Note de zalandeau : Paru dans Marianne en Février 2008, sous la plume de Bénédicte Charles :
Quand les psys se penchent sur le cas Sarkozy
Bénédicte
Charles | Vendredi 22 Février 2008
De très sérieux universitaires
planchent à l'Université Paris VII, sur le psychisme de notre Président.
Marianne2 y était. L'exposant a parlé d'action et de masturbation.
Même le Washington
Post (édition du 15 février dernier) le dit : la France entière ne bruisse
que d’une question. Et cette question, ce n’est pas : « Carla Bruni va-t-elle
tomber enceinte ? », contrairement à ce que croit la presse de notre côté de
l’Atlantique. Non, que ce soit au bistrot, au boulot ou dans le métro, ce
que les Français — les « vraies gens », quoi — se demandent, c’est : «Sarkozy
a-t-il toute sa tête ?». Il n’est donc guère surprenant de
trouver, dans les programmes de l’UFR de Sciences humaines Cliniques de
l’université Paris VII, un séminaire de psychanalyse intitulé «Sarkozy,
le symptôme – Lecture de l’inconscient». Le psychiatre et psychanalyste
Hervé Hubert, qui anime le cours en question, a prévu de consacrer 9 séances au
«cas» Sarkozy sur la base de Témoignage, le livre que Nicolas a publié
en 2006 et dans lequel il raconte sa vie, de l’enfance à la candidature. Nous
avions raté le premier cours— dont la conclusion était, en gros : le principe
fondamental du sujet Sarkozy, c’est qu’il nous dit la vérité et qu’il nous aime
(enfin, c’est ce qu’il croit. Mais en psychanalyse, c’est ce que croit le
patient qui est important, pas la réalité). Voici le résumé du deuxième.
Martyr,
prédateur, barbare
L’enfant Sarkozy
est un enfant souffrant. Pas beau, pas sportif, se croyant mal aimé, et
vraiment abandonné par son père. D’où l’ombre de
l’enfant qui plane sur les décisions du président : enfant martyr (de la Shoah, de la pédophilie) ou
enfant prédateur, barbare (enfant de sans-papiers qu’il faut chasser, racaille
des cités qu’il faut éradiquer). On note également l’importance de la notion
de puissance phallique chez un masturbateur forcené qui doute, justement, de sa
puissance. On apprécie aussi le fait que Nicolas, apprenant à 18 ans que
son défunt arrière grand-père était un bijoutier juif de Salonique, se lance
immédiatement dans la quête… de sa part d’héritage grand-paternel perdue : il
se rend à Salonique pour réclamer 4000 francs (et à l’époque, ce n’est pas
rien). C’est que Nicolas, à moitié abandonné par son père qui ne veut même pas
verser la pension alimentaire, a décidé que désormais, il se servirait. Dont
acte. Mais tout ça, nous dit-on, n’est que quête d’amour…
L'action ne doit
jamais cesser
L’amour est, avec
l’action, le moteur de super Nico. Chez lui, l’action vaut tout. Elle
remplace l’acte qui, lui, suppose un avant et un après, une réflexion sur
les conséquences, une portée symbolique. L’action, c’est juste le mouvement. Je
pense à un truc, je le dis, je le fais. Je réfléchis après. Pour Sarkozy,
l’action ne doit pas cesser, ou l’amour ne doit pas cesser, sinon, c’est la
destruction. Alors, puisque les Français ne l’aiment plus, Nicolas agit. Et
c’est là que son inconscient parle. « Qui parle ? Ça parle », comme dirait
l’autre.
Exemple : je vois
dans mon agenda que je dois aller au dîner du Crif ce soir. Je me dis qu’il
faut trouver quelque chose à dire (action). Puis, je sais pas, l’inspiration
sans doute, je dégote ce truc d’enfant de la Shoah. Action
encore. Eh bien non : l’enfant de la Shoah, c’est mon inconscient qui me l’a dicté.
C’est le petit enfant souffrant en moi qui parle.
Très bien. Mais
alors qui, en Nicolas Sarkozy, s’exprime quand il décide de toiletter la loi de
1905, quand il laisse sa directrice de cabinet expliquer que la Scientologie, ce
n’est guère plus menaçant qu’un club de bridge ? L’adolescent qui se masturbait
en s’imaginant jouer le rôle de Tom Cruise dans Top gun ?
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