Écrit le 06 mai 2020
Je l’ai déjà dis et je le répète, car je
sais que beaucoup de lecteurs ne lisent pas tout ou bien ne retiennent que ce
qui les arrange, que cette crise économique va être bien plus terrible que
celle de 2008. Il ne s’agit plus pour l’état de se porter garant d’un système
bancaire en défaillance afin qu’il n’entraîne pas le tissus économique dans sa
chute, mais cette fois, d’aider les acteurs économiques qui eux ont chuté
artificiellement (à cause du confinement sanitaire). Ce n’est pas une crise
financière, c’est une crise économique, comme nous n’en avons vu depuis 1929…
Il faudra que l’état paye à la place des entreprises
et également annule les dettes des entreprises envers l’état et les organismes
sociaux en supprimant cotisations, impôts, voire TVA, sur une période à
déterminer.
Théoriquement il y a le plan d’aide de 500
milliards d’euros décidé par l’eurogroupe pour la zone euro. Mais il est bien
en deçà des besoins des pays de la zone euro.
Il faut bien dire que les « mesures
d’ajustement structurel » qui structurent le mécanisme européen de
stabilité, bien qu’ayant été repoussées, n’ont pas pour autant été annulées.
De plus les fonds débloqués (totalement
insuffisants en ce qui concernera la France), resteront entièrement contrôlés
et réservés à la lutte contre la pandémie, alors que nos besoins d’argent sont
entièrement de relance économique !
Dans un an notre dette sera passée à 115%
voire 120% du PIB, on ne peut pas penser résorber celle-ci comme au bon vieux
temps, par un endettement qui sera cette fois insoutenable !
-Si nous voulons sauvegarder à tout prix
la zone euro (avec ses critères de convergence), qui était déjà au bord de
l’implosion il y a dix ans, avec les pays du nord en excédents commerciaux
colossaux et monnaie sous-évaluée et les pays du sud (dont nous faisons partie)
avec une monnaie trop forte et des déficits abyssaux, dans ce cas, le devoir de
l’état Français serait de diminuer notre vulnérabilité stratégique, dans tous
les domaines : énergétique, sanitaire, alimentaire, industriel.
Mais procédant ainsi, nous ferions
exploser la zone euro en jouant cavalier seul.
-Une autre solution consisterait à
transformer la doctrine de la zone euro qui est essentiellement monétariste et
dictée par la BCE. Mais pour cela comment faire accepter aux pays riches du
nord, la monétisation des dettes
publiques européenne, c'est-à-dire leur rachat sans frais et sans agios, pour
permettre leur résorption mécanique au fil du temps ?
Ceci permettrait d’apurer les mauvais
bilans des pays du sud, mais aussi que ceux-ci puissent investir dans des
processus de d’amélioration de compétitivité, en affaiblissant la valeur de
l’euro…. Et en corollaire, cela déclenchera une inflation bénéfique aux
productions européennes… Mais les pays du nord accepteront-ils ? Rien
n’est moins sûr !
-Il y a bien une autre idée qui
consisterait à « panacher » les deux premières solutions :
Scinder la zone euro en deux : Un euro fort au nord et un euro faible au
sud, dont la France serait l’élément dominant…
Les inconvénients sont évidents, dans les
trois solutions : Inflation, appauvrissement d’une partie des Français,
notamment les retraités, mais, la possibilité de relancer notre économie, de
créer des emplois et donc de baisser le chômage…
Affaiblir la valeur de l’euro : C’est
bien ce que font actuellement, les Etats-Unis et la Grande Bretagne avec leur
monnaie. La Chine aussi le pratique avec son yuan, depuis le début de son
expansion, bien que maintenant elle parvienne à un point de saturation. Il lui faudra
un jour où l’autre, baisser les salaires pour relancer son économie.
Actuellement son intérêt serait de faire main basse sur notre industrie afin d'imposer la sienne... Macron : Je t'ai prévenu depuis le début !!!
Actuellement son intérêt serait de faire main basse sur notre industrie afin d'imposer la sienne... Macron : Je t'ai prévenu depuis le début !!!
Mais tout ce qui précède est asservi à la
décision d'un homme : Celui que nous avons comme président de la république...
Je doute fort que son logiciel monétariste change du tout au tout après la
crise. Je redoute que le "jour d'après" ne soit que "comme le
jour d'avant", avec en plus l'écrasement encore plus massifs des
"petits"... J'ai bien peur que profitant de cette crise sanitaire qui
a affaibli le pays, l'ultralibéralisme prenne une importance accrue dans notre
vie, faisant éclater notre consensus social...
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