lundi 13 janvier 2020

Mémoires et radotages (257) – Âge des retraites, Enarchie incompétente et Macronie


Écrit le 05 janvier 2020

Les retraites ?... Parlons-en… D’ailleurs, est-ce que tout le monde est apte à en parler ?

Oui et non !

-Oui, parce que chacun sait ou connaît tout ou partie de son propre système de retraite à venir et que chacun connaît les difficultés de son propre métier et connaît plus ou moins l’interaction entre l’exercice de son métier et les difficultés liées à l’âge, qui conduisent à un moment de sa vie à cesser ce travail pour passer dans l’autre monde : Celui des retraités !

-Non, parce que chacun défendant son propre intérêt, chacun aura tendance à tirer les couvertures à lui, afin de faire croire que la retraite doit lui être versée plus tôt et de manière la plus abondante possible…

-Non, parce que les politiciens qui dirigent notre pays, sont des gens pas tous capables de se mettre à la place des autres…. Vous savez, ces autres qui sont bouchers, manœuvres, médecins, magasiniers, aiguilleurs… Enfin, ces 95% de la population qui déploient d’intenses efforts physiques, ou qui créent, construisent, gèrent, organisent, soignent, sécurisent, etc…

Parce qu’il faut bien dire, qu’une partie des élites qui prétendent quasiment détenir la science infuse, ont bien souvent été élevés, instruits, endoctrinés de manière totalement « hors sol », bien loin de toutes les réalités qui constituent la grande palette de la population laborieuse…

Que connaît un énarque des problèmes d’un manœuvre ? Rien ! Mais il commence à s’en douter lorsqu’on lui explique que ce genre de travailleur soulève des charges de 50 kg à longueur de journée, ou qu’il manie à la pelle des tonnes et des tonnes, le dos courbé, ou qu’il manie un marteau piqueur qui lui provoque des vibrations qui détruisent son corps à petit feu…
Oui ils comprennent, si on leur explique… Parce qu’ils se voient dans cette tâche et qu’ils se disent « Mais je serais bien incapable de faire tout cela, quelle horreur ! ». Mais ils ne vous ne le répèteront pas pour pas passer pour des cons…
Mais combien de métiers passent-ils au travers de cet imaginaire ultra réduit de la gente politique ? Enormément !
Bien qu’ils parviennent à imaginer des travaux pénibles physiquement, ils ne peuvent concevoir les autres métiers, parce qu’ils pensent que les autres métiers, sont du même niveau que le leur…
Que sont donc les compétences d’un énarque ou de tout animal politique n’ayant jamais côtoyé la réalité concrète du travail ?
Savoir parler et savoir donner des ordres, c’est cela l’essentiel de leur formation ! Mais très souvent leur éloquence ne sert qu’à brasser du vent… Et quand ils ont fini de parler on s’aperçoit que cela ne veut rien dire. Quant aux ordres qu’ils donnent, ils savent les donner, avec toutes les finesses de leur art oratoire et de cette pseudo autorité, cette diplomatie et cette psychologie, qu’ils ont appris à maîtriser, mais quant au contenu des ordres qu’ils donnent, la connerie, l’imbécillité, l’absurdité sont très souvent au rendez-vous !...

Prenons par exemple, ce magasinier lambda, qui tient des fiches de stocks (sur ordinateur), qui se sert d’un élévateur pour stocker et déstocker des palettes sans effort physique particulier…
Et bien pour l’homo politicus abruticus, pas de passe-droit, la retraite complète sera repoussée plus tard parce que le métier n’est pas dur physiquement… Jawoll Mein Herr !

Mais le magasinier tel que je l’ai décrit, fait de plus en plus d’erreurs dans ses écritures avec l’âge. Il accroche de plus en plus son élévateur et parfois casse accidentellement davantage de marchandise, ou bien il va beaucoup plus lentement parce qu’il n’est plus sûr de lui-même avec raison d’ailleurs… Jusqu’à quand sera-t-il rentable ?
Pour l’entrepreneur qui l’emploie, le cas sera bien vite réglé… S’il ne le met pas au placard (corvée de chiottes, ou autres), pour qu’il démissionne, il le virera purement et simplement… Parce qu’un employeur n’a pas à gérer le passage entre travail et retraite tout simplement…
Alors que faire de ce magasinier vieillissant qu’on ne garde pas dans le monde du travail ? Ne doit-on pas considérer que l’âge de sa retraite ne peut être compatible avec un âge bidon fixé arbitrairement ? Et que son vieillissement n’est tout simplement plus compatible avec l’exercice d’un métier ?

On parle des pompiers, des flics, des militaires… Les politiciens savent se représenter tout cela mentalement : « Hou la la, le feu ! Hou la la les blackblock qui me foncent dans le chou ! Hou la la, les rebelles qui me mitraillent et je ne cours pas assez vite »… Donc, ils admettent assez facilement, que des âges de départ plus favorables soient octroyées à des professions qui encore une fois sont très liées aux capacité physiques des gens et donc à l’amoindrissement de ces capacités…

Mais prenons un autre exemple : Un aiguilleur… Qu’il soit du ciel, ou du rail ou d’autre chose…
La société humaine peut-elle se permettre de garder un aiguilleur dont les capacités intellectuelles de cognitivité, d’attention, de concentration, de décision sont altérées avec le vieillissement ? La réponse est bien évidemment non !
Et pourtant le bonhomme n’aura jamais eu affaire au feu, aux balles au pelletage du charbon dans une locomotive, à la manutention de lourdes charges et donc basiquement avec le raisonnement imbécile de nos dirigeants il lui faudra reculer l’âge de sa retraite, parce que quelqu’un dans un ministère, avec une simple règle de trois aura déterminé une économie substantielle pour satisfaire la finance internationale en prétextant un simple équilibre des comptes de la dette publique.
Il est bien entendu que pour une simple raison de sécurité un aiguilleur, s’il ne peut être recasé dans un emploi plus en adéquation avec ses facultés diminuées, devra avoir un âge de départ à la retraite moins élevé que les autres…

Il n’y a donc pas que les aspects physiques qui peuvent déterminer l’avancement de l’âge de la retraite !

Qui peut déterminer ces âges ?

Pas les intéressés, qui par intérêt, c’est le cas de le dire, prêcheront la retraite avant même d’avoir travaillé !
Pas les politiciens, dont la méconnaissance du monde du travail les rend inaptes à juger et dont le naufrage de la vieillesse n’a que peu d’effet sur leur « travail »…

Seuls des spécialistes à forts potentiels analytique et synthétique travaillant en équipe, peuvent déterminer cette ‘fracture’ entre compétence au boulot et nécessité de rupture avec l’activité professionnelle… Certes, cela peut être fait au coup par coup pour des travailleurs dont un accident de santé bouleverse l’ordre naturel des choses, mais hélas qui pénalisent financièrement  ces derniers quant au montant de leur pension.

Cependant, il y a de nombreuses professions où systématiquement, l’âge couperet devrait être fixé, même si parfois des individus exceptionnellement en meilleurs santé que la moyenne pourraient décider et être autorisé à poursuivre au-delà…

Parce qu’en fait, qu’est-ce que la retraite ? Un havre pour les feignants ? Théoriquement non ! C’est un refuge que fournit la société pour ceux qui ont fourni leur travail et qui ne sont plus en capacité de continuer…

Je prends un dernier exemple : Mon médecin… Il vient de partir à la retraite… Depuis quelques temps, qu’il y avait de lenteur dans ses décisions, que d’erreurs dans ses choix, que d’oublis dans ses prescriptions ? Moi je l’aimais bien, mais au fond, fallait-il qu’il continue ?
Fallait-il qu’il reste et peut-on imaginer un vieux médecin travaillant en appui d’un plus jeune ? Serait-ce quand même rentable pour la collectivité ? Je ne me prononcerais pas, je ne suis pas spécialiste dans le médical…

Alors, s’il n’y a pas d’autres solution, à la question « Fallait-il qu’il reste ? » je réponds bien sûr que non… Il n’était que temps… Même si sa carrière n’est pas complète au sens Libéralo-Macronien, il mériterait pourtant une retraite entière, pour bons et loyaux services…
 

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