C'était le 7 février 2009...
Peu
avant midi, je sortis de la caisse d’épargne. Il neigeait encore. Arrivé sous
le porche je m’arrêtais pour ranger les bordereaux dans mes poches. Je remarquai
un petit garçon dans les neuf ou dix ans, appuyé contre un écoinçon du porche
d’entrée. Il était si triste… Il se serrait les bras devant sa poitrine pour
avoir plus chaud… Il portait des vêtements usés, sales et ses baskets étaient
fendues sur la moitié de leur longueur…
Plus
je pensais à lui, plus je ne parvenais pas à ranger mes papiers convenablement…
Je l’observais du coin de l’œil toujours aussi triste et préoccupé à se
réchauffer… J’étais très ému…
Je
pensais qu’il était peut être abandonné, parce que s’il avait été mon fils, je
ne l’aurais pas laissé dehors. J’étais sur le point de lui demander s’il
attendait ses parents, quand je pensais soudainement, avec toutes les histoires
qui arrivent maintenant, que si ses parents arrivaient, je pourrais être pris
pour un pédophile qui « drague » sa proie…
Je
boutonnais mes poches et je partis dans la petite rue en direction du parking,
tout en ressassant tout ça… J’avais tourné le coin de la rue, quand je me dis,
que je ne devais rien négliger… Et si ma première idée était la bonne ?...
Pas question de laisser un malheureux petit garçonnet, dans ce froid, sans
manger, seul. Je rebroussais chemin…
Je
changeais de trottoir et passant au niveau de la caisse d’épargne je lançais un
coup d’œil à la dérobade : Il était encore là… Je résolu de ne pas
intervenir tout de suite mais d’attendre un peu, pour voir… Je continuais
jusqu’à l’autre extrémité de la petite rue. J’avisais la vitrine du bijoutier…
Je fis semblant de regarder les bijoux alors qu’en fait je surveillais si
l’enfant était toujours là… Je me disais que la caisse d’épargne fermant à
midi, je n’avais plus que dix minutes à attendre…
Perdu
dans mes pensées, j’avais relâché mon attention : il n’était plus là…
Quoi
conclure ? Je redescendis la rue en courant… A droite, à gauche… Personne…
Merde il est peut-être passé dans mon dos !… Je remontais la rue à toute
vitesse et parvint à l’angle du joaillier… Coup d’œil à gauche :
Rien ! A droite, je crois que c’est lui… Mais pas sur… Je m’élançais pour
me rapprocher… Une fois parvenu assez près, c’était bien lui… Il marchait, la
tête baissée, derrière une femme mince et très élégante (fourrure, bottes cuissardes) que j'avais aperçu dans la caisse d'épargne…
Visiblement
il la suivait… Elle se retourna pour lui lancer une invective…
J’étais
immobile… Je m’étais certes trompé, mais pas de beaucoup… Je pensais que ce
petit garçon ne devait pas être très bien traité… Que c’était peut-être un
petit malheureux, mais que je ne pouvais hélas rien faire…
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