jeudi 31 juillet 2025
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mardi 29 juillet 2025
lundi 28 juillet 2025
dimanche 27 juillet 2025
samedi 26 juillet 2025
Opération Églantine - GM 100
Opération Églantine
Groupement Mobile N°100 (G.M. 100)
ANKHÉ, Centre Annam, 24 Juin 1954
INDOCHINE - Les Combats Oubliés
1- Le repli...
Par Léon C. Rochotte
(L'auteur assume la responsabilité des opinions, citations, résumés et interprétations exprimés dans cet article)
D'après Jean ARRIGHI
Prologue
Fin 1952, la situation dans ce Tonkin que l'on commençait à
appeler "Nord Viêtnam" n'était pas particulièrement brillante pour
les Forces Françaises. On savait depuis VINH YEN comment le Viêt-Minh aidé par
En Centre Annam à cette époque, le Viêt-Minh contrôle un
vaste territoire allant de Faifo au Nord, au Cap Varella au Sud soit
approximativement un rectangle de 350 sur
Suite à l'attaque de trois postes du secteur le 18 Janvier 1953, le haut commandement français va décider de l'opération ATLANTE destinée à tenter de se débarrasser de la menace viêt-minh dans la zone. Cette opération combinée et pour partie amphibie va se développer progressivement à partir du 20 dans la région de Qui-Nhon. Cinq Groupements Mobiles y seront en particulier affectés les GM 11, 21, 41, 42 à base de Vietnamiens de Cochinchine, d'Annam, et de montagnards des Hauts Plateaux, aux qualités combatives très inégales, et du GM 10 à ossature Tirailleurs Algériens. L'opération Atlante remportera quelques succès, jamais décisifs. D'ailleurs, la puissance viêt-minh ne cessera de se renforcer en Annam comme au Tonkin, acculant rapidement les forces françaises à la défensive.
Le Groupement Mobile 100 (GM 100)
Pour renforcer l'activité opérationnelle en Centre Annam, le Commandement va décider en Novembre 1953 de la création d'une puissante unité. L'ossature en sera le Bataillon de Corée récemment débarqué à Saïgon, dédoublé, et transformé en Régiment de Corée par adjonction de quatre compagnies autochtones de qualité. Les 7ème et 8ème compagnies du nouveau régiment furent constituées par intégration du célèbre Commando Bergerol, des Khmers de Cochinchine. S'y adjoindra le Bataillon de marche du 43ème Régiment d'Infanterie Coloniale, unité aguerrie composée d'éléments franco-cambodgiens très endurcis et rompus au combat de jungle. L'artillerie sera servie par le 2ème Groupe du 10ème Rgt. d'Artillerie Coloniale avec 12 pièces de 105mm. Les 12 chars seront ceux du 3ème Escadron du 5ème Régiment de Cuirassiers, le "Royal Pologne". Au total 3.500 hommes placés sous les ordres du Colonel BARROU.
C'est tout de suite l'engagement: embuscades de Kon Brai, puis celle de la route 14, les Viêts viennent tester le GM100. En Février 1954, plusieurs compagnies du GM100 font partie de la défense du poste de DAK DOA assailli par des forces infiniment supérieures en nombre. Pour des raisons inconnues le commandement des Hauts Plateaux interdira au gros du GM100 d'aller porter secours aux assiègés provoquant la colère des "Coréens". Malgré une défense héroïque, Dak Doa tombera. Il n'y aura qu'une quarantaine de survivants...
Les combats qui suivirent furent terribles pour le Viêt
Minh à
ANKHÉ
Sur
Des patrouilles ennemies et des embuscades ne cesseront de tester les défense du camp retranché. Parfois, une véritable opération locale est montée par nos forces pour tenter de percer, plusieurs kilomètres au Nord et à l'Ouest, les intentions viêt-minh. En Avril, après plusieurs attaques sur les convois de ravitaillement, le commandement décide de supprimer ces liaisons et la route fut fermée. Le camp est désormais isolé; il est relié à l'extérieur uniquement par avion.
Pendant ce temps, le camp retranché de DIEN BIEN PHU entre
dans une interminable agonie. Son périmètre se rétrécit chaque jour. Le temps
est effroyable et facilite la tâche des assaillants. Dien Bien Phu ne reçoit
presque plus de parachutages et ne peut plus évacuer ses blessés. Les
bombardements, quoique efficaces, ne sont pas assez nombreux par manque
d'avions. Et
Opération ÉGLANTINE
Les camps retranchés ont fait leur temps et on va évacuer Ankhé avant qu'il ne soit assiègé à son tour. D'ailleurs, la stratègie du commandement français semblerait être un repli général de nos forces sur le 18ème parallèle, aussi bien du Tonkin que des plateaux montagnards du Centre Annam. Or Ankhé se trouve au Sud de ce 18ème parallèle, le dispositif Lien-Khu 5 du Viêt Minh formant un important saillant que l'opération Atlante était censée réduire... Quoiqu'il en soit, à l'État-Major, d'éminents stratèges vont décider du repli d'Ankhé sur le modèle catastrophique de Cao-Bang en 1950...
Pourtant, les Services de Renseignements français
fonctionnent bien. On sait que sur le parcours de
Malgré (à cause de ?) ces informations alarmantes, la date de l'opération sera avancée au 24 Juin au matin. Le GM100 seul, défilant en un énorme convoi par les routes de montagne, devra rejoindre PK22. On se passera de couverture aérienne. Les forces de soutien et de recueil ne sont pas synchrones. Pourtant l'évacuation devra se faire dans la journée.
Dès huit heures le convoi se constitue. En tête le Bataillon de Marche du 43ème d'Infanterie Coloniale avec les imposants engins du Génie, les camions et les canons de la 6ème Batterie. Ensuite les TDKQ vietnamiens et le peloton de half-tracks, les véhicules de l'état-major du GM ainsi que le PC du 10ème Régiment d'Artillerie Coloniale. Puis le 2/Corée avec la 4ème Batterie d'artillerie, les camions du bureau postal, le service social et son camion bazar, les véhicules des essences. Enfin le 1/Corée avec la 5ème Batterie, les camions du service du matériel, toutes les ambulances et l'antenne chirurgicale.
Il faudra dérouler huit kilomètres de piste pour permettre au dernier des 240 véhicules du convoi de passer à hauteur du blockhaus qui commande l'entrée d'Ankhé...
Au flanc Nord de l'itinéraire, la 7ème Bergerol et la 6ème Compagnie. Au Sud, la 5ème et la 8ème Bergerol. Les Coloniaux du 43ème RIC de tête ouvrent la marche en éclaireurs prudents. Les autres éléments d'Infanterie se répartissent de chaque côté de la route, encadrant les véhicules dont les gros GMC "chassis courts" qui tractent les pièces de 105mm dans le vrombrissement de leurs puissants moteurs. Vers midi on atteint PK12. Le "criquet" (un avion léger d'observation Morane 502) signale la présence de nombreuses coupures de route et des barrages de pierres vers PK15. Les détachements se mettent en disposition de combat et progressent lentement en peinant dans le sillage surchauffé des véhicules dangereusement resserrés.
Embuscade
À partir de PK15, la route fait un large arc de cercle et traverse une petite plaine couverte de hautes herbes à éléphants... La jungle bruissante à l'habitude, est anormalement calme... Un premier barrage de pierres... On met en œuvre un bulldozer... le convoi stoppe...
Il est 14 heures 15 quand l'enfer se déclenche soudain. L'embuscade est montée avec une science militaire consommée sur trois kilomètres entre PK 12 et PK 15. Le point critique de l'attaque se situe dans un tournant en épingle à cheveux précédé par un tronçon de route droite d'une centaine de mètres. Sur la ligne de crête à 200m, seize mortiers de 81mm parfaitement camouflés. Un déluge d'obus SKZ de canons sans recul de 57mm, de bombes à manche, de grenades à fusils s'abat sur les véhicules de commandement du GM 100 qui sera ainsi décapité dans le premier quart d'heure. Le convoi est pris sous les tirs d'enfilade d'armes automatiques. Les engins du Génie qui ont donc dépassé le tournant sont pris sous les feux croisés. Les conducteurs sont tués ou blessés, d'autres sautent dans les fossés cherchant un abri illusoire. La route est bloquée...
En quelques minutes, état-major et transmissions sont hors de combat.
C'est terrible d'efficacité. À la soudaineté de l'attaque s'ajoute l'énorme effet de brutalité dû au feu convergent et simultané des armes lourdes d'appui. Des vagues de centaines de "Bodoïs" hurlants montent à l'assaut porteurs de grenades et de ceintures d'explosifs. Les régionaux, les fameux Chu-Luc en noir, ne ralentissent pas leurs attaques en rangs serrés dans le désordre apparent de leurs fidèles porteurs de munitions et de leurs brancardiers. Nous sommes coincés le long d'un itinéraire encombré et nous ne pouvons pas manœuvrer. Nous voyons nos GMC, nos 4x4 et nos jeeps s'enflammer les uns après les autres. Sur des centaines de mètres des véhicules flambent avec leurs occupants. Sous la précision des tirs viêts, des camions de munitions sautent dans des explosions de fin du monde mêlant débris humains arrachés et morceaux de ferraille... Deux compagnies du BM du 43ème Colonial réussissent à forcer le passage tandis que les deux autres sont neutralisées sur la route avec la première rame et le PC anéanti du GM. Les Vietnamiens du TDKQ se montrent totalement incapables d'assurer la moindre protection latérale; d'ailleurs ils ne vont pas tarder à s'évanouir dans la nature, désertant.... Les auto-mitrailleuses half-tracks sont bloquées, certaines sont en feu, mais répondent rageusement de toutes leurs armes à l'insoutenable et écrasant enveloppement des armes automatiques adverses. Le Colonel Barrou lui-même se hissera sur un affût dont les servants sont morts et essayera de tirer à la 12,7 ne tardant pas à recevoir deux balles dans les genoux. Ses officiers sont presque tous blessés, ou morts.
Le 2/Corée remonte la route en toute hâte pour tenter de desserrer l'effroyable étau de tête, hachant l'ennemi. La 5ème Compagnie des Coloniaux et la 7ème Bergerol se battant comme des fauves, prennent tout le choc, engloutis sous des centaines de Bodoïs. Chaque section, chaque groupe mène à présent, sans trop de coordination, son propre combat de survie.
Notre Section colle à la 5ème Compagnie. Nos combattants
tombent par intervalles de plus en plus brefs, blessés ou morts. L'un d'eux
revient vers nous la face ouverte et béante, horrible à voir, soutenu par deux
hommes également touchés au bras et à l'épaule. Tous les survivants de tête
refluent.
Brusquement, une volée d'obus de mortiers de 81mm tombe à
environ
Il est alors environ 17 heures 30. Deux solutions s'offrent au Commandant Kleinmann: se replier à PK11 pour former un hérisson et se défendre, ou abandonner le convoi et gagner coûte que coûte PK22 à pied par la brousse. Le commandement d'Atlante se prononça par message pour la deuxième solution. Le temps qui était lourd depuis le début de l'engagement se met aussi de la partie, une pluie drue et fraîche se met à tomber se transformant rapidement en véritables trombes d'eau. Inexplicablement les Viêts rompent le contact... Celà fait partie des impondérables du combat qui vous sont tout à coup favorables et se situent en dehors de toute logique!
Prisonnier...
Ce répit inespèré va permettre à nos éléments de se regrouper.
Les arrière-gardes du GM brûlent des véhicules avant de décrocher et font sauter les bouches des canons avec des grenades incendiaires.
Vers 19 heures, le GM100, épouvantablement éprouvé, se sera reformé en unités à peu près organisées sous la conduite d'officiers encore valides et du Commandant Kleinmann. Aidés par la nuit noire, les détachements s'enfoncent plein Sud pour contourner l'ennemi.
La pluie qui nous avait protégée ralenti considérablement notre cohorte de traînards formée de blessés et d'hommes épuisés... Mon récit s'arrêtera là car pour nombre de ces derniers, dont moi-même, ce sera la longue marche, hallucinante, vers les camps de la mort, prisonniers... Mais ce fût une toute autre aventure "qu'aucune bête au monde n'aurait su endurer".
Épilogue
L'embuscade Viêt-Minh du 24 Juin 1954 aura coûté à elle seule aux Forces Françaises du GM100, près de mille morts ou disparus en trois heures de combat. À Paris, l'Assemblée Nationale observera une minute de silence en leur mémoire...
Nos troupes parviendront à se regrouper à PK22 le
lendemain, le Groupement Mobile 42 venant en recueil depuis MANG YANG avec des
chars. Des parachutages viendront renforcer nos éléments et les hélicoptères
sanitaires pourront évacuer les blessés sauvés. Mais les forces Viêt Minh ne
cesseront de se montrer particulièrement incisives sur tout l'itinéraire de
repli. La protection aérienne qui avait tant manqué précédemment, sera fournie
principalement par
Le paroxysme des combats allant jusqu'au corps à corps sera atteint le 28 Juin vers midi avec l'action combinée des 1 et 2 / Corée, des blindés du 3/ 5ème Cuirs et des canons de l'Artillerie Coloniale tirant à vue directe, jointe à l'intervention décisive "au plus près" des chasseurs Hellcats du Porte Avions ARROMANCHES. Ces actions causeront à l'ennemi, de l'aveu du Viêt Minh lui-même, d'horribles pertes, estimées à plus de 3000 hommes hors de combat, telles qu'elles l'obligeront à renoncer à l'assaut final et à décrocher (voir deuxième partie: "Ankhé, l'intervention aérienne").
Ce ne sera pas fini pour les combattants du GM100, du
GM42 et autres vaillantes Unités Coloniales regroupées, qui continueront
jusqu'à la fin à subir les puissants assauts d'un Viêt-Minh infiniment
supérieur en nombre et particulièrement vindicatif jusqu'à la fin envers cet
arrogant mais indestructible Régiment de Corée au badge d'épaule "à
"Ainsi, écrira le Général (cr) Robert Girard en Octobre 1999 dans une note communiquée au rédacteur, à la suite d'erreurs répétées, le GM100 se trouva réduit pratiquement au 2/Corée, lui même amoindri en effectifs, mais faisant toujours front à PLEIKU. Nous eûmes la petite joie de recueillir des camarades évadés de captivité, qui nous dirent les dures conditions qui leur étaient infligées (et nos amis n'étaient pas encore arrivés dans les camps dits de rééducation, où sévissaient des commissaires politiques, d'autant plus fanatiques et retors qu'ils étaient loin du danger, style Boudarel). Celà dura jusqu'au 1er Août, date de l'entrèe en vigueur de l'armistice sur notre territoire... Généralement mal engagés, face à un adversaire nombreux et acharné, éprouvés en hommes et en moyens, nous avons lutté jusqu'au bout..." (Robert Girard, alors Lieutenant, ancien du 22ème Régiment d'Infanterie Coloniale, effectuait son 2ème séjour en Indochine. Il était à l'époque le chef du 2ème Bureau du GM100, puis devint chef de la 7ème Compagnie Bergerol qui avait perdu son Capitaine...)
***
*
Jean ARRIGHI, rescapé de l'enfer, retrouvera un nouveau Régiment de Corée jusqu'en Algérie en tant que Commandant de Compagnie.
Écrivain militaire et surtout Témoin direct, il est
l'auteur de plusieurs ouvrages et articles sur
Il est notamment l'auteur de:
"INDOCHINE, LES COMBATS OUBLIÉS",
à L'Harmattan, Paris.
vendredi 25 juillet 2025
Opération Églantine - L'intervention aérienne
1954
J'avais 4 ans... Mes parents habitaient dans le quartier "chinois" de Saïgon, rue Jean Eudel... Nous avions la radio... J'entendais des reporters parler de bataille, sans bien entendu donner de détails précis,, mais je ne comprenais pas, bien sûr ! Je ne savais pas que moins d'un an plus tard nous reviendrions en France...
Mais on finit par trouver, après coup, longtemps après, le récit exhaustif, de ces batailles coloniales, dont l'opération églantine, entre autres...
Liseurs-commentateurs du seul titre du post : s'abstenir !
2 - L' intervention aérienne
À la fin de la première partie "Le Repli", nous avions laissé Jean ARRIGHI au soir de la terrible bataille, blessé, tentant avec les éléments du GM 100 regroupés sous la conduite de quelques officiers encore valides et du Commandant KLEINMANN, de contourner l'ennemi pour gagner coute que coute PK22 à pied, par la brousse.
Jean n'y parviendra pas et pour lui comme pour bien d'autres ce sera "...la longue marche, hallucinante vers les camps de la mort... prisonniers."
Ce n'est qu'à partir du lendemain que les détachements regroupés du GM 100,
recevront l'aide de la colonne de secours du GM 42 appuyée de façon décisive
par les HELLCATS du Porte-Avion ARROMANCHES. L'étude proposée ci-après :
"Ankhé 24 Juin 1954 - L'intervention aérienne" en fait un récit
poignant à travers la sécheresse de ton des rapports de
Marine Nationale - Aéronautique Navale en Indochine
Ont également participé : - des B-26 de l'Armée de l'Air, avec pour certains, des équipages MARINE- des Grumman "Goose" de la 8S
Opération "Églantine"
CHRONOLOGIE GÉNÉRALE : (depuis début Juin 1954)
- la
Du 8 au 23 Juin inclus : opérations au Nord Vietnam au profit du GATAC Nord,
la
Du 23 au soir au 24 au soir : descente en Annam, opérations au profit du GATAC Centre au passage dans sa zone.
Du 25 au 29 à midi : opération "ÉGLANTINE"au profit du
GATAC Sud. Le 29, la
MISSIONS AÉRIENNES :
23 Juin : le Groupe appareille à 8h45 et dix F6F coupent
Rentré au mouillage de l'Échelle à 13 heures pour ravitaillement, le groupe appareille dans la soirée pour rallier QUI NHON (Annam).
24 Juin : Au passage au large de VINH neuf sorties de straffing et de bombardement sont effectuées au profit du GATAC Centre sur les dépôts de la zone Émeraude. Trois dépôts du Sud de VINH sont ainsi détruits respectivement à 25, 40, 60 pour cent.
25 Juin : Le Groupe mis à la disposition du GATAC Sud à partir du 25
Juin pour l'opération Églantine se trouve à l'aube à une quinzaine de
milles dans l'Est de QUI NHON où est installé le P.C. avancé du GATAC Sud.
L'opération Églantine consiste à replier les troupes d'ANKHÉ sur PLEIKU
par
Dès 7heures, deux patrouilles simples (2 x 4 F6F) sont mises en alerte,
l'une à trente minute, l'autre à 90 minutes. À 09h 15 la première patrouille
décolle et sera relevée régulièrement de façon à assurer une permanence en appui
feu sur les troupes de 09h45 à 12h05 puis de 15h40 à 18h15. Nos patrouilles
protègent le poste de SALA DAK XA WONG (K.22) où se regroupent les troupes et
la progression du GM 42 venant du MANG YANG en recueil tandis que les
parachutages de matériel sur K.22 (à
À la nuit, le Groupe mouille en rade de QUI NHON.
26 Juin : Le Groupe appareille à 06h30. Une patrouille simple est en alerte 30 minutes à partir de 07h00. Les F6F continuent à participer à la permanence en appui direct de 10h55 à 14h45 et de 16h50 à 18h35. Ils protègent les hélicoptères sanitaires qui se posent au Poste de MANG YANG et les Dakotas qui parachutent du matériel sur ce poste. Ils bombardent les 12 pièces de 105 du convoi abandonné et des travaux de campagne au voisinage de nos troupes. Dix-neuf sorties d'appui direct ont été enregistrées dans la journée.
Le soir, le Groupe mouille devant QUI NHON à 19h30
28 Juin : Le groupe appareille à 6h 30 pour avoir une patrouille en alerte à partir de 7h 30. La permanence en appui direct est demandée de 9h 30 à 12h 45 et de 14h 30 à 18h 30 dans les mêmes conditions que la veille. Seize sorties de F6F sont enregistrées et nos patrouilles interviennent vigoureusement toujours sous guidage de criquets au plus près des troupes amies qui ont de très sèrieux engagements avec les rebelles. Vers midi, en particulier, l'intervention d'une patrouille est assez heureuse pour causer aux rebelles des pertes extrêmement importantes, au point de faire échouer leur attaque qui avait commencé à détruire, en les incendiants, plusieurs véhicules du convoi. On ne peut donner de meilleur témoignage de cette efficacité qu'en citant les trois messages suivants émanant respectivement du Général de BEAUFORT, Commandant le Groupe Opérationnel du Centre, du Commandant du G.M. 42 et de l'Amiral commandant les F.M.E.O.
"N° 1851 GOPC 3 OPS - stop - Vous demande de transmettre à équipages
Aéronautique Navale tous mes remerciements pour l'appui efficace apporté à
leurs Camarades de l'Armée de Terre au cours des combats sur
Signé: Général de Beaufort
"Vous remercie vivement au nom du G.M. 100 et du G.M. 42 de votre appui au plus près entre 12h 45 et 13h 45 dans violent combat supporté par 43ème R.I.C. - 1er de CORÉE P.C. G.M. 42 - 3/5éme Cuirs et 4ème Groupe d'Artillerie contre une attaque de deux Bataillons Viet Minh venus au corps à corps. Pertes rebelles estimées par lui-même considérables ne lui ont pas permis de donner l'assaut final et il a été contraint au repli. Merci à tous" Signé : Lt. Colonel SOCKEEL |
"N° 56.092 de Amiral FMEO - Ai été informé brillantes actions
De COMAR HANOÏ
Vers 20heures, le groupe mouille en rade de QUI NHON.
29 Juin : Le groupe appareille à 7 h, et trois patrouilles restent en alerte à 30 minutes toute la matinée, pour le cas où le convoi du GM 100 et du GM 42 qui arrive à proximité de PLEIKU aurait encore besoin d'appui direct. À midi, nous sommes informés que la mission au profit du GATAC SUD est terminée et le groupe fait route vers TOURANE où il mouille à 20h30.
Au TONKIN, la 3ème Flottille (
30 Juin : L'ARROMANCHES au mouillage à TOURANE débarque trois F6F
et trois SB2C indisponibles et fait route vers le Nord dans la soirée, ayant
toujours la
Depuis CAT BI, la
Annexe 1 au Chapitre C
Dates |
N |
Sorties |
24/6/54 |
3, |
F6F N°897 |
Missions |
|
|
Bombardement et straffing de hangars à 25km au Sud Est de VINH |
Dates |
N |
Sorties |
24/6/54 |
|
3, F6F N°898 |
Missions |
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|
Bombardement et straffing de paillottes à 15km dans le 100 de VINH |
Dates |
N |
Sorties |
|
3, |
F6F N°899 |
Missions |
|
|
Bombardement et straffing garage et route RP2 à 20km dans le Sud de VINH |
Dates |
N |
Sorties |
25/6/54 |
4, |
F6F N°900 |
Missions |
|
|
- Permanence en appui direct de 0945 à 1045 au dessus
de PK22 a reçu un parachutage vers 1000 et semblait récupèrer rescapés du convoi. Poste demande médicaments. Colonne de secours venant de MANG YANG à 1045: 1500 hommes et une |
Dates |
N |
Sorties |
25/6/54 |
4, |
F6F N°901 |
Missions |
|
|
- Permanence d'appui direct de 1020 à 1205. Une section
au dessus du convoi détruit, une section au dessus de la colonne montante.
Arrivée d'un criquet à 1050. |
Dates |
N |
Sorties |
25/6/54 |
4, |
F6F N°902 |
Missions |
|
|
- Permanence en appui direct de 1530 à 1645: une
section en protection des hélicoptères et au dessus de RP19, une section aux
ordres du criquet. |
Dates |
N |
Sorties |
25/6/54 |
4, |
F6F N°903 |
Missions |
|
|
- Permanence en appui direct de 1650à 1815 au dessus de
PK22 et de |
Dates |
N |
Sorties |
26/6/54 |
19, |
F6F N°904 |
Missions |
|
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Permanence en appui direct de 1055 à 1445 et de 1650 à
1835 au dessus du convoi dans les environs de MANG YANG. |
Dates |
N |
Sorties |
27/6/54 |
16, |
F6F N°905 |
Missions |
|
|
- Permanence en appui direct de 0915 à 1230 et de 1650
à 1830 au dessus du convoi du GM100 et du GM42 se repliant de MANG YANG vers
PLEIKU. Appui direct sous guidage criquet au plus près possible des troupes
amies qui occupent la route. |
Dates |
N |
Sorties |
28/6/54 |
16, |
F6F N°906 |
Missions |
|
|
Permanence en appui direct de 0930 à 1245 et de 1430 à
1830 au dessus du GM100 et GM42 qui se replient sur PLEIKU. 1030: continué les straffings et bombardements sous guidage criquet. Straffing et bombardement sous direction du criquet au voisinage du convoi qui est violemment attaqué. Les pertes rebelles sont estimées comme étant très importantes (voir message Amiral FMEO). L'après-midi M.A.R. sur pistes environnantes, protection hélicoptères sanitaires. Straffing et bombardement autour du point de bivouac du convoi. |
Dates |
N |
Sorties |
29/6/54 |
8, |
F6F S/Nr |
Missions |
|
|
- Patrouilles en alerte 30mn de 0730. Pas de demande d'intervention aérienne pour protection du convoi vers PLEIKU. |
Dates |
N |
Sorties |
30/6/54 |
11, |
SB2C N° 907 |
Missions |
|
|
- Appui direct et attaque du village de AN. Toutes bombes au but. Village PHU dans le 150 de PHAT DIEM bombardé détruit à 50%... etc. |
L'opération "ÉGLANTINE" est terminée pour l'Aéronavale qui continuera ses missions d'appui feu jusqu'au cessez le feu, le 20 Juillet 1954
Remerciements : |
SERVICE HISTORIQUE DE LA MARINE, |
(*)"Clusters" : selon V.A. Roger VERCKEN, munitions spéciales d'origine américaine consistant en de petites bombes munies de parachutes explosant en menus fragments avant de toucher le sol. Larguées à basse altitude, "au passage". Ces munitions se sont montrèes particulièrement efficaces contre les personnels vietminh au sol. Attention de ne pas se laisser prendre dans les explosions en vol rasant!
Ont été également employées des munitions venues de la guerre de Corée: Butterflies M129 et M131, 260 FRAG
ADDENDUM
07/1999: e-mail reçu d'un Ami américain USMC:
Les choses auraient-elles pu tourner autrement si le Gouvernement Français avait requis l'aide des Américains auprès desquels nous avions combattu en Corée peu auparavant?
La question reste posée à travers ce souvenir d'un Marine:
<http://web.meganet.net/kman/nfleon.htm>
Too often, we forget the
many nations who have had the losses and MIAs.
As a Marine, in 1954, I
was with the 3d Marine Division in
jeudi 24 juillet 2025
Dans le temps, celui de mes parents...
Ecrit le 17 août 2007...
Dans le temps, celui de mes parents et de mes grands-parents, quand ils parlaient politique et qu'ils étaient d'avis divergents, ils s'engueulaient et ils se foutaient parfois sur la gueule.
A
mon époque, nous avons su parler de politique posément, en sachant respecter et
comprendre les motivations et la vision de l'autre. J'ai eu beaucoup de copains
d'avis différents du mien.
Aujourd'hui
encore mes amis (qui sont de ma génération) et moi-même, avons des opinions
politiques très divergentes.
Nous parlons parfois de politique et jamais nous n'avons un mot plus haut que l'autre. Même si l'un énonce des idées contraires à ce que pense l'autre, nous essayons de comprendre et jamais, nous ne critiquons négativement l'opinion de l'autre. Nous nous enrichissons de notre diversité, car nous découvrons une autre façon de voir les choses, que nous avions mal perçue.
Mais
pour les générations d'aujourd'hui, je constate qu'il en va tout autrement...
Il n'y a pas vraiment d'engueulade, mais dès que les opinions des uns et des autres sont connues, les clans se forment. On ne parle dès lors politique qu'avec ceux qui ont strictement la même opinion que soi-même et surtout on rejette d'emblée les personnes d'opinion différentes. On obéit au politiquement correct, on diabolise. On ne cherche pas à comprendre l'autre.
On
peut toujours critiquer le communautarisme que pratiquent certaines minorités.
Mais souvent, ceux qui critiquent ont l'attitude clanique que je viens de décrire ci-dessus.
Alors
on garde ses engueulades, mais on exclut. On se regroupe en même famille de
pensée. On n'a plus d'échange avec d'autres sensibilités, avec d'autres façons
de percevoir la vie.
Cet
ostracisme n'est-il pas aussi une forme de communautarisme ? Sauf que dans ce
cas précis, il n'y a pas entraide au sein du groupe, mais seulement exclusion
des "différents de".
C'est un communautarisme, sans cohésion. On se réunit pour rejeter. On se sépare pour ne pas s’entraider.
On
aboutit à la division des gens, en individualistes-communautaristes, qui n'ont en commun que la
volonté de ne pas aborder les problèmes qui risquent de fâcher. On aboutit à
des idées figées sur la société, parce que l'on refuse d'enrichir le débat.
Je
rappelle qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
On
aboutit à des individus qui n'ont en commun que la volonté de rester dans la
pensée unique.
C'est bien cela que voulaient nos dirigeants : La peur, l'isolement, l'ignorance et la division du peuple, sont les plus fidèles alliés de nos politiciens, de quelque bord qu'ils soient.
"Diviser pour Régner".
Les
moyens qu'ils emploient, pour y parvenir, j'en ai déjà parlé. Et le sujet est
bien trop vaste pour être développé dans le présent article...