Sommaire
- Le cancer de la thyroïde : qu'est-ce que c'est?
- Symptômes, facteurs de risque et prévention
- Comment faire le diagnostic ?
- Peut-on prévenir le cancer de la thyroïde ?
- Traitements médicaux du cancer de la thyroïde
- L'opinion de notre médecin
- Approches complémentaires
- Sites d'intérêt
- Groupes de soutien et références
Le
cancer de la thyroïde est un cancer plutôt rare. On en recense en France 4000
nouveaux cas par an (pour 40 000 cancers du sein). Il concerne les femmes à
75%. Son incidence est en augmentation dans tous les pays.
Au
Canada, en 2010, le cancer de la thyroïde a été diagnostiqué chez environ
1 000 hommes et 4 100 femmes. Ce cancer vient au 5e rang
des cancers féminins (4,9 % des cas), mais représente
seulement 0,3 % de la mortalité par cancer chez les femmes. Le diagnostic
survient habituellement chez des personnes âgées de 25 ans à 65 ans.
Ce
cancer est souvent détecté à un stade précoce. Le traitement est alors très
efficace avec une guérison dans 90% des cas. L'amélioration des techniques de
dépistage pourrait aussi explique que le diagnostic soit plus fréquent. En
effet, on peut maintenant détecter de petites tumeurs autrefois invisibles.
Facteurs de risque
Le
cancer de la thyroïde est favorisé par l’exposition de la thyroïde à des
radiations, soit en raison de traitements de radiothérapie au niveau de la
tête, du cou ou de la partie supérieure du thorax, en particulier pendant
l'enfance, soit en raison de retombées radioactives dans des zones où ont été
réalisés des essais nucléaires soit après un accident nucléaire comme celui de
Tchernobyl. Le cancer peut apparaître plusieurs années après l’exposition.
L'augmentation
des cancers de la thyroïde.
On
retrouve parfois des antécédents familiaux de cancer de la thyroïde ou d’un
syndrome génétique (comme la polypose familiale adénomateuse). On a identifié
une mutation génique favorisant le cancer médullaire de la thyroïde.
Un
cancer thyroïdien peut se développer sur un goitre ou un nodule thyroïdien
(environ 5 % des nodules sont cancéreux).
Plusieurs types de cancer
La
thyroïde comprend trois types de cellules : folliculaires (qui sécrètent les
hormones thyroidiennes), parafolliculaires situées autour de ces dernières et
sécrétant la calcitonine (impliquée dans le métabolisme du calcium), ainsi que
des cellules non spécialisées (tissus de soutien ou vaisseaux sanguins).
Les
cancers se développent à partir des cellules folliculaires dans plus de 90 %
des cas; selon l'aspect des cellules cancéreuses, on parle soit de cancers
papillaires (dans 8 cas sur 10), soit de cancers vésiculaires. Ces cancers
évoluent lentement et sont sensibles aux traitements par l'iode radioactif.
Plus
rarement (10% des cas), le cancer médullaire- se développe à partir des
cellules parafolliculaires ou à partir de cellules non matures, ces tumeurs
étant dites indifférenciées ou anaplasiques. Cancers médullaires et
anaplasiques évoluent plus rapidement et sont plus difficiles à traiter.
Quand consulter ?
Au début de la maladie, le cancer de la thyroïde ne
provoque habituellement aucun signe ou symptôme. Il peut être découvert alors
"par hasard" au cours de la palpation du cou ou d'une échographie
cervicale réalisée pour une autre cause.
Il peut aussi être découvert lors de la surveillance
d'un goitre ou d'un nodule bénin.
Avec son évolution, l’un ou l’autre des symptômes
suivants peuvent apparaître, mais ils sont dans la grande majorité des cas liés
à des anomalies bénignes de la thyroïde (95% des masses thyroïdiennes sont des
nodules bénins) ou à d'autres pathologies plus banale :
- Gêne plus ou moins douloureuse au niveau du cou ou de la gorge ;
- Masse palpable ou visible à l'avant du cou ou sur les côtés et correspondant alors à des adénopathies (hypertrophie des ganglions lymphatiques ;
- Changement de la voix, qui devient plus rauque ;
- Difficulté à avaler ou à respirer ;
- Gêne plus ou moins douloureuse au niveau du cou ou de la gorge ;
- Modification d'un nodule ou d'un goitre connu.
Comment faire le diagnostic ?
Dans la plupart des cas, la situation est celle de la
découverte d'un nodule thyroidien dont il faut savoir s'il entraine ou non un
dysfonctionnement de la thyroide et sa nature bénigne ou maligne.
L'échographie confirme ou non la présence d'un nodule,
en précise le nombre, la taille et la localisation. Elle vérifie la présence ou
l'absence d'adénopathies
La cytoponction (ponction à l'aiguille non
douloureuse) prélève des cellules pour examen et peut donner des arguments
orientant ou non vers une tumeur maligne
Ces examens peuvent être complétés par une
scintigraphie thyroïdienne, un scanner ou une IRM.
Lorsqu'un cancer de la thyroide est suspecté, c'est
bien souvent l'intervention chirurgicale avec examen histologique de la tumeur
qui permet ou non de la confirmer.
Peut-on prévenir le cancer de la thyroïde ?
Il n'y a pas vraiment de prévention à proprement parler,
mais les personnes ayant été traitées par irradiation au niveau de la tête et
du cou ou celles vivant dans des régions où ont été menés des essais nucléaires
doivent bénéficier d'une surveillance régulière simple (palpation de la région
thyroidienne).
Les rares personnes qui sont à très haut risque de
cancer de la thyroïde du fait d'une mutation génétique peuvent discuter avec
leur médecin de l’intérêt d'une éventuelle thyroidectomie préventive, afin de
retirer la glande thyroïde. Il faut alors bien peser les avantages et
inconvénients de cette option.
Pour les personnes vivant à proximité d’une centrale
nucléaire, des mesures d’urgence pour protéger la glande thyroïde sont prévues
en cas d’accident qui s’accompagnerait de rejets de déchets nucléaires.
L’iodure de potassium, aussi appelé « iode stable », est un médicament qui
bloque les effets de l’iode radioactif sur la thyroïde. La glande thyroïde fixe
l’iode, qu’il soit radioactif ou non. En saturant la glande d’un iode non
radioactif, on peut ainsi réduire le risque de dommages.
Les méthodes de distribution de ce médicament varient
d’une municipalité à l’autre et d’un pays à l’autre. Les personnes qui vivent à
proximité d’une centrale peuvent s’informer auprès de leur municipalité.
Les traitements du cancer de la thyroïde
Le traitement dépend du type de cancer, de son
degré d’évolution, mais aussi de l'âge de la personne et de son état de santé.
Il associe souvent plusieurs approches thérapeutiques,
la chirurgie, l’iode radioactif et les hormones thyroïdiennes mais d'autres
traitements comme la radiothérapie externe ou un traitement médical sont
possibles.
Le choix du traitement est discuté lors d'une
consultation pluridisciplinaire -chirurgien, endocrinologue, anesthésiste,
radiothérapeute, oncologue- et la décision prise après information et
discussion avec le malade.
Le traitement quel qu'il soit s'accompagne avant et
après de "soins de support", prise en charge de la douleur, soutien
psychologique, rééducation de la voix parfois, aides aux démarches
administratives, accompagnement social...etc.
Traitement par iode radioactif
Ce traitement utilise de fortes doses d’une forme
radioactive d’iode. Il est souvent utilisé après la chirurgie, pour détruire
des reliquats de glande thyroïde ainsi que les éventuelles métastases afin de
réduire le risque de récidives.. L’iode radioactif est administré sous forme de
capsule ou de liquide à avaler. Ce traitement peut causer des nausées, une
sécheresse de la bouche et des yeux, ainsi qu’un sens altéré du goût et de
l’odorat. L’iode radioactif est éliminé à travers l’urine en l’espace de
quelques jours.
L'iode radioactif émet un rayonnement qui peut être
détecté par la scintigraphie réalisée les jours suivant et qui permet de
détecter la persistance de cellules cancéreuses au niveau de tout l'organisme.
Pendant quelques jours, il impose des précautions vis à vis de l'entourage en
évitant le contact avec des femmes enceintes ou des jeunes de moins de quinze
ans.
Radiothérapie externe
La radiothérapie est utilisée soit pour les tumeurs
qui ne peuvent être enlevée par chirurgie, soit après chirurgie si celle-ci n'a
pu enlever la totalité de la tumeur, soit en cas de récidive. . La
radiothérapie peut entraîner une fatigue modérée, une irritation temporaire de
la peau du cou ou des muqueuses de la bouche et du pharynx.
Chimiothérapie
La chimiothérapie ou les thérapies ciblées sont
rarement utilisées. Elles sont proposées en cas de métastases ou lorsque la
tumeur n'a pas ou pas totalement répondu au traitement.
Ce traitement touche aussi des cellules saines et
provoque souvent des effets secondaires, comme des nausées.
Les formes rares de cancers de la thyroïde
Les cancers médullaires sont généralement traités par
chirurgie associée éventuellement à une radiothérapie externe et/ou une
chimiothérapie. Ils ne sont pas sensibles à l'iode radioactif.
Le cancer anaplasique, très rare, survient le plus
souvent chez les gens âgés. Il n'est pas non plus sensible à l'iode radioactif.
Les formes rares ou les formes réfractaires de cancers
de la thyroïde sont adressées dans des centres experts comme le réseau TUTHYREF
(TUmeurs de la THYroïde REFractaires) ou le réseau RENATEN.
Suivi de la maladie
Quel que soit le traitement, la personne bénéficiera
d'une surveillance des taux sanguins d'hormones thyroïdiennes, des effets
secondaires de la radiothérapie ou de la chimiothérapie et par le repérage
d'éventuelles récidives ou apparitions de métastases.
Cancer de la thyroïde - L’opinion de notre médecin
Dans le cadre de sa démarche de qualité,
Passeportsanté.net vous propose de découvrir l’opinion d’un professionnel de la
santé. Le Dr Jacques Allard, médecin généraliste, vous donne son avis sur le cancer
de la thyroïde :
Dans la mesure où l’on peut dire qu’il existe de
« bons cancers », le cancer de la thyroïde en est un. En effet, il
s’agit d’un cancer plutôt rare, détecté très souvent à un stade précoce. Le
traitement du cancer papillaire, le type le plus fréquent (80 % des
cas), est relativement simple et très efficace. Le pronostic est donc
excellent.
Il ne faut pas hésiter à consulter votre médecin si
vous présentez une masse palpable ou visible à l’avant du cou, ou d’autres
symptômes, comme une voix rauque et une difficulté à avaler, d’autant plus
qu’il faut d’abord établir un bon diagnostic, ces symptômes pouvant être
causés par une autre maladie.
Dr Jacques Allard, M.D., FCMFC
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Révision médicale (janvier 2016) : Dr Catherine Solano
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