Écrit le 05 janvier 2020
Les retraites ?... Parlons-en… D’ailleurs, est-ce
que tout le monde est apte à en parler ?
Oui et non !
-Oui, parce que chacun sait ou connaît tout ou partie
de son propre système de retraite à venir et que chacun connaît les difficultés
de son propre métier et connaît plus ou moins l’interaction entre l’exercice de
son métier et les difficultés liées à l’âge, qui conduisent à un moment de sa
vie à cesser ce travail pour passer dans l’autre monde : Celui des
retraités !
-Non, parce que chacun défendant son propre intérêt, chacun
aura tendance à tirer les couvertures à lui, afin de faire croire que la
retraite doit lui être versée plus tôt et de manière la plus abondante
possible…
-Non, parce que les politiciens qui dirigent notre
pays, sont des gens pas tous capables de se mettre à la place des autres…. Vous
savez, ces autres qui sont bouchers, manœuvres, médecins, magasiniers,
aiguilleurs… Enfin, ces 95% de la population qui déploient d’intenses efforts
physiques, ou qui créent, construisent, gèrent, organisent, soignent,
sécurisent, etc…
Parce qu’il faut bien dire, qu’une partie des élites
qui prétendent quasiment détenir la science infuse, ont bien souvent été
élevés, instruits, endoctrinés de manière totalement « hors sol »,
bien loin de toutes les réalités qui constituent la grande palette de la
population laborieuse…
Que connaît un énarque des problèmes d’un
manœuvre ? Rien ! Mais il commence à s’en douter lorsqu’on lui
explique que ce genre de travailleur soulève des charges de 50 kg à longueur de journée,
ou qu’il manie à la pelle des tonnes et des tonnes, le dos courbé, ou qu’il
manie un marteau piqueur qui lui provoque des vibrations qui détruisent son
corps à petit feu…
Oui ils comprennent, si on leur explique… Parce qu’ils
se voient dans cette tâche et qu’ils se disent « Mais je serais bien
incapable de faire tout cela, quelle horreur ! ». Mais ils ne vous ne
le répèteront pas pour pas passer pour des cons…
Mais combien de métiers passent-ils au travers de cet
imaginaire ultra réduit de la gente politique ? Enormément !
Bien qu’ils parviennent à imaginer des travaux
pénibles physiquement, ils ne peuvent concevoir les autres métiers, parce
qu’ils pensent que les autres métiers, sont du même niveau que le leur…
Que sont donc les compétences d’un énarque ou de tout
animal politique n’ayant jamais côtoyé la réalité concrète du travail ?
Savoir parler et savoir donner des ordres, c’est cela
l’essentiel de leur formation ! Mais très souvent leur éloquence ne sert
qu’à brasser du vent… Et quand ils ont fini de parler on s’aperçoit que cela ne
veut rien dire. Quant aux ordres qu’ils donnent, ils savent les donner, avec
toutes les finesses de leur art oratoire et de cette pseudo autorité, cette
diplomatie et cette psychologie, qu’ils ont appris à maîtriser, mais quant au
contenu des ordres qu’ils donnent, la connerie, l’imbécillité, l’absurdité sont
très souvent au rendez-vous !...
Prenons par exemple, ce magasinier lambda, qui tient
des fiches de stocks (sur ordinateur), qui se sert d’un élévateur pour stocker
et déstocker des palettes sans effort physique particulier…
Et bien pour l’homo politicus abruticus, pas de
passe-droit, la retraite complète sera repoussée plus tard parce que le métier
n’est pas dur physiquement… Jawoll Mein Herr !
Mais le magasinier tel que je l’ai décrit, fait de
plus en plus d’erreurs dans ses écritures avec l’âge. Il accroche de plus en
plus son élévateur et parfois casse accidentellement davantage de marchandise,
ou bien il va beaucoup plus lentement parce qu’il n’est plus sûr de lui-même
avec raison d’ailleurs… Jusqu’à quand sera-t-il rentable ?
Pour l’entrepreneur qui l’emploie, le cas sera bien
vite réglé… S’il ne le met pas au placard (corvée de chiottes, ou autres), pour
qu’il démissionne, il le virera purement et simplement… Parce qu’un employeur
n’a pas à gérer le passage entre travail et retraite tout simplement…
Alors que faire de ce magasinier vieillissant qu’on ne
garde pas dans le monde du travail ? Ne doit-on pas considérer que l’âge
de sa retraite ne peut être compatible avec un âge bidon fixé
arbitrairement ? Et que son vieillissement n’est tout simplement plus
compatible avec l’exercice d’un métier ?
On parle des pompiers, des flics, des militaires… Les
politiciens savent se représenter tout cela mentalement : « Hou la
la, le feu ! Hou la la les blackblock qui me foncent dans le chou !
Hou la la, les rebelles qui me mitraillent et je ne cours pas assez
vite »… Donc, ils admettent assez facilement, que des âges de départ plus
favorables soient octroyées à des professions qui encore une fois sont très
liées aux capacité physiques des gens et donc à l’amoindrissement de ces
capacités…
Mais prenons un autre exemple : Un aiguilleur…
Qu’il soit du ciel, ou du rail ou d’autre chose…
La société humaine peut-elle se permettre de garder un
aiguilleur dont les capacités intellectuelles de cognitivité, d’attention, de
concentration, de décision sont altérées avec le vieillissement ? La réponse
est bien évidemment non !
Et pourtant le bonhomme n’aura jamais eu affaire au
feu, aux balles au pelletage du charbon dans une locomotive, à la manutention
de lourdes charges et donc basiquement avec le raisonnement imbécile de nos
dirigeants il lui faudra reculer l’âge de sa retraite, parce que quelqu’un dans
un ministère, avec une simple règle de trois aura déterminé une économie
substantielle pour satisfaire la finance internationale en prétextant un simple
équilibre des comptes de la dette publique.
Il est bien entendu que pour une simple raison de
sécurité un aiguilleur, s’il ne peut être recasé dans un emploi plus en
adéquation avec ses facultés diminuées, devra avoir un âge de départ à la
retraite moins élevé que les autres…
Il n’y a donc pas que les aspects physiques qui
peuvent déterminer l’avancement de l’âge de la retraite !
Qui peut déterminer ces âges ?
Pas les intéressés, qui par intérêt, c’est le cas de
le dire, prêcheront la retraite avant même d’avoir travaillé !
Pas les politiciens, dont la méconnaissance du monde
du travail les rend inaptes à juger et dont le naufrage de la vieillesse n’a
que peu d’effet sur leur « travail »…
Seuls des spécialistes à forts potentiels analytique
et synthétique travaillant en équipe, peuvent déterminer cette ‘fracture’ entre
compétence au boulot et nécessité de rupture avec l’activité professionnelle…
Certes, cela peut être fait au coup par coup pour des travailleurs dont un
accident de santé bouleverse l’ordre naturel des choses, mais hélas qui
pénalisent financièrement ces derniers
quant au montant de leur pension.
Cependant, il y a de nombreuses professions où
systématiquement, l’âge couperet devrait être fixé, même si parfois des
individus exceptionnellement en meilleurs santé que la moyenne pourraient
décider et être autorisé à poursuivre au-delà…
Parce qu’en fait, qu’est-ce que la retraite ? Un
havre pour les feignants ? Théoriquement non ! C’est un refuge que
fournit la société pour ceux qui ont fourni leur travail et qui ne sont plus en
capacité de continuer…
Je prends un dernier exemple : Mon médecin… Il
vient de partir à la retraite… Depuis quelques temps, qu’il y avait de lenteur
dans ses décisions, que d’erreurs dans ses choix, que d’oublis dans ses
prescriptions ? Moi je l’aimais bien, mais au fond, fallait-il qu’il
continue ?
Fallait-il qu’il reste et peut-on imaginer un vieux
médecin travaillant en appui d’un plus jeune ? Serait-ce quand même
rentable pour la collectivité ? Je ne me prononcerais pas, je ne suis pas
spécialiste dans le médical…
Alors, s’il n’y a pas d’autres solution, à la question
« Fallait-il qu’il reste ? » je réponds bien sûr que non… Il
n’était que temps… Même si sa carrière n’est pas complète au sens
Libéralo-Macronien, il mériterait pourtant une retraite entière, pour bons et
loyaux services…
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