Publié le 06/01/2021 à 15h04 , mis à jour le 06/01/2021 à 15h04
en collaboration avec Dr Stéphane Manzo-Silberman (cardiologue interventionnelle, département de Cardiologie Hôpital Lariboisière APHP)
L’hypotension artérielle correspond à une chute de la pression du sang dans les artères. Les causes sont multiples et plus ou moins sérieuses. Il convient de consulter au moindre malaise afin d’en déterminer l’étiologie. Éclairage avec la docteure Stéphane Manzo-Silberman, cardiologue.
Hypotension artérielle : qu’est-ce que c’est ?
La tension artérielle correspond à la pression du sang dans les artères. Mesurée à l’aide d’un tensiomètre et indiquée par deux valeurs (la pression systolique et la pression diastolique), elle est exprimée en millimètres de mercure (mmHg). Alors que l’hypertension artérielle est "liée à une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins"1, l’hypotension artérielle correspond à une baisse brutale de la tension artérielle.
On parle d’hypotension artérielle lorsque la tension est "en-dessous de la normale, explique la docteure Stéphane Manzo-Silberman, cardiologue, et on considère que la valeur normale est 120/80 mmHg. Mais pour que l’hypotension soit significative, il faut que la tension descende bien en-deçà de cette norme, c’est-à-dire qu’il faut qu’elle soit inférieure à 90/60 mmHg".
Quelles en sont les causes ?
Il existe différentes formes d’hypotension artérielle :
- L’hypotension orthostatique, "qui survient lorsque l'on passe de la position allongée ou assise à debout" ;
- L’hypotension postprandiale, qui survient après le repas ;
- L’hypotension intracrânienne, qui correspond à une chute de pression dans la boîte crânienne et qui est "spécifique à la pathologie neurologique".
Les causes d’une tension basse sont variées et peuvent être les suivantes :
- Un trouble cardiaque : "Le cœur dans sa fonction de pompe est défaillant et cette baisse de tension va être le premier signe de cette défaillance, précise la Dre Manzo-Silberman. Elle va être associée à des signes d'atteinte des autres organes, comme par exemple le cerveau qui ne reçoit plus suffisamment de sang et donc d’oxygène, les reins, etc." ;
- Des traitements médicamenteux (antihypertenseurs dont diurétiques, antidépresseurs et anxiolytiques notamment) “qui coupent les mécanismes habituels de régulation” ;
- Des pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou les formes évoluées de neuropathie diabétique : "il y a une atteinte au niveau de la régulation du tonus des artères, une dysautonomie" ;
- Une hypovolémie après une hémorragie ;
- Un traumatisme crânien ;
- Un choc anaphylactique ;
- Une maladie infectieuse ;
- Une grande consommation d’alcool ;
- Une déshydratation importante.
Hypotension artérielle : quels symptômes ?
Une hypotension artérielle peut se traduire par une lipothymie, c’est-à-dire une sensation de malaise sans perte de connaissance entraînant plusieurs symptômes : faiblesse, grande fatigue, palpitations, vertiges, sueurs, etc.
Parfois, il peut y avoir perte de connaissance (syncope) : "Si la baisse de tension est trop importante, le cerveau ne va pas recevoir assez d'oxygène, détaille la cardiologue. C’est le risque principal de l’hypotension artérielle".
Quand doit-on consulter ?
La Dre Manzo-Silberman est claire : "Tout malaise doit faire l'objet d'une consultation chez son médecin. Il ne faut pas minimiser, a fortiori si l’on est sous traitement antihypertenseur ou porteur.se d'une pathologie qui peut se compliquer - diabète, maladie de Parkinson, etc. La consultation médicale est essentielle pour pouvoir juger de la gravité de l’hypotension et en déterminer l’étiologie. Car une hypoperfusion du cerveau [baisse du débit sanguin cérébral, NDLR] peut également avoir des conséquences sur les autres organes et entraîner une insuffisance rénale, une atteinte hépatique…"
Hypotension artérielle : quel traitement ?
En cas de malaise
"En cas de malaise, il ne faut pas rester debout : il faut s’asseoir immédiatement et lever ses jambes pour essayer d’augmenter le flux sanguin vers les organes principaux, notamment le cerveau, explique la cardiologue. Cela permet d’éviter la syncope et la chute potentiellement traumatisante".
Sur le long terme
Le traitement va dépendre de la cause et donc de l’éventuelle maladie sous-jacente : prise de médicaments et adaptation de son hygiène de vie en cas d’insuffisance cardiaque, modification des traitements médicamenteux, chirurgie en cas de traumatisme crânien…
Conseils de prévention : comment éviter les malaises ?
La Dre Manzo-Silberman conseille d’éviter le plus possible "les situations qui peuvent favoriser la station debout prolongée, d’être à jeun et de se lever brusquement, surtout si l’on est sous traitement ou porteur.se d'une pathologie qui peut exposer à ce risque. Ces personnes doivent par ailleurs bien respecter les prises médicamenteuses et contrôler leur tension. En cas d’insuffisance veineuse, il est recommandé de porter des bas de contention". Une bonne hydratation est également préconisée.
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