VIDAL - Mis à jour : Jeudi 06 février 2020 (Accès libre et gratuit)
Cet article, destiné au grand public et rédigé par un rédacteur scientifique, reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à sa date de mise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc. Il n'a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin ou de votre pharmacien.
Le diabète de type 1 se déclenche le plus souvent pendant l'enfance ou au début de l'âge adulte. Cette maladie métabolique chronique est grave par ses complications au niveau des vaisseaux sanguins et des nerfs, ainsi que par le risque de coma hyperglycémique (acidocétose). Son traitement repose sur l'injection régulière d'insuline, l'adaptation du régime alimentaire et la pratique d'une activité physique.
Qu'est-ce que l'insuline ?
L’insuline est l’une des hormones qui permettent la régulation du taux de sucre (glucose) dans le sang. Lorsque ce taux augmente (par exemple après un repas), le pancréas sécrète de l'insuline qui favorise le stockage du sucre dans les muscles et le foie sous la forme de glycogène. L’insuline stimule également la formation de tissu adipeux (graisse) à partir du sucre.
Qu’est-ce que le diabète de type 1 ?
Les personnes atteintes de diabète de type 1 sécrètent peu ou pas d’insuline. En l’absence de traitement, la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, est constamment trop élevée. À long terme, cette élévation permanente provoque des dégâts, notamment sur les petits vaisseaux sanguins de la peau, des yeux, des reins, etc. Le diabète de type 1 se déclenche le plus souvent pendant l'enfance, ou au début de l'âge adulte. Il représente 10 % des cas de diabète.
Chaque année, en France, 6 000 nouveaux cas de diabète de type 1 sont diagnostiqués. Le nombre de cas diagnostiqué chaque année chez les enfants a augmenté de plus de 37 % entre 1988 et 1997.
Le diabète de type 1 est plus fréquent dans les pays occidentaux et dans les régions éloignées de l’équateur : par exemple, il est soixante-dix fois plus fréquent en Finlande qu’en Chine.
Quelles sont les symptômes du diabète de type 1 ?
Les symptômes du diabète de type 1 apparaissent lorsque la maladie est déjà avancée. Le plus souvent, ce sont :
- une augmentation inhabituelle de la soif et de la faim ;
- un besoin fréquent d'uriner, ce qui peut entraîner des problèmes de pipi au lit chez un enfant jusque-là propre ;
- une fatigue anormale ;
- une mauvaise cicatrisation des blessures et des coupures ;
- une peau sèche sujette à démangeaisons ;
- des infections fréquentes des gencives, de la vessie, du vagin, de la vulve ou du prépuce.
Chez le nourrisson, le diabète de type 1 est rare et lié à une anomalie génétique. Il se traduit par un érythème fessier (fesses rouges) sévère, des malaises, une faible prise de poids malgré un bon appétit, de la soif, des couches mouillées en permanence, voire des vomissements et de la déshydratation.
Chez les enfants, le diabète de type 1 est plus fréquemment diagnostiqué au cours de deux périodes de la vie : entre 4 et 6 ans, puis entre 10 et 14 ans. Entre 4 et 6 ans, il n’est pas rare que le diabète de type 1 soit diagnostiqué lors d’un épisode d’acidocétose, parfois fatal.
Le diabète de type 1 est dangereux par ses complications. Celles-ci sont la conséquence de concentrations sanguines de sucre durablement trop élevées. On distingue les complications à court et à long terme.
Les complications à court terme du diabète de type 1
Un diabète de type 1 non diagnostiqué ou mal contrôlé par les traitements peut provoquer des complications aiguës sous la forme de malaises graves. Ces malaises peuvent également se produire lorsque le traitement n'est pas suffisamment adapté à l'alimentation et à l'activité physique.
L'acidocétose diabétique
Lorsqu'une personne atteinte de diabète de type 1 n'est pas ou insuffisamment traitée, le glucose (sucre) s'accumule dans le sang mais il ne peut pas être utilisé pour produire de l'énergie. Le corps le remplace alors par une autre source d'énergie, les acides gras (lipides). L'utilisation des acides gras comme carburant entraîne la production de substances acides, les corps cétoniques. Ces substances s'accumulent et provoquent une acidification excessive du sang et des cellules qui déclenche des symptômes potentiellement fatals : haleine au parfum de pomme caractéristique, déshydratation, nausées, vomissements, maux de ventre, difficultés pour respirer, confusion et coma. L'acidocétose diabétique nécessite un traitement par insuline et une hospitalisation en urgence. Le coma acidocétosique est la cause la plus fréquente de décès liés au diabète de type 1.
Le coma hyperosmolaire
Si la concentration de sucre dans le sang devient très élevée, et plus particulièrement en présence d'autres facteurs tels qu'une infection, les patients atteints de diabète de type 1 peuvent présenter une déshydratation intense, une chute de la pression artérielle, des épisodes de confusion et d'étourdissements, voire un coma dit « coma hyperosmolaire ». Cette complication peut entraîner la mort : elle nécessite une hospitalisation et une réhydratation en urgence.
L'hypoglycémie
L’hypoglycémie est une baisse excessive de la glycémie provoquée le plus souvent par un apport alimentaire en sucres insuffisant ou par une activité physique inhabituelle. Ses signes sont : tremblements, sueurs, faiblesse, troubles de l’attention, faim, vertige, nervosité et irritabilité, palpitations, nausées, peau froide et moite. Lorsqu’elle est sévère, l’hypoglycémie peut se traduire par une perte de connaissance, qui peut se révéler dangereuse dans certaines circonstances comme la conduite de véhicules, la baignade ou la pratique de certains sports.
Les personnes qui souffrent de diabète de type 1 doivent connaître parfaitement les signes d’une éventuelle hypoglycémie. Après quelques années de maladie, il est fréquent que les personnes diabétiques soient moins sensibles et moins attentifs aux signes de l’hypoglycémie, ce qui les expose à des crises plus sévères.
Lorsqu’une personne diabétique fait une crise d’hypoglycémie, elle doit prendre le plus rapidement possible des aliments riches en sucres : par exemple, trois morceaux de sucre ou une pâte de fruit ou un verre de soda (non light). Si le repas suivant est encore loin, une petite collation doit être prise ensuite : par exemple, quatre petits-beurre ou une barre de céréales. Si la prise d’aliments sucrés ne suffit pas à supprimer les symptômes d’hypoglycémie après dix minutes, il est préférable d’aller consulter un médecin. En effet, l’hypoglycémie peut être liée à d’autres causes, comme par exemple une infection.
Les personnes diabétiques devraient constamment avoir avec elles de quoi soulager une crise d’hypoglycémie, ainsi qu'une carte signalant qu’elles sont diabétiques.
Les complications à long terme du diabète de type 1
Lorsqu'elle persiste plusieurs années, une concentration élevée de sucre dans le sang provoque des complications particulières. Ce type de complications est essentiellement observé chez les adultes après plusieurs années de diabète. Néanmoins, la prévention de ces complications doit se mettre en place dès l’enfance en prenant les bonnes habitudes nécessaires à un contrôle efficace de la glycémie. La probabilité de développer des complications à long terme dépend de nombreux facteurs : qualité du contrôle de la glycémie, prédispositions génétiques, sexe, équilibre alimentaire, pratique régulière d’une activité physique, usage du tabac, etc.
Les complications à long terme du diabète de type 1 se traduisent surtout par une atteinte à la fois des petits vaisseaux sanguins (atteinte dite microvasculaire) et des artères principales (atteinte dite macrovasculaire). L’atteinte des petits vaisseaux se traduit au niveau des yeux, plus particulièrement de la rétine et du cristallin (cataracte diabétique). Elle touche également les reins ce qui peut entraîner une insuffisance rénale : le diabète est la cause principale de mise sous dialyse (« rein artificiel »). L’atteinte des petits vaisseaux provoque également des lésions des nerfs des pieds et des jambes, ce qui se traduit par une perte de sensibilité et des sensations douloureuses ou de fourmillement. La cicatrisation des plaies et des blessures est ralentie et la peau se défend moins efficacement contre les infections. Les infections de la bouche (gingivites et parodontites) sont plus fréquentes.
L’atteinte des artères principales se traduit par leur rétrécissement et peut entraîner un infarctus, un accident vasculaire cérébral ou une mauvaise circulation dans les artères des jambes (artérite).
D’autres complications peuvent également survenir lorsque le diabète est mal contrôlé par le traitement, par exemple une certaine perte de souplesse des articulations au niveau des mains et des pieds. De plus, chez les personnes qui présentent certaines particularités génétiques (gène HLA-DR3), le système immunitaire peut s’attaquer à d’autres organes que le pancréas, par exemple la thyroïde, entraînant ainsi des complications particulières.
Quelles sont les causes du diabète de type 1 ?
Lors de diabète de type 1, les cellules du pancréas qui fabriquent l’insuline (cellules bêta du pancréas) sont progressivement détruites par le système immunitaire du patient. On ignore les raisons pour lesquelles les cellules immunitaires cessent de reconnaître ces cellules comme faisant partie du corps. Dans l’état actuel des connaissances, il semble que le diabète de type 1 soit, dans 95 % des cas, la résultante de l’action de facteurs externes sur un terrain génétiquement favorable.
L’existence d’un terrain génétique favorisant l’apparition du diabète de type 1 est fortement indiquée par l’étude de vrais et faux jumeaux diabétiques, par la forte probabilité de développer un diabète de type 1 lorsque les deux parents sont eux-mêmes diabétiques, et par la mise en évidence de particularités génétiques (marqueurs cellulaires) plus fréquents chez les personnes diabétiques.
L’importance de facteurs externes est suggérée, entre autres, par les différences régionales en termes de fréquence du diabète au sein d’une population donnée. Par exemple, la fréquence du diabète de type 1 en Sardaigne est quatre fois plus élevée que dans le reste de l’Italie. Certains chercheurs ont émis l’hypothèse d’une infection virale ou bactérienne qui perturberait le système de reconnaissance qui protège nos organes de l’action destructrice de l’immunité. D’autres facteurs externes sont suspectés : par exemple, la nature de l’alimentation pendant la petite enfance (l’allaitement maternel semble réduire le risque de diabète chez l’enfant) ou l’ensoleillement de la région d’origine (par le biais de la fabrication de vitamine D sous l’action des rayons ultraviolets).
Enfin certaines maladies du ou touchant le pancréas (inflammation, kyste, cancer, mucoviscidose, etc.) peuvent indirectement provoquer un diabète.
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