mercredi 3 août 2022

Comprendre l’hypertension artérielle (HTA)

 

Institut Amelis 16 Mai 2019

L’hypertension artérielle est la maladie chronique la plus répandue en France. Quand elle n’est pas traitée et que le patient n’a pas une bonne hygiène de vie, elle conduit entre autres à des infarctus du myocarde, des AVC, et joue même un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Si un traitement médical, une diététique et une activité physique adaptés permettent généralement de la contrôler, certains patients sont résistants aux traitements.
Comment combattre efficacement cette maladie cardiovasculaire ?

Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?

L’hypertension artérielle résulte d’une trop grande pression du sang dans les artères, engendrée par le flux sanguin provenant du cœur dans le système vasculaire.

En vieillissant, les artères perdent de leur élasticité: elles sont plus épaisses et se rigidifient. Des plaques d’athérome (dépôt dans la paroi interne de l’artère) apparaissent sur certaines artères importantes et les bouchent progressivement. Le sang y circulant plus difficilement, la tension artérielle augmente mécaniquement.

Dans le cerveau, ce phénomène bouche les vaisseaux, conduisant à la dégénérescence puis la mort des neurones.

En chiffres, l’hypertension artérielle représente:

  • 10 à 15 millions de personnes concernées en France et 1 adulte sur 3 est touché
  • 20% des personnes atteintes ne suivent aucun traitement et 50% n’ont pas conscience d’être malades
  • 11% de la population adulte est traitée et dans 50% des cas, le traitement est insuffisant à réellement faire baisser l’hypertension artérielle
  • Si l’âge n’est pas le seul facteur déclencheur, son incidence augmente proportionnellement: 40% des plus de 65 ans et 90% des plus de 85 ans en sont atteints

Caractéristiques et diagnostic

Si la tension artérielle varie normalement chez tout individu au cours de la journée et de la nuit en fonction des activités physiques et de l’exposition au stress, l’hypertension artérielle se manifeste avec persistance dans le temps, elle n’est pas temporaire.

Pour la diagnostiquer, il convient de calculer chez un patient au repos deux valeurs mesurant:

  • la pression diastolique (valeur basse ou pression minimale) : le cœur est relâché, il se remplit de sang qui parvient dans ses oreillettes depuis les artères pulmonaires et les veines caves. Valeur normale : 90 mmHg (mm de mercure)
  • la pression systolique (valeur haute ou pression maximale) : le cœur est contracté et propulse le sang depuis l’aorte vers les artères périphériques. Valeur normale : 140 mmHg

Concrètement, la mesure des deux valeurs est faite 2 fois sur une période de 3 à 6 mois, la seconde fois étant réalisée soit en environnement hospitalier, soit par le patient lui-même à son domicile.

Si les mesures du patient sont supérieures ou égales à ces valeurs, le diagnostic d’hypertension artérielle est posé.

On considère que l’augmentation de 2 points de la pression artérielle habituelle double le risque d’AVC et d’infarctus du myocarde.

Symptômes, causes et complications de l’hypertension artérielle

Maladie invisible et asymptomatique, la vigilance est de mise dès que ces signes éventuels d’une hypertension artérielle apparaissent :

  • somnolence et fatigue
  • malaises
  • suées
  • maux de tête (localisés dans la nuque et récurrents le matin)
  • palpitations
  • vertiges
  • bourdonnements d’oreille
  • engourdissements
  • nausées et vomissements
  • troubles de la vue
  • saignements de nez

La récurrence de ces troubles nécessite la consultation d’un médecin.

Si la cause exacte de l’hypertension artérielle n’est pas connue, des facteurs liés à une mauvaise hygiène de vie la favorisent :

  • surpoids
  • excès de « mauvais » cholestérol et « bon » cholestérol peu élevé
  • manque d’activité physique adapté
  • tabagisme (rétrécissant les artères)
  • consommation d’alcool et de sel trop élevée
  • stress

Certaines maladies augmentent le risque de souffrir d’hypertension artérielle comme l’hypercholestérolémie, le diabète et l’apnée du sommeil.

Plus rarement certaines maladies rénales, endocriniennes et des glandes surrénales peuvent aussi la causer.

En l’absence de traitement antihypertenseur spécifique, elle entraîne une dégradation de certains organes, comme le rein et le cœur (insuffisances rénale et cardiaque, angines de poitrine), l’œil (rétinopathie) et bien sûr les artères elles-mêmes (artériosclérose et artériopathie des membres inférieurs). Les AVC et maladies d’Alzheimer et apparentées font partie des complications liées à l’hypertension artérielle.

Plus rarement, certains traitements médicamenteux (corticoïdes, antidépresseurs, certains anti-inflammatoires…) et les antécédents familiaux peuvent aussi la favoriser ou l’aggraver, mais elle est exceptionnellement d’origine génétique.

Prévention et traitement

Des mesures favorisant une meilleure hygiène de vie aident à réduire, voire éviter, l’hypertension artérielle légère et sont à adopter dans tous les cas.

Toutefois, elles ne suffisent pas au bout de quelques mois dans les cas avancés: un traitement antihypertenseur doit alors être prescrit par ordonnance. Il peut consister en un seul médicament ou en associer plusieurs.

Il existe 8 familles de médicaments pour lutter contre cette maladie, qui interviennent à différents niveaux :

  • élimination ou régulation du sel (sodium) et de l’eau dans l’organisme (diurétiques)
  • vasodilatation (dilatation des vaisseaux pour aider le passage du flux sanguin)
  • diminution de l’activité du système nerveux et de la fréquence du rythme cardiaque (bêta-bloquants)
  • lutte contre l’insuffisance cardiaque
  • contrôle cérébral de la tension artérielle
  • assouplissement des artères

Le traitement médicamenteux consiste en la prise d’un ou plusieurs médicaments. L’action de différents médicaments combinés peut agir simultanément sur ces facteurs, en fonction de la condition du patient.

Ce traitement et le respect d’une bonne hygiène de vie nécessitent la responsabilisation du patient hypertendu: il doit accepter les contraintes découlant de sa condition. Elle implique la prise rigoureuse du traitement, un contrôle médical régulier pour en vérifier l’efficacité et son ajustement éventuel, ainsi que le contrôle hebdomadaire ou plus fréquent de sa tension par le patient.

Cela implique également d’indiquer à son médecin traitant que son traitement lui convient au quotidien pour préserver sa santé.

Cependant, 10 à 30% des malades hypertendus sont résistants à ces traitements. La recherche médicale explore actuellement d’autres voies pour combattre efficacement cette résistance. Enfin, si ces traitements luttent contre l’hypertension artérielle et ses conséquences hautement néfastes sur l’ensemble de l’organisme, ils ne permettent pas de la vaincre définitivement.

       

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