Écrit par Sylvie Dellus Article publié le 1 févr. 2019 sur Santé Magasine
Vous avez du mal à lever un bras, à vous habiller, votre épaule se bloque au moindre mouvement… vous souffrez probablement d’une capsulite rétractile. Souvent confondue avec une tendinite, la capsulite de l’épaule est pénible. Il faut être patient, mais on en guérit. Causes, symptômes et traitements : les explications d'un rhumatologue et d'un kinésithérapeute.
Les différentes phases d'une capsulite rétractile
La maladie évolue en plusieurs phases, le processus
pouvant s’étaler sur plusieurs mois, parfois deux ans.
- Au début, des douleurs d’intensité modérée apparaissent au niveau de l’épaule, lors de gestes banals. « C’est une phase d’incertitude », selon le Dr Éric Noël. À ce stade, les douleurs peuvent être confondues avec celles d’une tendinite et traitées comme telle. Conséquence : le patient continue à mobiliser son articulation sans précaution, ce qui ne fait qu’aggraver la douleur.
- Au bout de quelques semaines ou quelques mois, il entre dans la phase “chaude” de la maladie. La capsule, l’enveloppe de l’articulation, s’enflamme. La douleur s’intensifie, jour et nuit, et l’épaule commence à se bloquer. « La zone touchée est très innervée, et c’est pour cela que l’inflammation est si douloureuse », observe Frédéric Srour, kinésithérapeute.
- Cette inflammation va ensuite disparaître pour laisser la place à une raideur très gênante de l’épaule. Il devient impossible de se coiffer ou d’agrafer son soutien-gorge. Cette phase “froide” s’explique par une perte d’élasticité, une fibrose et une rétraction de la capsule. Les examens d’imagerie (radio ou échographie) ne montrent rien d’anormal. Mais lorsque le médecin mobilise le bras du patient, il constate un blocage dans toutes les directions.
Les causes d'une capsulite souvent mal cernées
Les causes d’une capsulite ne sont clairement
identifiées que dans 50 % des cas. Elle peut se déclencher après
un traumatisme de l’épaule ou la prise de certains
médicaments (barbituriques, trithérapies du VIH…).
Autres
facteurs favorisants : le
diabète, les maladies de la thyroïde, une opération du sein avec curage
ganglionnaire ou encore une intervention chirurgicale au niveau de la cage
thoracique. Enfin, les capsulites
surviennent souvent dans un contexte de stress, sans que l’on
sache si l’anxiété est la cause ou la conséquence.
80 à 85 % des patients souffrant de capsulite de
l’épaule sont des femmes. Les symptômes apparaissent le plus souvent entre 45
et 55 ans.
Traiter l'inflammation par des infiltrations
La capsulite se soigne en deux temps. « Il faut
d’abord soulager le patient et, ensuite, assouplir l’épaule », détaille le
Dr Noël.
En priorité, l’inflammation est traitée par
des infiltrations
de corticoïdes dans l’articulation. Deux séances (parfois trois),
sous contrôle radiographique, sont nécessaires, chacune à deux ou trois
semaines d’intervalle. Pour ne pas réveiller la douleur, il faut alors ménager
son épaule, sans l’immobiliser. Des exercices d’étirements sont conseillés.
Rééduquer l'épaule
Une fois la douleur calmée, la
rééducation peut commencer. Le but : récupérer la
mobilité de l’articulation. « On combine des mobilisations
manuelles, des étirements et, progressivement, un renforcement
musculaire », explique Frédéric Srour.
Des séances de balnéothérapie dans
une eau à 34-35 °C
peuvent également aider à remobiliser son bras en douceur.
La reprise du sport se fera
progressivement, en suivant les conseils du kinésithérapeute. Mais une joueuse
de tennis ou de badminton, deux sports qui mobilisent fortement l’épaule, devra
faire preuve de patience avant de retrouver le même niveau.
La capsulite guérit presque toujours, bien qu’elle puisse laisser des séquelles
de raideurs et, parfois, toucher l’autre épaule. Jamais deux fois la même.
« Le traitement est long, mais il s’agit d’une pathologie bénigne »,
rappelle systématiquement Frédéric Srour à ses patients.
Note de zalandeau : Cela a duré deux ans, dont plusieurs mois sans mobilité du bras gauche. Il me
reste des séquelles… Les degrés de liberté de mon bras gauche sont moindres et
les douleurs en cas de mouvements limites sont bien réelles et empêchent toutes tentatives acrobatiques…
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