Ces
premiers jours de juin, laissent en moi une floraison d’images, d’impressions
et de sentiments. Le voyage (1900
km), la chaleur rencontrée, les paysages lumineux, le
recueillement et le souvenir plein d’émotion.
Mes
chers parents; je suis content d’être allé vous voir. J’ai hélas constaté que
personne n’était venu depuis deux ans. J’ai gueulé à cause de ma sœur qui avait
foutu une bougie que la chaleur avait fondue, dégueulassant ainsi votre
dernière demeure. J’ai pesté d’être obligé de m’agenouiller, pour nettoyer
comme j’ai pu, cette tache marron sur la moitié du marbre.
J’espère
que vous me pardonnerez d’avoir proféré les pires injures à l’attention de
votre fille. Le ciel l’a par ailleurs bien punie pour ses méfaits envers Maman.
Quant
à ma nièce, que vous avez entièrement élevée, elle n’est pas venue vous voir
depuis 2011, alors qu’elle habite à moins de 6 km… Quelle ingratitude !
Et
je serais allé la voir ? Et bien non, je ne suis pas passé chez elle, parce que
mes propos n’auraient sûrement pas été très amènes…
Je
vous ai rajouté un petit pot de fleurs en tissu, les autres étant très abîmés
par les années. La prochaine fois, je commencerai à remplacer les fleurs en
lambeaux, je repeindrai le socle en bois tout écaillé de la dernière plaque de
marbre et j’essayerai de nettoyer le reste des traces de la tache.
Une
fois rentré chez moi, il faudra que je téléphone pour demander un duplicata de
la concession de 99 ans, car la mairie était fermée ce jour là.
On
a discuté, ce jour-là. Certes, personne n’était là pour entendre mon monologue.
Mais moi, j’ai entendu vos réponses et après tout, c’est l’essentiel.
Je
vous ai promis de revenir, mais peut-être pas l’année prochaine ; c’est si loin
et cela coûte si cher. Mais cela devrait pouvoir se faire, d'après mes calculs.
Vous
m’avez suggéré que vous étiez tout le temps avec moi, de toute façon…
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