Alors
que l’Australie est ravagée par des incendies considérables, le changement
climatique est pointé du doigt.
Une
réaction automatique est fausse.
Écrit par Par Benoît Rittaud
Benoît Rittaud est mathématicien
(université Sorbonne Paris nord) et président de l’association des
climato-réalistes.
Difficile
de ne pas céder à l’abattement devant les millions d’hectares ravagés par les
flammes, et leurs 28 victimes. Moteurs de notre solidarité, nos émotions ne
doivent cependant pas abolir notre faculté de réflexion. Si nos revivons un
jour les mêmes scènes, il est mieux d’analyser objectivement ce qui s’est
passé. Les marchands de peur, eux, n’ont pas besoin de le faire, ils tiennent
leur explication depuis le début : Il fait plus chaud à cause de nous,
donc la forêt brûle. Peu importe que ce soit faux, l’important est de
satisfaire le complexe climato-industriel et ses relais médiatiques militants.
En
réalité, le surface globale brûlée par les feux de forêt diminuent. Le siècle
passé semble même avoir établi un minimum sur les deux derniers millénaires.
Pour
la période récente, des observations satellitaires entre 1996 et 2012 signalent
une baisse significative de 1% par an, et même de 2% entre 2003 et 2012.
Pour
l’Australie le chiffre est encore plus frappant : 5% de forêt brûlée en
moins entre 1991 et 2015, toujours par an. Pour mémoire, la tendance est
également baissière sur le pourtour méditerranéen. On hésitera donc à l’attribuer
au réchauffement climatique…
Mais,
dira-t-on, 18 millions d’hectares de forêt Australienne partis en fumée en
quelques jours, n’est-ce pas du jamais vu ? Non ! Dans ce même pays, un incendie 6 fois plus
ravageur, soit une fois et demie la taille de la France, s’est produit en
1974-1975. Une année qui, contrairement à 2019-2020, n’était même pas celle
d’une sécheresse particulière. Cela ne diminue en rien le drame vécu ces
jours-ci ; cela diminue en revanche l’intérêt du simplissime climatique
pour comprendre le phénomène.
Jamais
en retard d’une sortie alarmiste, le journal le Monde s’est ridiculisé en titrant que les incendies de 1974-1975
« n’ont pas été bien pires »
que ceux de cette année, principalement au motif qu’ils concernaient d’autres
zones moins peuplées. Certes la différence est réelle pour les personnes
concernées. Sauf que le journal du soir est bien entendu incapable de dire en
quoi cette distinction permettrait de préserver le prétendu lien entre feu de
forêt et « climat déréglé par l’homme ».
A
ce propos faisons l’expérience de pensée qui consiste à intervertir les
incendies actuels et passés, pour nous poser la question suivante : Le Monde eût-il alors écrit que 117
millions d’hectares de forêt brûlée, ce n’est « pas bien pire » que
18 millions ?
[…]
Il
est temps que le climat cesse d’avoir bon dos. Pour cela, nous devons
apprendre, ou plutôt réapprendre, que les questions environnementales ont, dans
leur grande majorité, vocation à être traitées à des échelles locales. En l’espèce, l’origine du drame Australien
est tout à fait banale : La gestion du parc forestier national s’est
considérablement dégradée depuis plus de vingt ans. Les spécialistes et hommes
de terrain s’en alarmaient depuis longtemps.
Une catastrophe peut révéler la grandeur d’un
homme. Alors que la meute exigeait du premier ministre Australien qu’il relève
les ambitions climatiques de son pays, suite à la « leçon » donnée
par les incendies, celui-ci a refusé tout net. En tenant tête à la dictature de
l’émotion, Scott Morrison a ainsi agi en homme d’état.
Puissent
nos gouvernants en prendre de la graine !
Paru
sur V.A. du 23 janvier 2020
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