Un
jour, alors que les effluves fétides du taudis princier se faisaient sentir à
tous vents, masquant la fragrance des fleurs de lys, des roses et du jasmin,
l’ainé des princes héritiers et donc successeur tout désigné de la couronne,
arriva de la lointaine province où il était allé chercher l’aventure et le
savoir…
Quand
il eut garé son destrier blanc en métal, devant la misérable demeure de ses
parents, il tira la chevillette de l’huis et la bobinette chut…
Pris
de vertiges par la pestilence des lieux, il mit un moment à reprendre ses sens…
Après
que le Prince son père, lui eut présenté des sels, il revint à lui et se
dirigea séance tenante vers la cuisine princière…
« Alors
mère, Que vois-je céans ? », s’exclama t-il d’un ton qui ne souffrait
la répartie.
Alors
que sa mère, la bergère, interloquée, restait sans voix, son père, le Prince
anciennement Charmant, qui l’avait suivi, répondit : « Mon fils, ta
mère, a fait des efforts, diantre ! Fusses-tu arrivé en ce lieu, deux
jours auparavant, que tu n’eusses point pénétré en cuisine princière, tant le
fatras était infranchissable, même pour l’âme bien née que tu portes en ton
sein ! ».
Le
sang noble du jeune fils de Prince ne fit qu’un tour : « Père, je
sais ce que je dis ! ».
Il
poursuivi à l’adresse de sa mère : « Quand à vous, mère, que le
grand cric me croque, si je ne vais sur l’heure, dénoncer ce péril aux services
Royaux de la DASS !
Dussé-je vous faire enlever la garde de mes frères, je ne leur permettrais
point de vivre au risque de leur vie dans ces conditions de manants, de gueux,
de misérables et au demeurant dangereuses pour leur santé ! »
Las !
Le vaillant héritier de la couronne reparti vers ses aventures sur son destrier
blanc et la cuisine princière recouvra toute son insalubrité coutumière…
Le
prince anciennement Charmant poursuivi en silence, sa vie de merde, avec sa
bergère crottée et ses deux plus jeunes princes héritiers…
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