19/03/2020 10:11:11 -
Pékin (AFP) -
© 2020 AFP
C'est un cap symbolique: la Chine a annoncé jeudi zéro
nouvelle contamination d'origine locale par le coronavirus. Mais le
pays-épicentre de l'épidémie redoute désormais les cas importés et a lancé une
campagne tous azimuts d'aide internationale.
Car le Covid-19 fait toujours rage à l'étranger,
notamment en Europe occidentale, où des pays comme l'Italie, la France ou l'Espagne
ont décrété des mesures de confinement pour endiguer la propagation de la
maladie.
Signe d'une inversion de tendance: davantage de
personnes sont désormais mortes en dehors de Chine que dans le pays asiatique
-- où le nouveau coronavirus est apparu en décembre à Wuhan (centre).
Et jeudi, pour la première fois depuis le début de
l'épidémie, le ministère chinois de la Santé a annoncé zéro nouvelle
contamination d'origine locale.
Par ailleurs, seuls huit nouveaux décès ont été
enregistrés au cours des dernières 24 heures, portant le bilan
national à 3.245.
Mais la Chine fait désormais face à un nouveau danger:
les cas importés, dont 34 supplémentaires ont été rapportés jeudi. Ce nombre de
personnes contaminées venant de l'étranger est même un record journalier.
Il s'agit le plus souvent de Chinois rentrant de pays
particulièrement touchés par le Covid-19.
Au total, leur nombre s'élève désormais
à 189 dans le pays, qui reste le plus touché au monde par le
coronavirus, avec 80.928 personnes contaminées -- dont 87 % sont
guéris.
"Nous ne devrions jamais permettre que la
tendance positive, obtenue au prix de grands efforts, soit inversée", a
mis en garde mercredi le président Xi Jinping, lors d'une réunion du Parti
communiste chinois (PCC).
Pour éviter que les personnes venant de l'étranger ne
relancent une épidémie endiguée sur son sol, la Chine impose désormais une
quarantaine à toute personne arrivant dans le pays.
A Pékin, elles sont placées pour la plupart dans des
hôtels. Celles vivant seules, les plus de 70 ans, les mineurs et les
femmes enceintes peuvent toutefois rester chez elles.
Masques en France
Mais la Chine, qui avait tardé à réagir lors de
l'apparition du virus à la fin de l'an dernier, souhaite également agir en
amont, en aidant les pays les plus touchés à éviter une envolée des
contaminations.
Elle a ainsi fait parvenir mercredi à la France un
million de masques, selon le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le
Drian.
Le premier avion, qui s'est posé à Paris, a également
apporté des combinaisons de protection et des gants médicaux, a précisé
l'ambassadeur de Chine, Lu Shaye.
Alibaba aussi
Une cargaison de 1,8 million de masques destinés à
l'Espagne et l'Italie était déjà arrivée en Europe la semaine dernière.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von
der Leyen, a de son côté annoncé mercredi l'envoi prochain par la Chine d'une
grande quantité de fournitures médicales.
La livraison de matériel, attendue
"bientôt", comprendra 2 millions de masques chirurgicaux, 200.000
masques de type N-95 (qui protègent son porteur d'une contamination), et 50.000
tests de dépistage.
L'Italie, pays européen le plus touché, bénéficie
depuis plusieurs semaines déjà de matériel et d'experts chinois. Et cet afflux
va se poursuivre, a promis lundi Xi Jinping au Premier ministre italien
Giuseppe Conte lors d'une conversation téléphonique.
Des spécialistes venus de Chine se sont également
rendus dans de nombreux pays hors Union européenne comme l'Iran ou l'Irak.
D'autres devraient arriver en Serbie cette semaine.
Les autorités sanitaires chinoises partagent également
leurs conseils techniques via des visioconférences.
Au delà de l'Etat, le groupe privé Alibaba, géant
chinois du commerce en ligne, a envoyé via sa fondation des masques à
destination de la France, de l'Espagne et de l'Italie.
Pékin cherche à défendre son image écornée lors de
l'apparition du virus et s'est dit "indigné" mardi de voir le
président américain Donald Trump parler de "virus chinois" au lieu du
terme "Covid-19" forgé par l'OMS.
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