mercredi 4 juin 2014

Bizutage



« Oh que ce n’est pas bien le bizutage ! », « Ça ne respecte pas la personne humaine », etc, etc…

Je ris amèrement de ces gens qui profèrent de telles phrases… Ce sont les mêmes à 90% qui pratiquent le bizutage, le jour où ils sont mis en position de le faire. Ce sont les mêmes à 97% qui le subissent sans rien dire, le jour où ils sont amenés à le subir.

Il y a 45 ans, je me suis rebellé contre le bizutage. J’ai frappé un de ceux qui m'a jeté à terre pour m’humilier, j’ai été aussitôt frappé et maîtrisé par tous les autres qui m’ont plaqué sur le sol, (le courage de la meute). Mes « collègues » présents ne m’ont pas secouru. Je me suis enfui et j’ai sauté de 4 m de haut. J’ai eu un talon fêlé. La chasse à l’homme (par plusieurs véhicules) m’a rattrapé au bout de plusieurs kilomètres de fuite, alors que je courais à cloche-pied. J’avais très mal. Ils m’ont maitrisé comme une bête, à plusieurs, (heureusement à plusieurs, car sinon, j’aurais peut-être fini ma vie en taule)…

Au début de l'année suivante, j’ai saboté le bizutage pratiqué par ma promo sur les nouveaux arrivants. Depuis il n’y a plus de bizutage à l’école des mines d’Alès !
J’ai subi pendant deux ans la mise à l’écart par ma propre promotion, sauf deux, que je considérerai pour toujours comme de vrais hommes Quoiqu'ils ne m'aient porté aucun secours, contre la meute) ! Pendant deux ans je ne parvenais pas à réprimer une légère claudication, du à ce saut de 4 m de haut, mais j’évitais d’arborer un rictus de douleur, ils auraient été trop contents ! (Cela s'est ressoudé tout seul)...

Ensuite, pendant les deux dernières années, mes « collègues » se sont rapprochés de moi, parce que j’étais excellent dans certaines techniques (la topographie) et que je devenais donc intéressant. De plus, j’étais le seul à avoir une compagne en ville, je ne fréquentais plus l’internat et ça, ça les faisait chier…

J’ai souffert énormément de l’isolement pendant les deux premières années, encore plus que des tentatives de bizutage, pour lesquels je me rebiffais… Contre l’isolement, il n’y a rien à faire, aucune défense possible, aucun recours, aucune solution. Il faut tenir, tenir, tenir… Cela a été très dur. J’ai résisté comme j’ai pu…

Cette mise à l’écart, c’est la diabolisation en fait. Et elle est partout dans la société Française. Partout, pour affirmer leur pouvoir et leur emprise sur les cerveaux, des lâches ont soumis d'autre lâches en bizutant ou diabolisant ceux qui ne passaient pas sous les fourches caudines, ceux qui ne pensaient pas comme eux...

Je n’ai pas à me justifier de mes actes ni de mes pensées ni de ma liberté. Ils sont tout aussi valables que les leurs ! Moi, je ne les diabolise pas. Ils sont ce qu'ils sont, cela les regarde, cela vous regarde. Mais je n’aurais pas aimé les fréquenter sous l'occupation…

Je n'ai absolument aucun remerciement à faire à 97% des "citoyens".
Je n'ai non plus jamais reçu de remerciement de ceux que j'ai aidé ou pour qui j'ai pris des risques. Je n'en attends plus.

Quant aux donneurs de leçons déconnectés de la réalité, lâchement calés dans leur cocon de sécurité et d'idées chimériques, et bien, je les em-mer-de, à pieds, à cheval et en voiture. Qu'ils continuent, loups et moutons, à hurler ou bêler, je suis blindé maintenant !
      

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