Écrit le 6 juillet 2008.
J'ai eu la chance de grandir dans la lumière de deux grands
hommes, mon père et De Gaulle.
Mon père m'a appris la rectitude, la loyauté, l'esprit de
sacrifice, l'amour de ses enfants, la valeur du travail...
Le Général, j'ai entendu sa voix, je devais avoir huit ans,
sur le vieux poste de TSF à diodes branché sur Paris Inter... J'ai
compris que ses mots étaient ceux d'un grand homme. J'avais deviné que les
évènements que j'écoutais étaient primordiaux, bien que je ne comprisse pas
tout leur sens politique...
Je ne savais pas que je faisais partie des Français qui avaient
la chance de reconstruire une société plus juste, plus humaine, plus
fraternelle, sous l'égide de celui qui avait su dire NON...
Nous vivions la renaissance de notre Patrie, durement marquée
par l'humiliation de la défaite. Cet homme que nous suivions, avait su nous
donner le goût d'un destin commun, d'une ambition pour la France, ce pays des
droits de l'homme et de la liberté.
J'ai cru alors, qu'il était normal que la société ait une morale
du bien contre le mal, du progrès social, de l'enthousiasme pour l'intérêt
collectif...
J'ai cru aussi, sous l'action de De Gaulle, homme de la révolte
permanente, que notre pays avait vocation à libérer les peuples, à acquérir sa
propre indépendance et à choisir une troisième voie, entre le capitalisme et le
tout-communisme...
Aussi
trouvais-je normal que notre état fut Jacobin et qu'il poursuivit une
politique économique planifiée volontariste pourtant dans la droite
ligne des créations de manufactures de l'ancien régime et sans
considération pour les humeurs de la bourse.
Je ne m'interrogeais point sur cet "état de vivre", qui était normal et si naturel...
Je ne m'interrogeais point sur cet "état de vivre", qui était normal et si naturel...
Oh, j'avais bien tort, je m'en suis aperçu depuis...
Car après la disparition du Général, la patrie est partie en
quenouille, la liberté s'est émiettée, la fraternité a disparu, l'égalité n'est
même plus un rêve...
Notre souveraineté, si chèrement acquise, nous venons de la
jeter aux orties constitutionnellement, politiquement, militairement, économiquement,
menés que nous sommes, par un président, véritable fossoyeur
de ce qui faisait la grandeur, le bonheur et la fierté des
Français...
Non, je ne savais pas le bonheur que nous avions, du temps de ma
jeunesse, de vivre les plus grandes aspirations qui amènent l'être au niveau du
Divin : Le dépassement de soi-même au profit de tous, l'envie d'une vie plus
humaine pour tous, du confort et du bien-être collectif...
Maintenant que nous sommes sous le règne de l'arbitraire, de
l'égoïsme, de l'accaparation par une minorité, gouvernés successivement par un autocrate
népotiste, puis par un européiste dogmatique mou, asseyant leur pouvoir fallacieux sur le mensonge, la division des Français et
l'idée qu'il n'y a pas d'autre choix possible, je comprends mieux la chance que
nous avions...
Il faudrait que la jeunesse connaisse son histoire. Elle y
apprendrait que notre destin, pourrait être très différent du sort funeste
qui nous attend...
Il suffit de le vouloir, il suffit de trouver l'homme qui saura
dire NON, qui saura réconcilier les Français, qui saura faire passer le
bien commun avant l'intérêt particulier...
Les Français sauront-ils trouver un nouveau De Gaulle pour
sauver leur destin ?
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