Conspué par la communauté scientifique pour ses positions radicales, notamment anti-vaccins, Luc Montagnier affirme que le virus résulte d'un "travail d'apprenti sorcier".
https://www.huffingtonpost.fr/entry/luc-montagnier-le-controverse-prix-nobel-accuse-des-biologistes-davoir-cree-le-coronavirus_fr_5e998515c5b63639081ccebc
SCIENCES - C’est une théorie qui enflamme les réseaux
sociaux et les adeptes de la complosphère. Alors que, en plein bras de fer avec
Pékin, les États-Unis mènent
une “enquête” pour déterminer si le coronavirus,
bien que d’origine naturelle, se serait échappé d’un laboratoire chinois
à Wuhan, le très controversé professeur Luc Montagnier, prix Nobel 2008
pour son rôle dans la découverte du VIH mais conspué par la communauté
scientifique, a mis les pieds dans le plat en accusant la Chine d’avoir créé le
SARS-CoV-2 avant de le laisser s’échapper dans la nature.
Dans un entretien accordé au site “Pourquoi Docteur”
puis sur le plateau de CNews, Luc Montagnier assure que “le virus sort du
laboratoire de Wuhan qui s’est spécialisé sur ces coronavirus depuis le début
des années 2000.”
“Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il y avait une
manipulation au sujet de ce virus”, plaide le virologue qui accuse des
“biologistes moléculaires” d’avoir inséré dans un coronavirus des séquences
d’ARN du VIH, “probablement” dans le but de trouver un vaccin contre le Sida.
Le professeur propose de débarrasser le virus de ces éléments étrangers “avec
des ondes”.
Le prix Nobel de médecine Luc Montagnier affirme que
le coronavirus Sars-CoV-2 est un virus manipulé en laboratoire... L'intégralité
de l'émission #HDPros ➡ https://t.co/8KPMGnKL2dpic.twitter.com/qMTmVN0DQA
—
CNEWS (@CNEWS) April 17, 2020
Pointant tour à tour un “travail d’horloger”, le
professeur reste nébuleux sur les conditions qui auraient permis au virus
d’échapper à la vigilance des chercheurs et condamne “un travail d’apprenti
sorcier”.
Une théorie très éloignée des pistes les plus
consensuelles au sein de la communauté scientifique. Pour l’heure, on soupçonne
le nouveau coronavirus d’être apparu dans un marché en plein air de Wuhan où
des animaux exotiques étaient vendus vivants. D’origine animale et proche d’un
virus présent chez des chauves-souris, il aurait pu s’y transmettre à l’Homme
et muter.
La théorie du coronavirus lié au VIH “n’a pas de
sens”, a réagi le virologue Étienne Simon-Lorière de l’Institut Pasteur à Paris
auprès de l’AFP. Ces séquences “sont de tout petits éléments que l’on retrouve
dans d’autres virus de la même famille, d’autres coronavirus dans la
nature. Ce sont des morceaux du génome qui ressemblent en fait à plein de
séquences dans le matériel génétique de bactéries, de virus et de plantes”,
lance-t-il.
Bête noire de la communauté scientifique
Le profil de Luc Montagnier, qui a enchaîné les prises
de position radicales et controversées dans la communauté scientifique, est
lui-même sujet à caution, comme le résume ce message de ce biologiste
moléculaire au CNRS.
Pour rappel, Luc Montagnier
- est anti vaxx avec son pote Joyeux
- a retrouvé la mémoire de l'eau de son pote
Benveniste
- défend l'homéopathie
- régénère des séquences d'ADN à partir d’eau pure et
des signaux électromagnétiques numérisés et les transmet par mail.
—
Alexis Verger
(@Alexis_Verger) April 17, 2020
Dès 2009, un an après avoir obtenu son prix Nobel, le
professeur Montagnier avait semé la consternation dans la communauté
scientifique en plaidant qu’un bon système immunitaire suffisait pour se
prémunir du Sida.
Un an plus tard, il soutenait la théorie de la mémoire
de l’eau, pourtant discréditée scientifiquement, défendue 1988 par Jacques
Benveniste, qu’il percevait comme “le Galilée des temps modernes”.
En 2017, Luc Montagnier avait même suscité une bronca
générale en prenant position contre les vaccins obligatoires prescrits en
France, accusés selon lui, et contre tout ce que prouvent les études
épidémiologiques, “d’empoisonner petit à petit toute la population qui va nous
succéder”. En réaction, 106 académiciens des sciences et de médecine
avaient pris la plume pour adresser un “ferme rappel à l’ordre” à leur
confrère.
“Nous, académiciens des sciences et/ou académiciens de
médecine, ne pouvons accepter d’un de nos confrères qu’il utilise son prix
Nobel pour diffuser, hors du champ de ses compétences, des messages dangereux
pour la santé”, déploraient-ils alors.
Des signes avant-coureurs qui doivent au minimum nous
inciter à interpréter avec précaution les accusations formulées par le
scientifique controversé (dont le Prix Nobel n’est pas un passeport
d’omniscience, comme
nous le rappelions ici) sur le coronavirus.
Le couac de la fameuse ”étude indienne”
À ce sujet, Luc Montagnier assure toutefois en pas
être le premier à pointer la piste du laboratoire de Wuhan comme potentiel
point de départ de la pandémie. “Un groupe de chercheurs indiens très
renommé” a essayé de publier une étude montrant que le génome complet de ce
coronavirus a des séquences du VIH, assure-t-il. Selon lui, ces chercheurs
auraient dû se rétracter par la force d’une “volonté d’étouffement”.
Mais cette rumeur d’une étude indienne retirée sous la
contrainte a déjà fait long feu. Un article du Monde a retracé la genèse de ce
couac scientifique, la fameuse étude ayant été publiée non par la contrainte
mais sous la pression des critiques de la communauté scientifique. L’étude en
question avait d’ailleurs été “pré-publiée” sans relecture par des pairs.
Depuis, le site qui avait hébergé cette étude rappelle que ses publications “ne
devraient pas être considérées comme des conclusions, des conduites sanitaires,
des guides cliniques, ou être reprises par la presse comme des informations
acquises”.
Le lien entre le nouveau coronavirus et le VIH est
lui-même extrêmement ténu. À l’origine de cette confusion récurrente: des
symptômes similaires pouvant laisser à penser que le coronavirus serait une
combinaison du Sras et du VIH. Il n’empêche: deux maladies très différentes (le
SARS-CoV-2 est un coronavirus, le VIH un rétrovirus) peuvent afficher des
symptômes similaires.
“Si on prend un mot dans un livre et que ce mot
ressemble à celui d’un autre livre, peut-on dire que l’un a copié sur l’autre
?” “C’est aberrant”, tranche à l’AFP le virologue Étienne Simon-Lorière de
l’Institut Pasteur à Paris.
Complotisme et manque de transparence
Si les affirmations du professeur Luc Montagnier sont
donc à prendre avec beaucoup de précautions, nul doute qu’elles alimenteront
les suspicions des amateurs de vérités cachées, confortés dans leurs doutes par
le manque de transparence de la Chine. Critiqué pour son décompte suspect
du nombre de morts du coronavirus, Pékin vient tout juste de revoir à la hausse
son bilan des victimes tout en esquivant toute critique l’accusant d’être à
l’origine de la pandémie.
Plus d’un quart (26%) des Français pensaient que le
nouveau coronavirus a été fabriqué en laboratoire, dont 17%
“intentionnellement”, et ce dernier chiffre bondit à 40% chez les sympathisants
du Rassemblement national, selon
une étude de l’Ifop publiée fin mars.
Les spéculations sur la fiabilité des mesures de
sécurité du fameux laboratoire P4 de Wuhan n’ont jamais cessé depuis le début
de la pandémie. En France, plusieurs personnalités politiques de droite et
d’extrême droite se sont immédiatement emparées des propos de Luc Montagnier
pour attaquer le défaut de transparence de la Chine.
2/2 Si les dires du Pr Montagnier se confirment, la
Chine a une dette incommensurable à l’égard du monde. On ne fera pas faire
revenir les victimes mais on peut soigner les pays en gelant tous les avoirs
chinois. https://t.co/VK9WolmcPr
—
Alain Houpert (@alainhoupert)
April 17, 2020
🔴#Coronavirus Le prix Nobel de médecine 2008 le Pr LUC #MONTAGNIER sort une "bombe" sur l'origination du
#Covid19.Ce monstre bactériologique affublé d'un segment
moléculaire de #VIH ne serait pas naturel ni spontané & se serait
échappé de Chine! @DLF_Officiel@CNEWS@PascalPraudpic.twitter.com/U9B5OlHMJ4
—
Bernard Monot
(@Bernard_Monot) April 17, 2020
Ecoutez !
On
se croirait dans un film d’horreur : Professeur Montagnier, prix Nobel de
médecine, serait-il complotiste ?
—
Gilbert Collard
(@GilbertCollard) April 17, 2020
Notons qu’aucune de ces personnalités politiques n’a
jugé utile de rappeler le pedigree scientifique controversé du professeur Luc
Montagnier.
Note de zalandeau : Pour ma part, je connais les déclarations
successives de Montagnier au long de sa carrière et qui me laissent un doute
sur ses compétences… Il a maintenant 88 ans et je pense qu’il n’est plus dans
le coup et que ses affirmations, qui ne sont que des hypothèses, ne sont plus
crédibles… La science a avancé depuis…
Ceci étant, il n'empêche que le départ de cette pandémie, à proximité immédiate du laboratoire P4 de Wuhan, laboratoire à la pointe de la recherche, que nous, Français avons contribué à construire avec les Chinois et dont nous avons été renvoyés dès la fin de sa construction... laisse à penser que les chercheurs Chinois de Wuhan ont quelque chose à voir dans cette catastrophe...
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