pas à recommencer.
Quand
on a eu la chance de prendre des risques, pour porter des secours de la 1ère
catégorie, on en garde une fierté légitimée par la reconnaissance des personnes
que l’on a sauvées.
Mais
quand avec l’âge on est moins apte à secourir mais plus mature pour écouter et
parler, on n’a plus aucune satisfaction d’avoir aidé son prochain. On se dit
que moralement, c’était bien ce qu’il fallait faire, mais intimement, on se
sent sali, déconsidéré, inutile. Aider devient alors une occupation que l’on
préfère éviter…
Aussi
maintenant, lorsqu’une souffrance s’exprime par les mots de l’intime, je fuis,
car je sais que j’en essuierai les éclaboussures les plus violentes…
Ainsi,
l’ingratitude humaine, peut décourager les meilleures volontés.
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