à
force de tirer
sur
l’élastique,
la corde va
péter !
En
1956, quand
Guy Mollet a
instauré la
vignette pour
« fournir un
revenu minimum
à toutes
les
personnes
âgées de 65
ans et plus »,
bon… moi
j’avais à
peine 30 ans
et j’étais
très fière de
pouvoir venir
en aide aux
anciens.
En
plus, Paul
Ramadier, le
ministre des
Affaires
économiques,
avait affirmé
que ça serait une
taxe
temporaire…
Bah,
il a duré
quarante-quatre
ans le
temporaire !
Pendant
quarante-quatre
ans j’ai payé
cette vignette
! Alors merci
!
Surtout
que les
anciens n’en
ont presque
jamais vu la
couleur, vu
qu’au bout de
trois ans,
le
Premier
ministre,
Michel Debré,
a annoncé que
le produit de
la vignette
serait
finalement
«
acquis au
budget de
l’État… », qui
le reverserait
au Fonds
national de
solidarité.
Enfin, en
partie… Enfin,
en petite
partie… Que
les vieux se
fassent
dépouiller
comme ça, ça a
fait du foin,
pendant toutes
ces années.
Mais ça n’a
jamais rien
changé.
Ensuite
en 1991, quand
ils ont créé
la CSG, la
contribution
sociale
généralisée
pour financer
la
branche
famille, en
remplacement
des
cotisations
patronales
d’allocations
familiales,
bon…
sans
râler, j’ai
payé ! Surtout
que ça ne
devait durer
que cinq ans.
« Une
contribution
transitoire »
qu’ils
disaient… et
puis 1,1 %,
c’était
supportable.
Seulement
vingt-sept ans
plus tard,
elle transite
toujours la
CSG ! Et elle
a grimpé à 9,2
% pour les
salariés et
8,3 % pour les
retraités. Par
étapes, bien
sûr, c’est
moins voyant.
En
1993, elle est
passée de 1,1
à 2,4 %. Pour
alimenter en
plus le Fonds
de solidarité
vieillesse.
Y’avait pas
déjà la
vignette pour
ça ? Chuuuuut,
arrêtez d’être
insolents !
En
1997, elle
augmente
encore pour
financer, en
+, la branche
maladie : on
en est à 3,4
%.
En
1998, toujours
pour la
branche
maladie, elle
passe à 7,5 %,
etc., etc.
Bref,
la protection
sociale ne
s’est pas
redressée, et
ce qui devait
être
temporaire est
devenu… un
impôt de plus.
Ah
bah oui ! La
CSG, ça
rapporte plus
que l’impôt
sur le revenu
aujourd’hui.
Si on vous
demande
combien vous
payez d’impôts
par an, vous
savez le dire.
Mais si on
vous demande
combien vous
payez de CSG,
vous savez ?
Chez
moi on disait
: « C’est tout
un art de
plumer l’oie
sans la faire
crier. » Alors
qu’il y aurait
de quoi
hurler.
Et
puis en 1996,
rebelote avec
la CRDS, la «
contribution à
la réduction
de la dette
sociale». J’ai
payé. (Mais
j’avoue, j’ai
râlé.)
À
cette époque,
les déficits
sociaux
s’élevaient à
un montant
estimé entre
30 et 38
milliards
d’euros. Oui,
parce que
nous, si on se
trompe de dix
euros dans
notre
déclaration de
revenus,
on
risque une
amende, mais
eux, un flou
de 8
milliards, ils
ont le droit…
Toujours
est-il qu’ils
avaient tout
bien calculé :
en treize ans,
tout serait
remboursé. La
CRDS
devait
disparaître le
31 janvier
2009.
Mais
voilà-t’y pas
qu’en
septembre
1997, le
gouvernement
Jospin annonce
13 milliards
d’euros
supplémentaires
de dettes, qui
correspondaient aux déficits sociaux non financés des années
1996 à 1998.
Alors,
ils ont tout
bien
recalculé,
finalement
pour tout
éponger il
fallait
prolonger…
jusqu’au 31
janvier 2014.
Mais
voilà-t’y pas
une fois de
plus qu’en
2004, le plan
de
redressement
de la Sécurité
sociale
concocté par
Philippe
Douste-Blazy
annonce 50
milliards
d’euros
supplémentaires
de dette à
rembourser.
Alors,
ils ont tout
bien
re-recalculé…
et ils ont vu
que
finalement, la
Trinité était
la meilleure
date
pour arrêter
la CRDS. Donc,
on la paye
toujours…
Ensuite,
en 2004,
Raffarin a
inventé la «
journée de
solidarité »,
vouée à «
l’autonomie
des personnes
âgées ». Moi,
ça va, j’étais
déjà à la
retraite, mais
vous, vous
avez
travaillé…
sans être
payés !
Et
en 2013, une
nouvelle taxe
pour les
retraités.
CASA, ça
s’appelle.
C’est la «
contribution
additionnelle
de solidarité
à l’autonomie
», 0,3 % sur
les retraites,
pensions
d’invalidité,
allocations de
préretraite. C’est-à-dire qu’ils font payer les vieux pour que les vieux
soient
autonomes !
C’est pas du
bon foutage de
gueule, ça ?
Et
on continue.
En 2013,
toujours, M.
Jean-Marc
Ayrault nous
gèle les
retraites
complémentaires…
Et
comme ça ne
s’arrête
jamais,
maintenant,
parce que j’ai
1.247 euros de
revenu fiscal
par mois, j’ai
une
augmentation
monstrueuse de
la CSG : 25 %
d’augmentation
! Ah ben oui,
on nous a dit
1,7 %, mais
c’est pas 1,7
% de ce qu’on
payait, car
c’est le taux
qui augmente
de 1,7 %... !
Bref, nous les
vieux, on est
passés de 6,6
% à 8,3 % de
CSG, ça nous
fait 25 % dans
les dents qui
nous restent.
Et
maintenant, la
cerise sur le
pompon : on
nous annonce
que nos
retraites vont
être
revalorisées
de 0,3 %. Cinq
fois moins que
l’augmentation
dont on aurait
dû bénéficier
si le code de
la Sécurité
sociale avait
été simplement
respecté,
puisqu’il
prévoit que
les pensions
soient
revalorisées
du montant de
l’inflation
moyenne sur
l’année pour
éviter toute
dégradation du
niveau de
vie. Et
l’inflation
prévue d’après
l’Insee est de
1,6 %. Et
Bruno Le Maire
ose dire sur
RTL : « Mais
ils ne seront
pas perdants,
leur pension
de retraite
continuera à
être
revalorisée. »
Il croit qu’on
est tous
gâteux ou quoi
?
Je
n’ai que mon
certificat
d’études, mais
y’a pas besoin
de sortir de
Polytechnique
pour
comprendre
qu’une hausse
de 0,3 % des
pensions,
quand les prix
augmentent de
1,6 %, revient
à une baisse
du pouvoir
d’achat.
D’après
le baromètre
de l’institut
Elabe, publié
le 6
septembre, 72
% des
retraités
déclarent ne
pas avoir
confiance dans
le chef de
l’État, alors
qu’ils étaient
44 % en
janvier et 35
% lors de son
élection. On
se demande
vraiment
pourquoi.
Un
type qui pour
se faire élire
déclarait chez
Jean-Jacques
Bourdin en
décembre 2016
:
«L’engagement
que je prends
ici devant
vous, c’est
que, avec moi,
toutes les
petites
retraites
auront leur
pouvoir
d’achat
protégé.
». Et sur RMC
encore, en
février 2017 :
« Je ne veux
pas, moi,
faire
d’économies
sur le dos ni
des retraités,
ni de celles
et ceux qui
sont à
quelques
années d’aller
à la retraite.
». Et au 20
h. de France 2
en mars 2017 :
« Je ne touche
pas à la
retraite de
celles et ceux
qui sont
aujourd’hui
retraités.
Leur retraite
sera
préservée. Il
n’y aura pas
de perte de
pouvoir
d’achat, c’est
essentiel ! »
Alors
je pose la
question : 72
% qui n’ont
pas confiance,
comment est-ce
possible ?
Comment
peut-il se
trouver encore
28 % de
retraités qui
lui fassent
confiance ?
Toute
ma vie, j’ai
payé pour
aider les
vieux et
maintenant que
je suis
vieille, il
faut que je
paye pour
aider les
jeunes ?
Et
ben, « Feuque
», comme ils
disent !
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Extrait
de "Causeur" _
édition
abonnés
Impôts:
ces retraités
qu’on abat
Les
retraites vont
être
revalorisées
de 0,3 %. Cinq
fois moins que
l'inflation!
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