mercredi 1 avril 2020

Macron et l’inconséquence du progressisme



Macron, le coronavirus et l’inconséquence du progressisme

(Titre sur Valeurs actuelles du 19 mars 2020)
 

Macron à l'épreuve du COVID-19: le retour de la nation ?


(Titre sur l’article en ligne le 23 mars 2020)






Par le Père Danziec *



Publié le 23/03/2020 à 10:00



Depuis les débuts de la crise, les mots choisis par le président de la République sonnent à la fois fort et faux. Le chef de l'État a prévenu qu'il nous faudrait changer de modèle. Mais peine à faire tomber ses a priori, constate le Père Danziec.



Les frontières n'arrêtent pas les virus, raconte-t-on. Certes. Mais tousser dans son coude non plus. En revanche, la vérité oblige à dire que le contrôle des frontières comme l'orientation de sa toux peut en diminuer les effets. Et tout le paradoxe macronien se manifeste en ces limites extérieures si moquées et “en même temps” déjà remplacées en certains endroits par des frontières intérieures liées aux fameux clusters et autres politiques de confinement.



Le retour opportun d'une rhétorique nationale




Depuis le début de la pandémie, on ne peut que s'étonner des mesures à géométrie variable entre des pays pourtant voisins. L'Union européenne, qui n'hésite pas auprès de ses États membres à imposer ses vues en matière sociétale, a manifesté toutes ses limites pour gérer d'une façon solidaire et concertée un défi sanitaire de premier ordre. Si Emmanuel Macron, lors de son intervention télévisée, n'hésita pas à parler d'union sacrée quant à « la plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle », jamais pour autant le discours présidentiel n'évoqua l'Union européenne.



Il semble que certains mots face au péril du coronavirus pèsent davantage pour fédérer un peuple… Ainsi, l'expression totémique des “valeurs de la République” n'a pas été une seule fois prononcée. Et le mot “République” lui-même ne fut cité qu'une fois : dans la formule incantatoire finale, « Vive la République, vive la France ». À l'inverse, les mots “France” et “nation” ont été invoqués par le chef de l'État respectivement à neuf et huit reprises. Intéressant.



Et si, de manière inattendue, le coronavirus s'avérait un antidote, contraint et radical, contre la matrice progressiste qui sous-tend la conduite de la France depuis Mai 68 ?



Comme souvent cependant dans un discours, c'est la conclusion qui tient lieu d'essentiel. « Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture », avertit le président. Et d'ajouter, en ce qui pourrait s'apparenter à l'ébauche d'un examen de conscience, « le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies […] dévoile ses failles au grand jour » . N'est-ce pas justement ceux qui critiquent depuis longtemps les failles du mondialisme qui sont traités régulièrement de prophètes de malheur ou de méchants conservateurs ? La nature même de la philosophie progressiste cherche à coller au sens de l'histoire, et qu'importe si elle va à l'encontre de la paix des âmes dans la dénaturation de la famille, de l'identité des peuples dans l'irrespect de ses racines et de la concorde civile à travers le multiculturalisme.



La fin du progressisme, mais à quel prix ?




Pour le chef de l'État, ce serait folie de « déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie à d'autres. Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà une nation souveraine ». Du Marine Le Pen ou du Donald Trump dans le texte. Et si, de manière inattendue, le coronavirus s'avérait un antidote, contraint et radical, contre la matrice progressiste qui sous-tend la conduite de la France depuis Mai 68 ? Un virus antidote ? Mais qui risque hélas d'être terriblement cher payé.



* Ecrivant sous pseudonyme, le père Danziec est un jeune prêtre chroniquant chaque semaine sur le club VA.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire