Écrit le 03 août 2022
Hier, c’était le 2 août… Je suis parti le voir, comme je le lui avais promis… Il ne s’en souvenait pas d’ailleurs, parce qu’il m’avait appelé lundi soir pour savoir si je venais en août…
Comme je l’avais prévu, en ce qui concerne cette foutue région Parisienne qui m’a nourri pendant 34 ans, la circulation était très fluide… Les Parigots et même les Franciliens, n’ont guère changé leurs habitudes : Toujours majoritairement des aoûtiens !
Donc ça roulait bien ! Par exemple : Au niveau de trappe où d’habitude on roule au pas entre deux arrêts de cinq minutes et ce, pendant une demi-heure et bien hier le « bouchon » s’est négocié à 94 kilomètres/heure… C’est important, parce que je n’ai pas besoin de rajouter le stress de l’embouteillage à celui de ma visite chez mon ami Michel B.
Ce fut effectivement le choc, arrivé à son appartement ! L’année dernière, il faisait encore des pas de 15 cm, accroché à son déambulateur… Cette année, les pas étaient de moins de dix cm en ligne droite et de 3 cm dans les virages. Cette année, pour la première fois, j’ai été obligé d’aller chercher tout ce qu’il fallait à sa place… Une grande émotion m’a étreint… Il est maintenant tout maigre, tout vouté et son débit verbal faible et parfois désordonné…
Et malgré tout cela, ce gars d’un grand courage, faisait encore des mots d’esprit, des plaisanteries (pas forcément très fines), mais prouvaient sa volonté de ne pas montrer de découragement devant sa maladie… Parkinson…
Il ne savait même plus comment s’appelait sa boite émail, (que j’ai fini par lui retrouver), ni son mot de passe… Les courriels que je lui adressais, il ne les a donc pas lus, depuis un certain temps…
Il serait de mauvais aloi d’énumérer toutes les pertes de savoir, de savoir faire et de mémoire que j’ai constatés chez Michel B, au cours de ce mardi 2 août…
Oui, je me suis retenu, pour ne pas pleurer… Surtout quand il me demandait de rester… Il fallait bien que je rentre chez moi… Quand je l’ai embrassé, il a eu peur de tomber, puis je suis parti tard, la gorge serrée, avec beaucoup de poids sur mes épaules… Le poids de la mauvaise conscience…
Reverrais-je mon ami, cet ami fidèle depuis 40 ans ? Me reconnaitra-t-il la prochaine fois ? Sera-t-il grabataire ? Sera-t-il en EHPAD ?
Oui, j’étais content à mon retour, de dire bonjour à mon petit Nono, hier soir… Mais malgré tout j’avais un goût amer dans l’âme…
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