mardi 10 mai 2022

Diabète de type 1 (2ème partie)

 

VIDAL - Mis à jour : Jeudi 06 février 2020  (Accès libre et gratuit)

Peut-on prévenir le diabète de type 1 ?

On ne connaît pas de moyen pour prévenir l'apparition d'un diabète de type 1. Des études en cours cherchent à évaluer l'efficacité d'un vaccin destiné à empêcher l'action destructrice des cellules de l'immunité sur le pancréas. Si le rôle d'une infection virale ou bactérienne est confirmé, il est probable que des essais cliniques chercheront à évaluer si une vaccination contre cette infection peut prévenir l'apparition du diabète de type 1.

Comment diagnostique-t-on le diabète de type 1 ?

En présence de symptômes évoquant un diabète de type 1, le médecin prescrit des analyses de sang. Le diagnostic se fait en mesurant le taux sanguin de glucose (glycémie), ainsi qu’en recherchant la présence de sucre et de corps cétoniques dans les urines. Le diagnostic peut être confirmé par des examens complémentaires : recherche d’anticorps dirigés contre les cellules bêta du pancréas, mesure du taux sanguin d’hémoglobine glyquée, mesure de la réaction du corps après l’administration de sucre par voie orale, etc.

Lorsqu'un diabète de type 1 est diagnostiqué, une hospitalisation est systématique pour faire un bilan complet, mettre en place un traitement à l’insuline adapté et débuter un processus d’éducation thérapeutique afin que le patient apprenne les principes de sa prise en charge : traitement, alimentation, activité physique, etc.

Parmi les examens systématiquement réalisés lors des visites médicales en milieu scolaire ou professionnel, la recherche de sucre dans les urines (à l’aide d’une bandelette) est destinée à dépister les cas de diabète non diagnostiqués.

Que faire en cas de diabète de type 1 ?

Lorsqu'un diabète de type 1 a été diagnostiqué et stabilisé par un traitement, certaines habitudes permettent de réduire les risques de complication.

Informez-vous

Le patient diabétique est le premier acteur de sa santé. Mieux il connaît sa maladie, mieux il saura adopter les gestes qui en minimisent les conséquences. De très nombreux documents d'information sur cette maladie sont disponibles auprès des médecins, des associations de patients, des laboratoires pharmaceutiques ou en librairie. Des programmes d'éducation sur le diabète destinés aux patients sont proposés dans certains hôpitaux (dans le cadre des hospitalisations de jour) et par des réseaux locaux de professionnels de santé (médecins, infirmières, diététiciennes, pédicures-podologues, etc.). Renseignez-vous auprès de votre médecin ou auprès des associations de diabétiques.

Equilibrez votre alimentation

L'adaptation des habitudes alimentaires est un élément important de la prise en charge du diabète de type 1. En effet, elle permet à la fois de mieux contrôler le taux de sucre dans le sang, d'éviter une prise de poids excessive et de prévenir les complications cardiovasculaires de la maladie.

Bougez

Associée à un régime alimentaire, l'activité physique a un effet bénéfique sur le diabète car elle contribue à éviter la prise de poids et à prévenir les complications cardiovasculaires. De plus, elle permet souvent de diminuer les doses quotidiennes d’insuline.

Les médecins conseillent généralement aux personnes atteintes par cette maladie une activité physique d’intensité moyenne (20 à 30 minutes, au moins trois à cinq fois par semaine). Les pratiques physiques et sportives d'intensité moyenne et de longue durée (marche, cyclisme, ski de fond, randonnée, escaliers, etc.) sont particulièrement indiquées. Pendant cette activité, maintenez un bon niveau d’intensité : vous devez pouvoir continuer à parler en vous exerçant, mais chanter doit être impossible ! Si vous pouvez chanter, augmentez l’intensité ; si vous ne pouvez pas maintenir une conversation, ralentissez.

Il est important de vérifier son taux sanguin de glucose (glycémie) avant et après l’activité physique ou sportive, ce qui permet d’adapter l’alimentation et le traitement par l’insuline. En règle générale, les périodes d’activité physique doivent être suffisamment éloignées des injections d’insuline pour réduire le risque d’hypoglycémie. Bien sûr, lorsqu’on pratique une activité physique ou sportive, il est important de garder sur soi des aliments sucrés au cas où une hypoglycémie surviendrait. Attention, celle-ci peut survenir plusieurs heures après la fin de l’exercice.

La pratique d’un sport ou d’une activité physique doit être évitée pendant un épisode d’excès de sucre dans le sang (hyperglycémie). En effet, dans ces conditions, le corps va puiser l’énergie nécessaire dans les graisses du corps (acides gras) et cela expose au risque d’acidocétose potentiellement dangereuse. Dans le doute, il est possible de rechercher les corps cétoniques dans l’urine à l’aide d’une bandelette urinaire. La présence de ces substances dans les urines contre-indique l’activité physique ou le sport.

Sport et diabète de type 1

Le sport est tout à fait possible pour les personnes diabétiques de type 1. Les premières années qui suivent la découverte de sa maladie, un diabétique de type 1 peut pratiquer, sur avis médical, n’importe quel sport et même faire de la compétition de haut niveau. Les seules contre-indications absolues sont les sports où la perte de connaissance induite par une hypoglycémie serait catastrophique : plongée, escalade, vol libre, etc.
Pour pouvoir pratiquer sans danger, le diabétique de type 1 sportif doit avoir un diabète bien contrôlé par les injections d'insuline et bien connaître les réactions de son corps face à l’effort. En effet, pour maintenir un taux de sucre sanguin suffisant, il doit prévoir la dépense énergétique liée à son effort. Il peut ainsi adapter son alimentation et la dose d’insuline à s’injecter. De plus, pendant le sport, il est généralement recommandé d'injecter l'insuline à distance des muscles qui travaillent pour éviter qu'elle ne soit trop rapidement absorbée. Comme toujours en cas de diabète, et encore plus lors de pratique sportive, il est important de garder sous la main des boissons ou des aliments sucrés. Cela permet de faire face à une éventuelle baisse brutale du taux de sucre dans le sang et d’éviter de perdre connaissance.
Les crises d’hypoglycémie sont plus fréquentes lorsqu’on pratique un sport qui sollicite les jambes de façon intense et prolongée : cyclisme, course, randonnée, etc. Parce que l’hypoglycémie peut survenir plusieurs heures après la fin de l’exercice, il est parfois conseillé de prendre une petite collation avant de se coucher afin de prévenir une éventuelle hypoglycémie pendant la nuit.
A partir de 40 ans, les personnes diabétiques qui souhaitent commencer à faire du sport doivent toutefois le faire après avoir effectué un bilan cardiovasculaire. En effet, chez les personnes souffrant de maladies du cœur et des vaisseaux, le sport pourrait provoquer des crises d’angine de poitrine ou un infarctus. D’autres complications liées au diabète (hypertension, hémorragie de la rétine, présence de protéines dans les urines, insensibilité des extrémités, etc.) doivent également être dépistées sous peine d’être aggravées par une pratique sportive inadaptée.

Prenez soin de vos pieds

Les plaies du pied, chez le diabétique, sont à la fois dues à la perte de sensibilité et aux lésions des petits vaisseaux sanguins. Souvent provoquées par des traumatismes mineurs (frottements sur la chaussure, marche pieds nus, petites blessures), elles présentent un risque élevé d'aggravation rapide et d'infection pouvant parfois conduire à l'amputation d'une partie du pied.

Si vous n'avez pas de plaie au niveau des pieds, il vous suffit d'avoir une bonne hygiène. En revanche, si vous êtes sujet à ce type d'ulcération, inspectez vos pieds tous les jours à la recherche de lésions que vous n’auriez pas senties. Si votre embonpoint ou un manque de souplesse vous gênent, utilisez un miroir pour inspecter le dessous de vos pieds.

Quelques conseils à suivre :

  • Évitez de marcher pieds nus et prenez garde aux coupures.
  • Lavez vos pieds tous les jours à l'eau tiède avec un savon doux. Prenez soin de contrôler la température de l'eau avec la main si la sensibilité à la chaleur de vos pieds est diminuée.
  • Séchez vos pieds correctement, en particulier entre les orteils.
  • Utilisez éventuellement une crème hydratante formulée pour les pieds permettant ainsi d'atténuer la sécheresse de la peau.
  • Attendez qu’ils soient bien secs pour mettre des chaussettes propres, de préférence en fibre naturelle (coton, laine, etc.).
  • Ne portez que des chaussures confortables et à votre taille.

En cas de blessure :

  • Rincer la plaie à l'eau claire,
  • Désinfectez à l'aide d'une compresse stérile et d'un désinfectant incolore,
  • Appliquez un pansement sec (sparadrap microporeux, compresse stérile).

Votre médecin examinera régulièrement vos pieds. Pour évaluer la sensibilité des nerfs, il utilise un fil de nylon relié à un dispositif rigide (test au monofilament de Semmes-Weinstein) : il applique le fil en trois endroits de la plante du pied (pulpe du gros orteil, base des orteils) et vous demande si vous percevez la pression du fil.

Prenez soin de votre peau

Lavez-vous à l'eau tiède avec un savon doux et protégez votre peau à l'aide d'un écran solaire. Prenez soin des coupures et des égratignures, nettoyez-les et recouvrez-les d'un pansement. Consultez votre médecin lorsque des coupures cicatrisent trop lentement ou qu'une infection apparaît. Assurez-vous que votre vaccination contre le tétanos est à jour.

Prenez soin de vos yeux

Les troubles oculaires provoqués par le diabète peuvent mener à la cécité. Il importe donc de consulter un ophtalmologiste au moins une fois par an.

Prévenez les maladies du cœur et des reins

Faites surveiller votre tension, consultez votre médecin en cas d'essoufflement anormal, de fatigue durable ou de douleurs dans la poitrine à l'effort. Si nécessaire, assurez-vous de bénéficier d'un bilan lipidique et d'un électrocardiogramme au moins une fois par an, ainsi que d'une recherche de protéines dans les urines (microalbuminurie ou albuminurie) pour contrôler l’état de vos reins. Tous ces examens sont prescrits par votre médecin qui établira un récapitulatif annuel avec vous.

De plus, lorsqu’on est diabétique, il est préférable de ne pas fumer. Le tabac augmente considérablement le risque de souffrir de complications cardiovasculaires.

Ne vous soignez pas seul

Si vous souffrez de diabète de type 1, attention à l'automédication ! En effet, de nombreux médicaments, compléments alimentaires et plantes (fenugrec, ginseng, nopal, orange amère, etc.) peuvent interférer avec votre traitement et provoquer des baisses soudaines du taux de sucre dans le sang (hypoglycémie), potentiellement dangereuses. Avant de prendre un produit de ce type, demandez l'avis de votre médecin et de votre pharmacien.

Quel est le traitement du diabète de type 1 ?

Le traitement du diabète de type 1 repose sur l’injection d’insuline, une alimentation équilibrée, et la pratique d'une activité physique régulière. Son objectif est de maintenir le taux sanguin de sucre dans les valeurs normales, de prévenir les complications et de maintenir un poids raisonnable. Son efficacité est mesurée en suivant régulièrement le pourcentage d'hémoglobine glyquée dans le sang, une forme particulière d'hémoglobine. Un soutien psychologique est prescrit lorsque le besoin s'en fait sentir.

Les traitements médicamenteux

Le traitement du diabète de type 1 repose sur l'administration d'insuline par injection sous-cutanée (sous la peau). Contrairement au traitement du diabète de type 2, les médicaments antidiabétiques oraux (pris par la bouche) n'ont pas d'efficacité démontrée dans le diabète de type 1. Récemment, une insuline destinée à être inhalée a été commercialisée aux Etats-Unis, mais elle a depuis été retirée du marché.

Les conseils hygiéno-diététiques

Deux éléments essentiels du traitement du diabète de type 1 sont une adaptation des habitudes alimentaires et la pratique régulière d'une activité physique. Lorsqu'un traitement ne semble pas suffisamment efficace, ces deux paramètres sont évalués et éventuellement corrigés avant de songer à modifier le traitement médicamenteux.

L'éducation thérapeutique

Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic de diabète de type 1, elle est systématiquement hospitalisée pour mettre en place le traitement. Cette hospitalisation lui permet également d’apprendre à prendre en charge son traitement dans tous ses aspects : auto-injection de l’insuline, autosurveillance de la glycémie, adaptation de l’alimentation et du traitement à l’activité physique, etc. L’éducation thérapeutique est assurée par l’ensemble de l’équipe soignante : médecins, infirmières, diététiciennes, etc. Elle concerne le patient mais également ses proches (parents, conjoint, etc.).

Cette démarche éducative est essentielle et elle doit être régulièrement entretenue tout au long de la maladie. En effet, les séances d’éducation thérapeutique sont personnalisées et permettent d’identifier et de corriger des lacunes de savoir qui pourraient avoir un impact négatif sur le traitement et l’évolution de la maladie. De nombreuses études ont confirmé que les personnes diabétiques qui suivent régulièrement des séances d’éducation thérapeutique parviennent à mieux contrôler leur glycémie que celles qui n’en bénéficient pas.

La prise en charge psychologique

Le diabète est une maladie chronique qui impose des contraintes tout au long de la vie, au patient comme à ses proches. Pour un meilleur suivi du traitement et un meilleur contrôle de la glycémie à long terme, il est essentiel qu'un soutien psychologique soit assuré lorsque le besoin s'en fait sentir. Pouvoir parler de ses difficultés ou de son sentiment de ras-le-bol contribue à réduire le stress (qui semble avoir des effets négatifs sur le contrôle de la glycémie).

Le suivi de l'efficacité du traitement

Chez les patients diabétiques, on évalue l'efficacité des mesures mises en œuvre en suivant régulièrement le pourcentage d'hémoglobine glyquée dans le sang (HbA1c, une forme d'hémoglobine sur laquelle des molécules de sucre sont fixées). Le taux sanguin d'HbA1c reflète le taux de sucre dans le sang pendant les six dernières semaines. Une personne qui ne souffre pas de diabète a un taux d'HbA1c inférieur à 5,5 %. Chez un patient diabétique de type 1, le taux d'HbA1c à maintenir est fixé à 7 % chez les adultes et à 7,6 % chez les enfants.

Les autres mesures thérapeutiques

La prévention des complications cardiovasculaires liées au diabète de type 1 peut nécessiter la mise en place de traitements spécifiques : contre l'excès de cholestérol et contre l'hypertension artérielle, en particulier. De plus, l'arrêt du tabac est fortement recommandé aux personnes diabétiques afin de réduire le risque de maladie cardiovasculaire.

       

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