dimanche 2 février 2020

Mémoires et radotages (261) – Chantons n’importe quoi, mais chantons ! (3)


Écrit le 11 janvier 2020

De quelle génération suis-je ? Souvent je me le demande !

Berthe Sylva ?
Du gris que l'on prend dans ses doigts
Et qu'on roule
C'est fort, c'est âcre comme du bois
Ça vous saoule
C'est bon et ça vous laisse un goût
Presque louche
De sang, d'amour et de dégoût
Dans la bouche

Mariano ?
Il est un coin de France
Où le bonheur fleurit
Où l'on connaît d'avance
Les joies du paradis
Et quand on a la chance
D'être de ce pays
On est comme en vacances
Durant toute sa vie

Airetun chikitun
Airetun laïré
Airetun chikitun
Airetun Laïré
Airetun chikitun
Airetun Laïré
Airetun chikitun Laïré
Olé
Olé
Barrière (qui vient de mourir dans l’indifférence générale) ?
Ma vie
J'en ai vu des amants
Ma vie
L'amour ça fout le camp
Je sais
On dit que ça revient
Ma vie
Mais c'est long le chemin

Ma vie
Qu'il est long le chemin !

Pour lui, il est fini, le chemin…

Peut-être Ferré ?
Avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
on oublie le visage et l'on oublie la voix
le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
l'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
l'autre qu'on devinait au détour d'un regard
entre les mots, entre les lignes et sous le fard
d'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
avec le temps tout s'évanouit
 
avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
mêm' les plus chouett's souv'nirs ça t'as un' de ces gueules
à la gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort
le samedi soir quand la tendresse s'en va tout' seule

avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
l'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
l'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
avec le temps, va, tout va bien

avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
on oublie les passions et l'on oublie les voix
qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid
 
avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
et l'on se sent floué par les années perdues- alors vraiment
avec le temps on n'aime plus

Je ne sais plus…

Peut-être Johnny ?
Allo, bonjour Madame, ici, c’est Johnny,
Je vous téléphone, car les amis m’ont dit
Que votre fille se marie, qu’elle part aujourd’hui,
Non, je n’veux pas lui parler, je veux pleurer-eeeeer
Mais dites-lui que je l’aime et que Johnny lui dit adieu…

Et si c’était Brel, ma génération ?
Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi, je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas…
 

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