Écrit le 14 novembre 2019
Décidément, ce mois de novembre est le mois de la
tristesse…
Il y a quelques jours, comme tout le monde, j’ai
appris le suicide par le feu de cet étudiant de 22 ans devant le CROUS à Lyon…
J’ai éprouvé tant d’émotion et de peine pour ce "gamin", dont on ne
sait pas s’il va s’en tirer… que je n’ai pu me mettre à écrire cette peine noir
sur blanc, tant mon chagrin était important…
Cela est vraiment désespérant de voir que certains
étudiants sont dans cette précarité à notre époque… Il est vrai que je connais
bien le problème… En 2007, (du temps où j’avais encore un peu de tête), j’ai
aidé Toto pour son dossier d’inscription à la fac… J’avais réussi à me procurer
le calcul des barèmes boursiers… Et je me souviens que les bourses étaient
extrêmement faibles… Ainsi, mon fils avait une chambre en citée U à 170€
mensuel et il recevait une bourse de 130€, qui était insuffisante pour payer le
loyer de la chambre…
Heureusement que nous les parents, étions là pour
faire le complément !
Et nous étions non imposables… Je me souviens
également que le barème pour des étudiants sans famille était à peine plus
élevé… Et cela m’avait impressionné déjà à l’époque. Je m’étais dit que
vraiment les étudiants de modeste extraction n’avaient vraiment aucune chance
de réussir leurs études dans de telles conditions financières…
Et bien cet évènement m’a rappelé que cela était
toujours vrai, en 2019 !
Alors pourquoi accepter des étudiants en fac (ou
ailleurs) si on a l’intention de les faire échouer ?
Le système éducatif ne devrait sanctionner que les
compétences… Mais il sanctionne la pauvreté… Est-ce cela la devise de la
république ?
Déjà, de mon temps, quand je suis entré à l’école des
mines en 1969… J’étais si pauvre malgré le faible coût annuel de l’école (500
francs/an), que en 1970 le sous-directeur, qui m’avait à la bonne, a réussi, en
usant de ses relations au ministère, à me faire avoir une bourse de… 2000
francs annuels je crois… A partir de ce moment-là, cela a été beaucoup mieux…
Je peux lui dire aujourd’hui à titre posthume, Merci
Dédé, Merci Monsieur Lefèbre, sans vous, je ne sais pas comment je serais sorti
de l’école… Sûrement par la petite porte et avant terme…
Tout cela pour dire, que Je suis profondément ému par
ce jeune homme…
Et je comprends la colère des étudiants qui se sont
déchaînés ensuite, parce que moi, j’avais « la haine » aussi de ce
système injuste… Mais cela ne justifie pas les violences commises...
Ce jeune triplait sa seconde année. Sa bourse lui
avait été coupée…
Ceci, pose le problème de fond suivant : Nous
n’avons pas les moyens de financer les étudiants,
-Alors pourquoi acceptons-nous que certains puissent
tripler la même année d’études ?
-Alors pourquoi acceptons-nous tant de gens au bac alors
qu’ils n’ont pas le niveau suffisant ? On sait pourtant éminemment, que la
première année de fac va « éliminer » 90% des élèves ? Pourquoi
la première année de fac doit-elle être le premier « centre de
sélection » des études en France ?
-Alors pourquoi ne remet-on pas à la mode et ne
valorise-t-on pas, les formations professionnelles, (BEP, CAP, Bac Technique),
alors qu’on a tant besoin de gens qualifiés et qu’on ne les trouve pas ?
Pourquoi l’apprentissage ne décolle-t-il pas ? L’Allemagne le fait… Nous
on est trop cons, me semble-t-il…
Enfin bref ! Je préfèrerais qu’il y ait moins
d’étudiants dans les facs, mais d’un meilleur niveau et que l’état les aide
correctement dans leur parcours étudiant… Il n’y aurait pas ces drames
totalement inacceptables !
Alors Macron ! Encore un chantier du genre
« Et en même temps »… Nous ne sommes pas sortis de l’auberge : il s'en fout…
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