Institut Amelis 23 Sep 2021
Maladie aux formes et aux origines multiples, l’insuffisance cardiaque frappe aujourd’hui un million de Français, en majorité des personnes âgées. Quand le cœur n’est plus capable de pomper efficacement le sang nécessaire aux besoins de l’organisme, on parle d’insuffisance cardiaque. Comment la définir et quelles en sont les causes ? Quels sont ses symptômes et comment pose-t-on son diagnostic ? Et enfin, quels sont les traitements disponibles ?
Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?
Un cœur sain expulse le sang dans le corps pour lui permettre de fonctionner. Selon l’effort que le corps fournit, il s’adapte pour répondre à ses besoins en pompant plus rapidement et plus de sang. L’insuffisance cardiaque regroupe les difficultés du cœur à effectuer cette tâche fondamentale. En cause : différentes maladies cardio-vasculaires affectant le muscle (l’infarctus du myocarde), les valves assurant l’étanchéité entre les différentes parties du cœur, ou les artères (l’hypertension artérielle). Le cœur compense en pompant plus, ses battements augmentent. Ainsi, il grossit, se rigidifie et s’affaiblit.
L’insuffisance cardiaque peut être diastolique : un volume moindre de sang pénètre dans le cœur, via les artères coronaires. Dans la majeure partie des cas, elle est systolique : le sang est moins bien expulsé, il s’accumule dans le cœur et ralentit la circulation sanguine. Cela entraîne une accumulation de liquide dans le reste du corps. Des œdèmes aux jambes, aux mains et aux pieds apparaissent, et le patient est essoufflé quand le liquide stagne dans les poumons. Cet excès de liquide dans l’organisme perturbe aussi le travail des reins. Face à ces dysfonctionnements, le cœur est sous pression pour fournir oxygène et nutriments qui sont nécessaires aux organes.
10% des personnes âgées de plus de 70 ans souffrent d’insuffisance cardiaque, mais elle peut frapper à tous les âges et pour différentes raisons. 2,3 % de la population française en est atteinte, et 70 000 personnes en décèdent chaque année. La “décompensation” ou aggravation des symptômes entraîne l’hospitalisation de plus de 165 000 personnes par an.
Symptômes et diagnostic
L’essoufflement est le premier signe d’insuffisance cardiaque. Un bilan doit être accompli pour poser un diagnostic permettant de rechercher les causes et maladies associées.
Symptômes
- l’essoufflement, provoqué par des poumons gérant mal un excès de sang. Il se manifeste en cas d’effort et au repos, assis ou même allongé, nécessitant d’appeler les secours ;
- la fatigue, engendrée par une mauvaise circulation sanguine et les muscles recevant moins de nutriments ;
- l’œdème de certaines parties du corps en raison des problèmes circulatoires. Une prise de poids peut rapidement survenir ;
- des palpitations révélant un emballement du cœur, des malaises liés à une tension artérielle faible, des troubles de la mémoire, une perte d’appétit, des douleurs au foie, un ventre gonflé et une libido moindre sont aussi des signes d’insuffisance cardiaque.
Diagnostic
Le diagnostic est posé grâce à des examens approfondis déterminant la cause et la gravité de l’insuffisance cardiaque. Ils sont nécessaires car certains symptômes sont communs à d’autres maladies. Ils visent à déterminer l’origine de la maladie et adapter son traitement.
- analyse de sang avec recherche de cholestérol, preuve de dysfonctionnements rénaux et hépatiques ;
- radio du thorax pour contrôler la taille du cœur et l’état des poumons ;
- électrocardiogramme pour détecter une arythmie, des séquelles d’infarctus ;
- échocardiographie (ou échodoppler cardiaque) pour évaluer l’état des différentes parties du cœur (épaisseur et taille des chambres cardiaques, santé des valves), la capacité de remplissage et d’expulsion du sang par le ventricule gauche.
On peut également faire réaliser un test d’effort au patient, un examen des artères coronaires (coronarographie) et analyser la pression sanguine dans le cœur.
Quelles sont les causes de l’insuffisance cardiaque ?
Plusieurs causes sont identifiées, notamment des maladies cardiaques, cardio-vasculaires et respiratoires.
Les troubles cardiaques, notamment la cardiopathie ischémique (l’infarctus du myocarde, l’angine de poitrine) sont en cause dans 70% des cas. L’infarctus détruit une partie du muscle et perturbe son fonctionnement. L’angine de poitrine résulte de l’obstruction d’une artère coronarienne par une plaque d’athérome (cholestérol), empêchant l’arrivée suffisante du sang dans le cœur.
Dans 20 à 30% des cas, les troubles circulatoires, surtout l’hypertension artérielle, augmentent la pression sanguine. Le cœur, fatigué, s’épaissit en réaction pour continuer à expulser le sang, mais il finit par s’affaiblir.
Des troubles respiratoires comme :
- la bronchopneumopathie obstructive,
- l’emphysème,
- l’embolie pulmonaire,
- ou l’hypertension artérielle pulmonaire exigent que le ventricule droit du cœur pompe davantage pour maintenir la circulation sanguine des poumons.
Enfin, des cardiomyopathies (maladie du cœur causée par une augmentation de son épaisseur) d’origine génétique, médicamenteuse, infectieuse, ou une arythmie cardiaque peuvent aussi entraîner une insuffisance cardiaque.
Quels sont les traitements existants ?
Si on ne peut guérir l’insuffisance cardiaque, son traitement est d’autant plus efficace au stade précoce de la maladie. Il vise à contrôler les symptômes pour améliorer la qualité de vie et freiner son évolution.
Les traitements non-médicamenteux reposent sur la chirurgie pour réparer ou remplacer une valve, poser un pacemaker et lutter contre l’arythmie, voire un défibrillateur en cas de risque élevé d’arrêt du cœur. Aussi, l’angioplastie coronarienne et le pontage coronarien visent à rétablir le flux normal du sang. La transplantation cardiaque est envisagée sous 65 ans.
Un changement d’hygiène de vie améliore aussi l’état général du patient. Un régime pauvre en sel lui est prescrit, avec des portions modérées, peu :
- de viande rouge,
- de pain,
- d’aliments transformés, riches en graisses et sucres.
Il inclut des activités physiques telles que la marche à pied. La réadaptation cardiaque intervient dans le cas d’insuffisance stable et s’appuie sur un traitement médicamenteux, l’hygiène de vie, l’exercice physique et un soutien psychologique.
Enfin, des médicaments agissent à différents niveaux et sont combinés pour obtenir un effet coordonné. Ce sont notamment :
- la digitaline / digoxine,
- les bêta-bloquants,
- les inhibiteurs de l’enzyme de conversion,
- et les diurétiques.
L’objectif est d’alléger la charge de travail du cœur, de stabiliser son fonctionnement (rythme cardiaque, fréquence, flux sanguin, état du muscle, des artères et valves) tout en assurant une circulation sanguine adéquate au fonctionnement de l’organisme, et de faciliter l’élimination naturelle de liquides.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire