mardi 14 avril 2015

De l’analyse des lois (1)



Les projets de lois doivent être analysés par les citoyens avant leur adoption. En pratique, je devrais dire « devraient être analysés ». Ce n’est pas le cas ou bien très peu. Par manque de temps, par ignorance, ou incompétence, tant il est vrai que comprendre des textes parfois ardus n’est pas à la portée de tout un chacun.

Nous nous retrouvons à chaque fois dans le cas de figure ou les élus commentent et interprètent le texte de la loi auprès de l’opinion publique, en le déformant, en le portant aux nues ou en le fustigeant, suivant qu’ils sont dans la majorité ou dans l’opposition. L’extrême mauvaise foi du personnel politique est à la source du capotage de certaines lois qui auraient été excellentes, mais qui sont à jeter parce qu’elles viennent du camp adverse. Inversement combien de lois scélérates ont été adoptées, parce que les scélérats étaient plus nombreux que les autres ?
Ceci est toujours du à une opposition entre deux camps, qui ne veulent surtout pas reconnaître la pertinence d’une idée si elle provient du camp adverse.

Un exemple flagrant est l’idée de la TVA sociale. Nous avons eu tous les cas de figures, concernant cette approche nouvelle de la cotisation sociale patronale (qui ne serait pas la panacée, mais pourrait contribuer à un léger rééquilibrage des injustices ‘cotisationnelles’). Depuis l’époque Mitterrand, l’opposition (de droite puis de gauche) l’a proposée, la majorité l’a donc refusée. La majorité (de droite ou de gauche) l’a proposée, l’opposition l’a fait capoter. A chaque fois, cette bonne idée a été enterrée. Elle sert d’épouvantail que l’on agite devant la populace qui se laisse influencer, par ceux qui gueulent les plus forts et surtout par le camp idéologique auquel l’électeur mouton décervelé adhère, sans aucun esprit d’analyse, par simple réflexe de solidarité imbécile.

Je me souviens du référendum que de Gaulle avait organisé et perdu d’ailleurs en 1969. Qu’est-ce qu’un référendum, si ce n’est une loi qui passe par le suffrage direct au lieu du suffrage habituellement délégué à ceux que l’on élit pour nous tromper et nous endoctriner ?

De Gaulle voulait décentraliser une partie du centre décisionnel du pouvoir, en régionalisant la France.
1) Les conseils régionaux seraient non seulement aptes à décider dans leurs régions respectives, mais ils se réuniraient nationalement pour participer à la discussion des lois nationales, Oeuvrant ainsi comme le fait le Sénat.
2) D’où la nécessité de dissoudre le Sénat sous sa forme actuelle, assemblée de vieillards séniles qui est complètement coupée des réalités du pays.

L’ensemble constituait pourtant un lot cohérent (D’autres sont venus depuis. Ils ont fait la régionalisation, mais ils ont conservé le Sénat).

Tous les partis de droite ou de gauche et surtout du centre ont conspué à l’époque cette réforme majeure au motif que l’on ne pouvait pas poser une seule question à deux modifications majeures. Poher, le président du sénat a exercé un prodigieux activisme pour empêcher que l’on supprime la source de revenu sénatoriale. Tous les hommes politiques se sont solidarisés, car les loups ne se mangent pas entre eux.
Le référendum était négatif, de Gaulle ayant mis sont poste en jeu est parti (Il faut bien se dire que ce chantage était de plus l’occasion rêvée pour se débarrasser de cet empêcheur de magouiller en rond qu’était le fondateur de la cinquième république)…

Nous avons toujours le Sénat, inutile, et aucune idée territoriale ne remonte au plan national.

C’est à chaque fois pareil : Des joutes stériles autour de projets de lois que personne ne comprend ni ne cherche à comprendre, alors que les loups politiques s’acharnent à protéger leurs intérêts en mentant aux moutons. Nous, les moutons; ne nous en apercevons pas, continuant à voter pour nos loups favoris sans comprendre que nous votons contre nous-mêmes…

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