Les lésions de la substance blanche
mercredi, 27 février 2019
Les personnes
présentant des lésions de la substance blanche – partie du cerveau
composée des axones des neurones – ont un risque accru d’accident
vasculaire cérébral (AVC)
et de démence telle que la démence vasculaire ou
la maladie d’Alzheimer. Il est possible de prévenir et ralentir ces dommages.
(1) Substance grise; (2) Substance blanche
Les lésions de la substance blanche accroît le risque d’AVC
Une méta-analyse
comprenant vingt-sept études ayant comparé des personnes âgées en bonne santé à
celles qui ont un trouble cognitif provoqué par des lésions de la substance blanche.
À la différence
de la maladie d’Alzheimer qui rétrécit l’hippocampe,
causant une perte progressive de la mémoire,
les lésions de la substance blanche touchent les petits vaisseaux sanguins
situés en profondeur dans le cerveau.
La maladie
durcit les petites artères et limitent graduellement l’arrivée des éléments
nutritifs dans la substance blanche, entraînant une perte de plusieurs
fonctions cognitives: planification, organisation, résolution de
problèmes, attention, mémoire de travail, mémoire immédiate et différée…
Ces affections
augmentent le risque d’une personne d’avoir un AVC
et même de développer un démence telle que la démence
vasculaire ou la maladie d’Alzheimer.
« Nos
résultats soutiennent l’idée que les lésions de la substance blanche altèrent
petit à petit le cerveau et les fonctions cognitives, sans pour autant modifier
les activités de la vie quotidienne. », déclarait l’auteur
d’une étude publiée en 2014.
Les dommages de la substance blanche augmente le risque d’Alzheimer
En 2004, une
étude néerlandaise impliquant plus de mille sujets suivis pendant 5 ans
indiquait déjà que les dommages de la substance blanche quadruplait le risque
de démence, dont la démence de type Alzheimer (Prins et coll., Arch
Neurol., 61:1531-4).
On l’estime que
5 pour cent des adultes canadiens ont un trouble cognitif d’origine
vasculaire, vraisemblablement lié à l’hypertension,
un cholestérol
élevé, un diabète mal contrôlé, à une mauvaise hygiène alimentaire, une
inactivité et au tabagisme.
Les atteintes de
la substance blanche se caractérisent d’un point de vue anatomique par une
artériosclérose, une atteinte de la myéline et une activation des cellules gliales (gliose).
Elles ont pour l’origine un accident ischémique qui affecte les petites artères.
La bonne
nouvelle est que les dommages de la substance blanche peuvent être réduits en
adoptant de saines habitudes de vie et qui réduisent le risque de crise
cardiaque et d’AVC.
Source:
The neuropsychological profile of vascular cognitive impairment not
demented: A meta-analysis. Journal of Neuropsychology, février 2014.
Les lésions de la substance blanche aggravent les troubles cognitifs
Les lésions de
la substance
blanche, fréquentes chez les personnes âgées atteintes d’hypertension,
pourraient être responsables des troubles cognitifs légers.
Une autre étude
a permis de déterminer si la présence de dommages de la substance blanche était
associée à une baisse encore plus marquée de la performance cognitive chez les
individus atteints de déficit
cognitif léger (ou trouble cognitif léger), un état parfois transitoire
entre un fonctionnement cognitif normal et une démence. Près de 15% de sujets
atteints de déficit cognitif léger (DCL) développent une démence par an.
136 patients –
chez qui un diagnostic de déficit cognitif léger a été établi – ont subi une
batterie de tests neuropsychologiques* et un examen neurologique (scanner) afin
de déterminer la présence de lésions de la substance blanche.
·
Mini-examen de l’état mental et profil d’efficience
cognitive
Ces patients
étaient âgés de 75 ans en moyenne, dont plus de la moitié souffrait
d’hypertension (54%) et un tiers présentait des lésions de la substance
blanche. L’hypertension était caractérisée par une pression supérieure à 140/90
mmHg.
Résultats. Il
apparaît que les individus avec des lésions de la substance blanche avaient
plus souvent des antécédents d’hypertension (+270%), comparés à ceux qui
n’avaient pas de lésions. Ils présentaient également un nombre bien plus
important de lacunes cérébrales (+448%). D’un point de vue cognitif, les
patients avec des lésions de la substance blanche avaient de moins performance
aux tests cognitifs, suggérant que cette catégorie de personnes présente un
risque encore plus important de développer une maladie d’Alzheimer.
« Nos
résultats rapportent une corrélation entre les lésions de la substance blanche
et l’altération des fonctions cognitives, suggérant que ces lésions aggravent
ce déficit chez des individus atteints de troubles cognitifs légers.»
Il convient donc
de contrôler les facteurs de risque cardio-vasculaires à l’origine de ces
lésions, en particulier l’hypertension**, et dans une moindre mesure le
diabète, l’hypercholestérolémie*** et l’athérome.
Il reste à
déterminer si ces lésions augmentent le taux de conversion entre le déficit
cognitif léger et la démence.
Source :
Duron E. et coll. Relations entre troubles cognitifs et lésions de la substance
blanche cérébrale. Archives des maladies du cœur et des vaisseaux. 100 (8),
2007.
Salut
RépondreSupprimerIl m'est encore impossible de naviguer sur ton "canal" étant bloqué dans une écluse. Cet incident se produit de plus en plus souvent au point que je me pose des questions.
Bonne fin de semaine !
Il faut au moins être capitaine de la royale pour naviguer sur ce canal... :)
Supprimer