Écrit le jeudi 30 mai 2024
On revient… On se repose… Puis, on repense à ce voyage, à ce qui s’est passé… On a pris du recul… Et on compare ce que l’on ressent treize jours après notre retour avec ce que l’on a ressenti pendant notre périple…
Départ pour l’hommage à É… Tout a été fait pour me dissuader de continuer…
La veille, infection de mon pouce gauche, élancements dans la nuit, service des urgences…
Le jour du départ, j’enlève le bandage, pour pouvoir payer sur l’autoroute… encore un peu mal et peau craquelée… puis au bout de 30 kilomètres, le voyant des pneus s’allume, je rebrousse chemin…
Devais-je repartir ? Ce ne sont pas ces signes soi disant prémonitoires qui vont m’impressionner ! Je change de voiture, je transvase le contenu du coffre… Et je repars avec une bagnole où rien n’a été contrôlé, que ce soient niveaux ou pressions, pas nettoyée, pas le plein fait du réservoir, mais j’avais quand même transféré le jerrycan… J’y vais ! « Quel con quand même » me dis-je en moi-même…
Puis, ce fut un voyage
d’enfer… certes, malgré mon décalage de 50 minutes, j’ai quand même évité la
cohue des Parigots têtes de veaux, en passant avant eux, et à part beaucoup
d’étrangers du Nooooord (D, NL, L, B, DK, S… RO, tiens, qu’est-ce qu’il fout
par ici ce voleur ? Sûrement un mauvais coup)… je n’ai pas été gêné par
une circulation dense, ni encore moins par des embouteillages… Mais non,
c’était moi, le problème… Il y a encore deux ans, j’ai fait le trajet les
doigts dans le nez, comme on dit… Mais là, ce 10 mai… Ce fut difficile très
difficile, du genre mission impossible… Je ne sais combien j’ai fait d’arrêts
dans des stations services, combien j’ai bu de cafés, combien de fois j’ai
tenté de dormir sans y parvenir… Combien de fois j’ai eu les paupières lourdes
quand je reprenais la route… J'aurais du ne pas ignorer les signes « prémonitoires »...
J’ai juré plus tard qu’on ne
m’y reprendrait plus… Papa n’a plus fait de longs trajets passés ses 75 ans…
Moi ça m’a pris un peu plus tôt que lui, c’est tout… C’est con les gênes quand
même ! Il faudra que j'arrête ce genre d'expédition... Je suis dangereux pour moi-même et pour les autres ! Oui mais comment vais-je finir ce périple ???
Une fois arrivé au pied de la colline où se perche l’hôtel, je me suis forcé à aller refaire le plein, puis retour enfin à l’hôtel… 820 bornes dans les pattes, ce n'est plus de mon âge... Douche et dodo… enfin, sieste, plutôt… comme une masse ! Réveil, un plat froid tout prêt, et re-dodo jusqu'au lendemain après m’être dit : « Je suis sorti vivant de cet enfer ! »…
Oui je me suis dit ça !