dimanche 4 août 2013

Je marchais la tête dans les étoiles



Il est difficile de penser ce qu'on pense... Tiens, comme ce con qui se donne du "Avocat, Docteur de droit, MBA (US), essayiste, scénariste, pianiste, dessinateur... Export manager dans l’Océan Indien puis en Asie du sud-est ; consultant aux Etats-Unis et en Europe ; puis durant cinq ans au début des années 90, lobbyist-juriste avant d’intégrer le Barreau de Paris il y a dix ans".
C'est de la vanité, vanitas, vanitatum et tutti quanti. Il est vrai que vrai ou faux, cela fait le même effet : Un effet désastreux sur le lecteur.

Personnellement, j'en ai fait l'expérience à mes dépends. Je me souviens : mes CV. J'étais si fier de ce que j'avais fait, que j'énumérais mes réalisations, titres et fonctions. Hélas en pure perte. Pour un poste de conducteur de travaux, qu'avaient-ils à foutre du logiciel "devis" que j'avais écrit et de l'informatisation réussie d'un service ? de mes connaissances sur Autocad ? de ma pratique d'Excel (à l'époque où personne ne connaissait même le nom de ce progiciel, c'était comme évoquer des OVNIS et donc passer pour un maboule) ?...
J'en mettais trop, par fierté, mais aussi par vanité certainement. En tous cas, cela passait pour de la vanité et peut-être pour de l'exagération. De même, mes exploits dans tel ou tel domaine n'intéressaient personne et rebutaient les recruteurs.
C'est vrai qu'une telle profusion, non seulement n'est pas crédible (même si elle est vraie), mais vexe le recruteur qui se sent minable. Alors comme il ne veut pas être vexé, il ne convoque pas.

Sur mes dix dernières années professionnelles, j'ai appris à omettre beaucoup de choses sur mes CV, ne laissant que ce qui peut vraiment intéresser le recruteur. J'ai également compris qu'il fallait résumer de façon à éveiller la curiosité et à me faire convoquer...
Et là, les entretiens, puis les embauches, ont plu comme les averses en hiver. Il faut savoir cacher certaines de nos réussites, lors d'une candidature.

Par contre, c'est l'inverse pour garder son poste et pour grimper une fois embauché : Il faut montrer, que dis-je ? Exhiber nos réussites à celui capable de nous promouvoir et encore, faut-il toujours le faire sans le mettre minable, en lui faisant croire qu'il est toujours un peu meilleur que nous (alors que c'est un gros con, illettré et abruti, aviné, ravagé par les mouches à merde).

Mais jusqu'à cinquante piges, j'étais trop con : J'ai fait le contraire. J'en ai foutu plein les yeux des recruteurs et par contre, j'ai fait mon boulot dans mon coin, sans signes extérieurs de réussite lorsque j'étais en place, avec modestie et réserve, gardant mes "triomphes" pour moi...

Je me suis privé de carrière confortable d'une part et je me suis mis un handicap pour les recherches d'emplois d'autre part... J'avoue que personne ne m'a conseillé. Mais j'aurais pu découvrir bien avant, que je faisais les choses à l'envers... Ça prouve que j'étais con et puérilement infantile dans ma tête.
Je croyais que tout venait à point à qui savait attendre. Je croyais que le chef vérifiait et promouvait au mérite, alors que le chef n'est souvent sensible qu'à la flagornerie, au cirage de pompes, à l'obséquiosité les plus écœurantes, à la fellation, au léchage de cul, à la sodomie... Et plus si affinité...

Maintenant je sais, oui je sais (comme disait l'autre). Mais c'est au moment où je sais, que je n'ai plus besoin de savoir.

Alors, j'essaie de passer ce savoir, cette expérience, à mes morpions. Mais comme tous les jeunes, ils considèrent que les conseils ne sont pas bons à recevoir, pendant que je m'évertue à les leur prodiguer, pensant bêtement que mes conseils sont bons à donner...

A marcher la tête dans les étoiles, je tombe souvent... Et ça fait mal...

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