Écrit par Michel Onfray
Moi
qui suis intellectuellement curieux de la façon dont le pouvoir tue la parole
du peuple, je dois dire que, ces temps-ci, je suis servi! Ces techniques
populicides sont bien connues depuis des années: endoctrinement massif dès le
plus jeune âge à l’école, construction et proclamation d’une culture dominante
utilisée sur le principe de la propagande, mobilisation permanente des médias
de masse à son service, subvention publique du catéchisme d’Etat, élections idéologiquement
truquées, criminalisation de l’adversaire, mépris du vote quand il ne convient
pas.
Pour tuer le mouvement des gilets-jaunes, on
l’a vu de façon éhontée, le pouvoir n’y est pas allé de main morte. La pensée
subtile de Jupiter a besoin de la brutalité soldatesque afin de prouver sa
nature subtile à ceux qui en douteraient encore. Le président de la République
croit que la pensée d’Emmanuel Macron, trop complexe pour être vraiment
comprise, entrera plus vite dans la tête des citoyens avec l’aide des
flash-balls. Tout aux ordres de la raison jupitérienne, le pouvoir casse des
dents, brise des os, fait sortir des yeux de leurs orbites, fracasse des
mâchoires, arrache des mains, handicape, invalide, fracture, blesse. Il faudra
aussi un jour examiner quelle part aura pris la rigidité présidentielle dans la
mort, à ce jour, de onze personnes -qui n’ont pas été tuées par les
gilets-jaunes… Cette réponse armée illustre la part du lion dont Machiavel nous
dit qu’avec celle du renard, elles se partagent le gâteau politique. Macron ne
l’ignore pas, la presse nous a rabâché les oreilles avec un travail d’étudiant
qu’il aurait rédigé sur l’auteur du "Prince".
La part du renard est celle de la ruse, elle
a bien sûr été utilisée. Dans l’allocution du 10 décembre dernier, le renard en
chef annonce qu’une grosse enveloppe fabriquée vite fait bien fait va permettre
de distribuer un peu d’argent. Il calme la poignée qui renonce au combat pour
sa dignité avec quelques euros. L’aumône a toujours été le contraire de la
justice. Ruse du riche qui achète le renoncement du pauvre à être digne avec
l’argent qu’il lui prend, tout en épargnant la richesse de l’indigne qui
possède vraiment. C’est la vieille histoire du plat de lentilles avec lequel on
s’offre ce qui, sinon, aurait pu devenir un empire.
De même, Goupil en chef annonce un long
débat entre mi-décembre et mi-mars. Il y aura donc du débat, c’est-à-dire de
l’échange, du dialogue, de la conversation, de l’entretien, de la discussion. Au lieu de cela, on assiste
à un enchaînement de monologues devant un public captif, trié sur le volet par
les préfets dont c’est le métier de porter la parole présidentielle. Les maires, il y a peu méprisés et maltraités
avec une loi qui supprime l’humanité des petites communes au profit d’une
prolifération de communautés de communes inhumaines, assistent à un spectacle
que les chaines d’information continue relaient servilement. Les maires gênants
ne sont pas invités et, sur le principe du pâté d’alouette, on invite une tonne
de cheval docile qui applaudit, opine du chef,
sourit aux bons mots, conclut la prétendue performance avec une standing
ovation, et un gramme d’alouette, un maire qui, d’ailleurs se fait huer quand
il pose une question non complaisante.
Les journalistes du régime, je songe à
Patrick Cohen qui m’a récemment fait le coup sur France 5, contribuent à
l’endoctrinement. Sur une chaîne du service public, il lui suffit d’extraire vingt secondes de
cette impertinence dans les six heures complaisante puis de dire, faussement
naïf, après la diffusion du sujet: "Alors, ils sont truqués ces débats?
Voyez-bien qu’on peut y dire ce que l’on veut." Il est bien évident
qu’avec ce montage on peut, en analysant le gramme d’alouette dans une
éprouvette médiatique, conclure à la tonne de cheval dans le pâté politique! Ce
faux Grand Débat est un vrai Faux Débat: il n’est que ruse d’un rhéteur et d’un
sophiste sachant qu’il va pouvoir enfumer des gens qui ne maîtrisent ni la
langue ni la rhétorique, ni la sophistique ni la dialectique, ni les idées ni
les concepts, ni les informations ni les notes techniques. Il sait qu’il
obtiendra d’eux la croyance à un débat alors qu’il a prévenu dès le départ: on
parlera, mais la ligne politique ne changera pas. Tout était dit: qui en a alors
conclu que ce débat n’en était donc pas un?
Surtout pas les journalistes maastrichtiens pour qui cette mauvaise
pièce de théâtre donnée en tournée dans les salles polyvalentes françaises
relève du grand répertoire français. Jadis, déjà, les courtisans ne parvenaient
pas à dire à Néron qui se donnait ainsi en spectacle avec ses mauvais vers, sa
mauvaise voix, sa mauvaise lyre et sa mauvaise déclamation, qu’il était
mauvais…
Après la ruse de qui achète avec de l’argent
ou la ruse de qui achète avec de la sophistique, il y a également la ruse de
qui achète avec du symbolique -ce qui n’exclut pas l’argent…
C’est en effet une vieille technique de
renard que d’acheter les leaders des mouvements contestataires: combien de
révolutionnaires en peau de lapin sur les barricades de Mai 68 sont devenus de
gentils toutous dans le journalisme et la politique quant on leur a offert des
voitures avec chauffeur et des enveloppes de frais ad libitum [1]? Combien de
dirigeants de manifestations étudiantes hirsutes et débraillés ont fait
carrière dans les ministères ensuite ou dans des comités Théodule bien payés
après qu’on leur eut offert le pilotage d’une commission destinée à envisager
la faisabilité de leurs projets?
Passer d’une existence obscure à la lumière
des sunlights au prix d’un abandon de ses convictions est une ficelle vieille
comme le monde quand il s’agit d’acheter une âme à vendre. C’est la ruse du
visible connu et reconnu qui achète l’invisible méconnu ou inconnu en lui
offrant un peu de lumière symbolique ou médiatique. Le partage entre riches et
pauvres existe, certes, tout autant que la séparation entre ceux qui possèdent
la culture et ceux qui en sont privés. Mais il existe également un partage
entre ceux sur lesquels s’exerce le pouvoir, je nomme cette partie le peuple,
ma définition est simple, et ceux qui exercent le pouvoir sur le peuple. Le
pouvoir s’achète parfois des miettes de peuple comme un pauvre les bas morceaux
du boucher.
La fracture existe aussi entre ceux qui
disposent d’une visibilité médiatique fait main -je la dirai: "à compte
d’auteur", c’est celle des réseaux sociaux. En face se trouvent ceux qui
bénéficient de la visibilité médiatique des réseaux officiels, celle des
chaines d’infos continues ou des plateaux de télévision qui
"débattent". Mettre en scène sa vie sur son compte avec une dizaine
d’amis est une chose; une autre est de la raconter chez Cyril Hanouna ou David
Pujadas, sur BFMTV ou sur CNews…
Il faut une colonne vertébrale
intellectuelle et une pensée bien structurée pour ne pas succomber aux maladies
médiatiques. "Passer à la télévision" n’est pas sans effets
secondaires! Je me souviens que ma pâtissière m’avait dit un jour: "Ah
mais nous avons deux célébrités maintenant à Argentan: monsieur X, et vous."
Ce monsieur X avait en effet participé à Questions pour un champion -une
émission où, soit dit en passant, Macron ferait un malheur, car il est fait
pour ça…
Ces effets secondaires sont de deux types:
auprès de qui regarde, auprès de qui s’expose. Pour qui s’expose, être reconnu
donne l’impression d’être connu, donc d’être important: c’est ce qui explique
l’ardeur que montrent certains à vouloir absolument se trouver dans le champ
d’un journaliste qui effectue un direct
en extérieur. On peut alors remarquer plusieurs comportements: celui qui
affecte la fausse indifférence de qui se trouve, comme par hasard, juste
derrière le journaliste et qui feint de regarder ailleurs; celui qui multiplie
les grimaces et les pitreries infantiles, les cornes ou les doigts d’honneur,
les langues tirées ou les gestes hystériques afin qu’on le remarque; celui qui
téléphone en même temps en expliquant qu’il faut le regarder à la télévision
parce qu’il y passe en direct, même s’il y occupe la même place dans
l’arrière-plan qu’une voiture, une poubelle ou une pissotière; celui qui passe,
repasse, vient, revient, et repart, avant de revenir en sifflotant ou presque.
C’est dire le terrible effet d’abêtissement de qui se trouve en présence d’une
caméra!
Pour qui regarde, ce qui est vu à la télé
devient vrai, puisque, dans notre époque pixélisée qui confond le réel et le
virtuel, le vrai n’existe que lorsqu’il est montré sur un écran. La folie des
selfies devant les monuments de la planète témoigne: moi et les pyramides, moi et
le Parthénon, moi et le Colisée, moi et les cocotiers… Le monde n’existe que
pour servir d’écrin à ma personne -les pyramides m’attendaient… L’écran est le
révélateur photographique de l’être de ce qui, sinon, n’est pas- du moins:
croit ne pas être.
L’objectif de l’appareil qui photographie ou
filme transfigure l’être qui, une fois sorti de son corps de façon
virtuelle, peut très bien ne jamais
réintégrer son corps véritable s’il n’a pas compris la nature fictive de son
image exposée, de sa parole montée ou instrumentalisée.
Cette schizophrénie qui sépare la personne
réelle du personnage montré peut déboucher sur une étrange illusion: la
personne réelle peut en effet finir par croire qu’elle n’est que la personne
montrée. L’adrénaline qui existe sur un plateau de télévision lors de ces
sorties de son corps réel afin d’entrer dans le corps virtuel, et retour, peut
devenir une drogue dure chez ceux dont les deux figures ne coïncident pas. Si
ce que l’on est dans la vie simple n’est guère reluisant, ce que l’on paraît
dans cette vie filmée semblera admirable: d’où l’intérêt à n’être plus que
celui qu’on montre. La télévision est une machine à produire des fous -le
téléphone portable aussi.
Or, cette télévision prélève des
gilets-jaunes afin de les installer sur ses plateaux: comment? De quelle
manière? Quel producteur est responsable du casting? Selon quels critères? Qui
les choisis et pourquoi? Pourquoi celui-ci, boudiné dans une parka recouverte
d’un gilet jaune et qui, de toute l’émission, n’ôtera pas sa casquette vissée
jusqu’aux yeux, alors qu’il se trouve dans l’étuve d’un plateau télé, ou bien
encore ce collégien vu chez Hanouna qui porte le nœud papillon à quatorze ans
comme moi le survêtement aujourd’hui?
Cette télévision fait de même avec les
gilets-jaunes qu’elle interroge lors de faux micro-trottoir: on sait très bien
que, pour un qui passe à l’antenne, il faut un casting d’une quinzaine
d’impétrants afin d’élire celui qui portera le message que le patron de la
chaîne veut faire passer -car ce dirigeant n’est pas là, choisi par son
employeur, sélectionné pour sa pensée probe, payé si cher, avec tant
d’avantages, pour laisser la parole à n’importe qui! De sorte que, sur les
ronds-points, dans les rues, dans les manifestations, dans les lieux de
blocage, le journaliste chasse le pigeon qui fera un excellent gibier pour le
repas de ses employeurs eux-mêmes employés du pouvoir. Quel journaliste
montrera l’envers du décor en expliquant comment la télévision fabrique
l’opinion?
Il se fait que, sur ces fameux plateaux de
télévision, on a vu apparaître dès les premiers temps Ingrid Levavasseur. Jolie
jeune femme qui parle bien, avec les yeux bleu-vert et une chevelure rousse,
mère célibataire avec deux enfants, aide soignante en province, dans l’Eure, en
Normandie. Si l’on s’en tient au
registre de la moraline, elle fait impression sur le plateau de David Pujadas,
"La Grande Explication, le dialogue de toutes (sic) les France" fin
novembre. Elle n’est surtout pas politique,
elle raconte, comme une bonne candidate de Karine Le Marchand qui
chercherait le bonheur dans le pré citoyen, la souffrance d’une femme
gilet-jaune parmi tant d’autres -le divorce, les deux enfants, la vie seule, le
travail mal payé, l’assistanat presque préférable mais pourtant refusé,
l’impossibilité de finir le mois, le
fait qu’elle ne se fait pas "sauter par le patron d’EDF": c’est le
triomphe de la moraline et le degré zéro de la généalogie. Voilà qui s’avère
conceptuellement suffisant pour les médias qui ne vivent que perfusés de
moraline, d’autant plus qu’elle n’assortit ses apparitions d’aucune analyse
politique. Avec elle, on ne risque pas une mise en perspective de sa misère
avec la déréliction de la classe politique, la responsabilité de l’Etat
maastrichtien, l’endoctrinement via la collusion de la presse et du libéralisme
européen, c’est parfait. Dès lors, les médias se l’arrachent, elle fait l’objet
d’un nombre incroyable de papiers dans la presse et, cerise sur le gâteau,
BFMTV lui propose de devenir chroniqueuse sur sa chaine! On se doute que la
proposition n’a pas été faite au citoyen Drouet… On se demande bien pourquoi!
Au citoyen Drouet ou au citoyen Cauchy. Car,
un débat a opposé ces deux gilets-jaunes sur la chaîne LCI: Ingrid Levavasseur,
qui a voté Macron aux présidentielles, et Benjamin Cauchy qui, lui, est
structuré politiquement -Aphatie créera sûrement un fois encore la fake news
qu’il a voté Le Pen... En direct, Benjamin Cauchy fait savoir que Tapie qui
soutient l’initiative de la dame de présenter une liste aux européennes et qui,
pour ce faire, a prêté des locaux à sa sensibilité politique, a été condamné
pour corruption, fraude fiscale, abus de biens sociaux, il aurait pu ajouter
qu’il avait aussi fait de la prison ferme pour ces faits, mais également pour
subornation de témoins, faux , recel et usage de faux, abus de confiance, et
qu’il est actuellement mis en examen pour escroquerie en bande organisée et
détournement de fonds publics… Imaginons
que Madame Levavasseur ne l’ait pas su avant, Benjamin Cauchy le lui apprend
sur le plateau. Que lui répond elle dans la foulée? "Monsieur Tapie est un
soutien moral (sic)"! Et de un…
Comme si cela ne suffisait pas, alors que
Benjamin Cauchy continuait dans la même voie en lui disant qu’elle menait une
aventure personnelle sans porter la revendication des gilets-jaunes, elle a
avoué naïvement qu’en effet elle n’avait pas de programme et qu’elle
demanderait aux autres lequel il faudrait défendre! L’important est d’y aller, peu importe pour
quel projet. Et de deux…
Benjamin Cauchy lui pose la question
majeure, celle qui tue: puisqu’Ingrid Levavasseur se lance aux européennes avec
une liste gilet-jaune qui pourrait la porter au parlement européen, il lui
demande quelle Europe elle défendra, dans quel groupe elle siégera, ce que
seront ses propositions: "l’Europe fédéraliste" libérale des
maastrichtiens, qui entre en grand part dans les malheurs d’Ingrid Levavasseur?
Ou une "Europe des nations" qui recouvrerait sa souveraineté et
pourrait mener ainsi une politique en faveur des gilets-jaunes? Elle ne sait
pas. Vrai: elle ne sait pas! Benjamin Cauchy lui demande: "Vous êtres tête
de liste aux européennes 2019 et n’avez pas de conviction politique?" Elle
répond avec un grand sourire: "Tout à fait…" Elle dira ce qu’on lui
dira de dire, c’est son projet. Tapie jubile; Macron aussi. Et de trois…
Jean-Michel Aphatie qui participait à
l’émission, où l’on venait d’ailleurs de l’inviter à venir chaque jour s’il le
souhaitait, buvait du petit lait! Il n’aurait jamais pu imaginer qu’on lui
apporterait ainsi sur un plateau la tête des gilets-jaunes! Avec la gourmandise
d’un chat qui tient la souris entre les pattes, il invitait benoîtement Cauchy
à donner à Levavasseur les idées qui lui faisaient défaut: ce plateau opposait
une femme gilet-jaune avouant avec un grand sourire qu’elle ne savait rien à
rien de l’Europe, mais qu’elle voulait faire une liste aux européennes, et un
gilet-jaune qui, lui, était très au fait de la question et liait la misère des
gilets-jaunes aux pleins pouvoirs du régime maastrichtien. Pour cette raison,
Levavasseur et Aphatie comme un seul homme -n’est-ce pas étonnant?- renvoyaient Cauchy aux odeurs nauséabondes du
Rassemblement national, de Debout La France et des Républicains qui avaient eu
le malheur de l’approcher… Il est vrai qu’il ne fut pas dit que Levavasseur
avait voté Macron quelques mois plus tôt. Et de quatre…
Benjamin Cauchy rapporta alors un propos
qu’Ingrid Levavasseur avait tenu dans une autre émission et selon lequel il
fallait "intégrer le système"! En lui proposant de devenir
chroniqueuse sur sa chaîne, BFMTV ne s’y était donc pas trompé… Elle prétend
avoir refusé parce que les gilets-jaunes l’en auraient dissuadé par la menace.
Avec cette liste, elle prend sa revanche -en pire. Et de cinq.
A la cellule communication de l’Elysée, au
ministère de l’Intérieur, dans l’hôtel particulier parisien de Bernard Tapie,
dans l’un des nombreux appartements de BHL, Paris ou Tanger, Marrakech ou New
York, mais aussi à Libé ou L’Obs, Le Monde ou France-Inter, chez Jean-Claude Junker et Angela Merkel,
Daniel Cohn-Bendit et Giscard d’Estaing, on a dû se taper les cuisses et partir
d’un grand éclat de rire inextinguible en écoutant Ingrid Levavasseur! Joffrin
et Quatremer ont dû s’en décrocher la mâchoire! Macron a dû multiplier les
doigts d’honneur en effectuant la danse du scalp autour de son bureau, à BFMTV
on a dû faire péter le champagne! Sûr qu’ils vont l’aider à monter sa liste!
Pas sûr en revanche que les gilets-jaunes
aient pris ce genre de charge de police venue de qui fut l’une des leurs avec
la même jubilation: les cinq balles tirées par ses soins sur ce seul plateau de
LCI ont considérablement blessé les gilets-jaunes qui ne veulent pas, eux,
intégrer le système, mais le changer. Avec cette liste baptisée très
cyniquement RIC, pour Ralliement d’Initiative Citoyenne et non, puisque c’est
contre lui, Référendum d’Initiative Citoyenne, Macron est certain d’arriver en
tête et de distancier nettement les autres. Macron peut-il rêver meilleure
légitimé pour continuer à tabasser les gilets-jaunes -les vrais?
Ce petit poisson croit qu’elle va pouvoir
entrer dans le bassin des requins maastrichtiens et qu’on lui fera une place…
Sûr qu’elle en aura une, une place: dans l’estomac de l’un de ces gros squales!
Au premier débat télévisé de la campagne des européennes, chez David Pujadas ou
Léa Salamé, en face de Cohn-Bendit ou de Moscovici par exemple, les carnassiers de la politique et de la
presse lui feront la peau en deux temps trois mouvements. Une autre façon de
faire couler le sang des gilets-jaunes.
Michel Onfray
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