mardi 25 mars 2014

Il a toujours la tête vide…



En bagnole, il se disait : « Ah, et puis j'ai ceci à faire, et puis cela. Oh merde, depuis que je suis sur le chantier je n'ai jamais pensé à faire telle chose et personne ne m'a prévenu. Dès que j'arrive faut que je m'y mette »… 
En conduisant il est impossible, sinon hautement dangereux de prendre des notes. Il ne l'a donc pas fait.
 
Il est arrivé dans le bureau…
Il est devant sa feuille de papier. Il est sec ! Il se répète ce qu'il a dit dans la voiture, mais il ne parvient pas à mettre quelque chose à la place de « ceci », de « cela », de « telle chose »… 
 
Le coté affectif est gravé. Il sait qu'il a des choses ultra-importantes à faire.
Le coté factuel, il ne sait plus ce que c'était. Et il a beau chercher…
 
Bon, il est certain que dans la journée, il va sûrement faire une partie des choses oubliées, qui reviendront inopinément (ou pas).
 
Il faut qu'il achète un dictaphone. C'est une priorité absolue…
Mais s'avoue-t-il, il en a gros sur la patate…
Il est très affecté d'être comme il est devenu. 
Il faut qu'il songe (c'est pourquoi il le note tout de suite), à imprimer tous ses écrits traitants de son problème, afin de les donner éventuellement en lecture à la Pitié-Salpêtrière…
 
Quoique, raisonnablement, étant donné le comportement des différents spécialistes déjà rencontrés, il croit qu'il ne me faille pas trop compter sur une écoute de leur part.
A moins d'une exception. Oui voilà, il faudrait une chance, une fois, qu'ils l'écoutent, afin de mieux comprendre ce qui fonctionne mal et pour aider leurs investigations… 
 
Mais il met trop d'espoir, pense-t-il, dans une spécialité de la médecine, qui n'en est qu'à ses balbutiements…
 
Il culpabilise, il a honte et il est vexé…
 
Quelle conduite à tenir ? Concernant son travail, concernant tout le reste ?
 
Il sent effectivement que l'affectif prend le dessus en toute occasion. Évidemment c'est la seule fonction qui marche… C'est une façon de compenser… Mais ça ne comble que le vide de sa pensée. 
Ça ne compense pas en terme d'efficacité professionnelle… 
 
Doit-t-il s'arrêter en maladie à nouveau ? (Il n'a toujours pas été réglé de ses indemnités journalières par la prévoyance de sa boîte, depuis un mois et il a emprunté de l'argent à son patron)…

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