jeudi 26 mai 2022

Fusillade à Uvalde au Texas : Joe Biden très ému

 

publié le mercredi 25 mai 2022 à 08h18

"Perdre un enfant, c'est comme si l'on vous arrachait une partie de votre âme", s'est ému le président américain quelques heures après la tuerie commise dans une école primaire du Texas, au cours de laquelle 19 écoliers ont été assassinés par un jeune assaillant âgé de 18 ans.

"J'avais espéré qu'en devenant président, je n'aurais pas à me retrouver dans cette situation encore une fois". A une Amérique sous le choc d'un massacre dans une école, Joe Biden s'est exprimé avec la solennité d'un président et avec la douleur d'un père par deux fois endeuillé. Le démocrate de 79 ans a plusieurs fois évoqué en public, très ouvertement, la perte d'une petite fille encore bébé en 1972 dans un accident de voiture qui a aussi causé la mort de sa première épouse.

Il rappelle aussi très souvent la mémoire de son fils chéri Beau, emporté par un cancer à l'âge de 46 ans, en 2015.

Joe Biden: "J'avais espéré qu'en devenant président, je n'aurais pas à me retrouver dans cette situation encore une fois. Un nouveau massacre. Uvalde, Texas"par BFMTV

Mais ses phrases, pourtant familières pour qui l'écoute régulièrement, ont pris un tout autre écho dans sa bouche mardi soir à la Maison Blanche, quelques heures après la mort de 19 enfants, tués par un tireur de 18 ans dans une école élémentaire à Uvalde, au Texas.

"Perdre un enfant, c'est comme si l'on vous arrachait une partie de votre âme", a soufflé Joe Biden, les traits tirés par l'émotion et par la fatigue d'un voyage de plusieurs heures au retour d'une tournée diplomatique en Asie. "Il y a un vide dans votre poitrine. Vous avez l'impression que ce vide vous aspire et que nous n'arriverez plus jamais à en sortir. Vous suffoquez", a raconté Joe Biden, revivant sa souffrance intime en même temps qu'il évoquait la douleur des familles endeuillées du Texas.

"Ecoeuré et fatigué", Biden appelle à lutter contre le lobby des armes


"Rien n'est plus jamais pareil", a encore dit le président, évoquant ces parents "qui ne verront plus jamais leurs enfants (...) sauter dans leur lit et leur faire un câlin". Quand il prononce des discours après des fusillades - par exemple après une tuerie raciste à Buffalo, dans le nord-est du pays, il y a dix jours à peine - ou après des catastrophes, ce président émotif trouve souvent, en plus des condoléances, des mots d'espérance. 

On l'a ainsi entendu promettre aux proches endeuillés qu'un jour viendrait où leur peine serait moins vive, où la mémoire de leurs disparus amènerait aussi un sourire et pas seulement des larmes. Mais mardi soir, Joe Biden n'a rien dit de tel, comme assommé par l'ampleur du drame à Uvalde, comme s'il se retrouvait lui-même renvoyé à l'heure de la peine la plus profonde. Se disant écoeuré et fatigué par ce nouveau massacre, le président appelé à transformer "la douleur en action" contre le lobby des armes aux Etats-Unis, exhortant à prendre des mesures de régulation.

Ce catholique fervent a seulement évoqué la source ultime de réconfort qu’offre pour lui la foi. Se tournant vers son épouse Jill, présente à ses côtés, il a indiqué avoir beaucoup médité avec elle sur un passage d'un psaume de la Bible: "L'Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement." "Il y a tant d'esprits dans l'abattement. Ce soir je demande à la nation de prier pour eux", a dit Joe Biden. 

 

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