La
préférence pour l’"autre",
que notre ministre de l’intérieur s’attache à mettre en œuvre avec un zèle servile, est la manifestation du mépris de soi-même et de ses racines.
Écrit par Gilles-William Goldnadel (Avocat et
Chroniqueur), le 30 avril 2020
Nous
vivons depuis cinquante ans sous le régime de la dilection de l’"autre". Le discours politico-médiatique nous rabâche l’inquiétante résurgence de la xénophobie dans notre
société, mais oublie son autre versant, pourtant beaucoup plus prégnant chez
nos élites : la xénophilie.
Les
xénophobes considèrent l’"autre"
comme fondamentalement mauvais, les xénophiles comme intrinsèquement bon. Le
vice est le même, mais on juge inacceptable dans un cas, admirable dans
l’autre.
Alors
qu’on aperçoit le bout du tunnel du confinement, la marche vers le 11 mai
s’accompagne d’un désagréable sentiment de « deux poids deux
mesures », qui s’insère parfaitement dans le cadre de cette déviance
morale des temps modernes.
Jugez-en :
-Ici
et là, on entend qu’un préfet ou un autre accorde des libertés à la communauté
musulmane our que cette dernière puisse vivre sereinement la période du
ramadan. Dans le Calvados, le directeur départemental de la sécurité publique
(DDSP) a diffusé une note expliquant
qu’ « il
n’y a pas lieu d’intervenir dans les quartiers à forte concentration de
population suivant le ramadan » - ces consignes ont été
regrettées, mais on peut sans mauvais esprit avancé que la hiérarchie aurait
surtout préféré qu’elles soient verbales et non écrites.
-Dans
le même temps, le gouvernement fait preuve d’une fermeté absolue, avec les
autres cultes, notamment les juifs, qui viennent de fêter Passah, et les
catholiques, qui furent privés d’offices et e messes pendant la Semaine sainte
et la fête de Pâques, sommet spirituel de l’année. Des policiers armés sont
même entrés dans une église, pour faire cesser un « trouble à l’ordre
public ». Mon imagination est impuissante à décrire ce qui se serait passé
si la police avait pénétré armée dans une mosquée, situation parfaitement
théorique.
Cette
préférence systématique pour l’"autre"
est inséparable du mépris de soi et de ses racines. L’homme blanc se considère
comme déchu et a honte de lui-même : responsable de la colonisation, de la
Shoah et du réchauffement climatique, son temps est révolu, il doit désormais
se frapper la poitrine et céder la place.
Conséquence
logique : l’"autre"
se sent en position de force – (il faut pour s’en convaincre écouter les
indigénistes racistes décomplexés évoluant dans nos universités et nos médias)
– et sait qu’il inspire à ses anciens bourreaux une crainte obséquieuse, qui
lui donne un ascendant certain dans le rapport de force. Au sommet de l’état,
on lui donne raison avec une régularité métronomique. Rien que cette semaine en
incriminant ses troupes avant enquête et claironnant que « le racisme n’a pas sa place dans la police républicaine »,
en trouvant des excuses aux individus qui caillassent les policiers dans les
quartiers que l’on dit "populaires" pour ne pas les stigmatiser,
Christophe Castaner n’a fait qu’encourager et alimenter cette situation.
Les
quartiers islamisés, bien que privilégiés par les pouvoirs publics, se
considèrent comme des victimes de l’anti-islam et se sentent légitimes au
moment d’affronter nos forces de l’ordre.
Comment
les choses pourraient-elles aller mieux ? Quelques graines de consentement
à la violence, un peu de poudre d’excuse : Voilà la recette rêvée du
cocktail Molotov.
Il
faudrait être un saint laïc pour ne pas se penser victime quand on vous
persuade que vous en êtes une. Je ne connais pas beaucoup de saints laïcs.
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