Les différents types d’AVC
On distingue deux types d’accidents
vasculaires cérébraux : les infarctus cérébraux et les hémorragies
cérébrales ou méningées.
Les infarctus cérébraux (environ
80 % des AVC) résultent le plus souvent de l’occlusion d’une artère cérébrale
par un caillot sanguin (thrombus). On parle aussi de thrombosethromboseFormation
d’un caillot de sang au niveau d’une veine ou d’une artère, pouvant créer une
phlébite quand il y a obstruction d’une veine, ou une embolie quand celui-ci
migre vers un autre organe. ou d'embolie cérébrale,
ou encore d'AVC ischémiques. Environ 25% d'entre eux sont dus
à une arythmie cardiaque (fibrillation atriale), 25% à la rupture d’une plaque d’athérome, 25% à une maladie des
petites artères cérébrales et le quart restant à d’autres causes parmi
lesquelles la dissection des artères carotidiennes et vertébrales (une lésion
dans la paroi des artères qui provoque une infiltration du sang et un
gonflement du volume de la paroi). Cette dernière étant la première cause d’AVC
ischémique chez le jeune adulte.
Plus rarement, l’infarctus cérébral peut avoir une
origine veineuse (et non artérielle) : on parle alors de thrombose
veineuse cérébrale, qui représente environ 1% des AVC. Ces thromboses
surviennent à tout âge, avec un pic important chez les femmes jeunes lié à des
facteurs hormonaux (contraceptifs œstroprogestatifs, grossesse et post-partum)
et favorisé par le tabagisme.
Les hémorragies cérébrales et méningées représentent
respectivement 15% et 5% des AVC. Elles correspondent à la rupture
d’une artère cérébrale au niveau du cortex ou des méninges qui
l’entourent. Dans ce dernier cas, la cause principale est la rupture
d’anévrisme (une dilatation anormale de la paroi artérielle). Les
hémorragies intracérébrales sont soit secondaires à un traumatisme, à une
malformation vasculaire ou encore une tumeur, soit spontanées. Dans ce dernier
cas, lorsque l’hémorragie est profonde, elle est généralement due à une maladie
des petites artères liée à des facteurs de risque vasculaires dont
l’hypertension artérielle est le chef de file. L’angiopathie amyloïde cérébrale
est quant à elle responsable de la plupart des hémorragies spontanées
superficielles. Il s’agit d’une anomalie des parois vasculaires dont le tableau
clinique associe hémorragies récidivantes et déclin cognitif.
Après un AVC : quelles séquelles, quels risques ?
20%
des patients sont décédés un an après leur accident.
60%
des patients récupèrent leur indépendance.
40%
des patients gardent des séquelles importantes.
La sévérité d’un AVC est variable, allant de
l’accident ischémique transitoire qui régresse en quelques minutes sans laisser
de séquelle, à l’AVC gravissime conduisant au décès en quelques heures ou
quelques jours, en passant par l’AVC qui laissera des séquelles définitives
plus ou moins lourdes. Globalement, on estime qu’un an après l’accident 20% des
patients sont décédés. Parmi les survivants, environ deux tiers récupèrent une
indépendance fonctionnelle et trois quarts peuvent reprendre une activité
professionnelle.
Les séquelles les plus fréquentes et invalidantes sont
l'hémiplégie et l’aphasie (troubles du
langage oral et écrit, affectant l'expression et la compréhension). La majorité
des patients récupèrent leur capacité à marcher (plus ou moins
"bien"), mais le contrôle de la motricité du bras et de la main reste
souvent altéré. Chez environ un tiers des patients une aphasie sévère limitant
la communication persiste. Un autre tiers récupère suffisamment pour
communiquer correctement, malgré des séquelles. L’âge influe évidemment sur les
capacités de récupération. Et même chez les patients qui en apparence n’ont pas
de séquelle, il persiste un handicap souvent qualifié d’invisible :
fatigue, trouble de la concentration, anxiété, irritabilité.
De manière générale, les accidents hémorragiques sont
plus graves que les infarctus cérébraux. A un an d’une hémorragie cérébrale, on
compte seulement 50% de survivants et la moitié d’entre eux présentent un
handicap important. Seulement un quart s’en sort bien et peut conserver son
indépendance.
Les séquelles motrices et cognitives consécutives à un
AVC font l’objet d’une rééducation qui débute dans l’unité
neurovasculaire et peut se poursuivre dans un service de réadaptation.
La plasticité cérébrale (capacité des neurones à recréer des synapsessynapsesZone de
communication entre deux neurones.) permet parfois aux zones non
atteintes du cerveau de suppléer aux fonctions perdues des régions nécrosées.
Risque de comorbidités
supplémentaires
Les patients qui ont été victimes d’un premier AVC
doivent faire face à divers risques de santé. Un suivi est particulièrement
important pour les prévenir ou les dépister à temps.
La survenue d’un nouvel AVC ou
d’un accident vasculaire localisé en dehors du cerveau, en
particulier celle d’un infarctus du myocarde, est
par exemple plus fréquente chez ces patients que dans la population générale.
L’importance de ce risque et les mesures à mettre en œuvre pour prévenir les
récidives dépendent de la cause du premier accident, d’où l’importance d’un
bilan diagnostique initial précis.
D’autres risques à dépister sont notamment :
- La dépression, qui survient chez environ 30%
des patients dans l’année suivant un AVC. Elle va non seulement altérer la
qualité de vie du patient, mais aussi sa capacité à récupérer de l’AVC.
- Le déclin cognitif, mineur ou
plus sévère (démence vasculaire). Le risque de développer une démence
est multiplié par 5 après un AVC et il est étroitement lié à l’âge du
patient au moment de l’AVC.
- Des troubles
de la marche et de l’équilibre. En dehors du contexte évident du
patient hémiplégique ou ataxique, les troubles de la marche et de
l’équilibre d’origine multifactorielle sont très fréquents après un AVC et
doivent être recherchés car ils sont associés à un risque élevé de chute.
- Des crises d’épilepsie liées à la cicatrice
cérébrale de l’AVC et qui impose la mise en place d’un traitement
spécifique, généralement efficace.
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