Écrit le 25 avril 2018
Note de Zalandeau :
Nous comprenons le cynisme de l’attitude des occidentaux dans une affaire où
l’intérêt géostratégique et la manne pétrolière guidée par un pragmatisme
implacable nous fait adopter un semblable comportement. Nous comprenons, mais nous
désapprouvons totalement… Voici les faits :
Philippe
Martinat et Henri Vernet le 22 mars 2018
« La prise de la ville d’Afrin par l’armée turque
sonne le glas d’un Kurdistan syrien.
Triste « Norouz » – le nouvel an célébré
mercredi par les Kurdes – pour les habitants d’Afrine. Cette grande ville clé
du Rojava, l’entité kurde autonome autoproclamée au nord de la Syrie, est
désormais entièrement sous le contrôle de l’armée turque. Et de leurs
supplétifs, les rebelles de l’Armée syrienne libre, composée aujourd’hui
majoritairement de djihadistes.
Pourquoi cette offensive turque ?
Officiellement pour se débarrasser de la menace dans
cette région frontalière. « Nous avons reçu pas moins de 700 tirs de roquette
tirés depuis l’enclave d’Afrine faisant des dizaines de morts », assure Ismail
Hakki Musa, l’ambassadeur de Turquie en France.
En réalité l’autoritaire président de la Turquie,
Recep Tayyip Erdogan, ne veut à aucun prix laisser s’installer le long de sa frontière
un Kurdistan indépendant. « Il y a une perméabilité évidente entre ces milices
kurdes et le PKK (NDLR : le parti kurde d’opposition en Turquie, considéré
comme organisation terroriste). La preuve on a retrouvé chez nous des armes
américaines fournies aux Kurdes de Syrie. »
De fait, Erdogan,
dans l’euphorie de sa victoire d’Afrine, a annoncé son intention de
poursuivre l’offensive en direction de Manbij, une ville située à environ 100 km à l’est où sont
regroupées les forces kurdes mais aussi… un contingent de 200 marines
américains.
Le lâchage des Kurdes
Avec la chute d’Afrine, ils se sentent abandonnés et
même trahis par leurs alliés occidentaux. Eux qui étaient en première ligne
face à Daech pour reprendre Kobané et Raqqa, espéraient au moins que Paris et
Washington imposeraient une zone d’interdiction de survol pour empêcher les
raids de l’aviation turque.
« Sur le terrain on est meilleur qu’eux, mais contre
leurs avions on ne peut rien », confiait un commandant kurde à Emilie Buzyn,
une reporter-photographe présente au moment de l’offensive. La jeune femme
témoigne de bombardements violents, y compris sur un hôpital civil, qui ont
poussé la population à fuir Afrin.
Un vrai retournement de situation en faveur d’Erdogan
et du syrien Bachar al-Assad devenus alliés objectifs après s’être sévèrement
opposés. Le rêve du Rojava syrien, à l’image du Kurdistan irakien, est en train
de s’évanouir.
Le cynisme des Occidentaux
Malgré
l’appel de François Hollande à soutenir les Kurdes et les civils syriens,
son successeur Emmanuel Macron, pas plus que l’Américain Donald Trump – qui
dispose pourtant de soldats dans la zone – n’ont vraiment retenu le bras
d’Erdogan.
Maintenant que Daech est presque vaincu, les pions
kurdes ne servent plus.
Le « chantage » turc de laisser à nouveau passer les migrants vers l’Europe
explique-t-il de surcroît cette passivité ? Au total une faute morale et un
mauvais calcul. « Si l’offensive turque s’amplifie ce sera la guerre dans tout
le nord de la Syrie et tout le monde y perdra », se désole un médecin
humanitaire syrien. »
Note de Zalandeau :
En voyant cette passivité,
on ne peut s’empêcher de penser à la même passivité que nous avions eue avant
guerre en 1938, avec les accords de Munich et le dépeçage de la
Tchécoslovaquie. Nous avions un traité d’alliance avec la Tchécoslovaquie. Nous
l’avons trahi. Nous reproduisons dans cette affaire la honte et le soulagement
lâche de Chamberlain et de Daladier…
Comment peut-on abandonner
nos alliés ? Comment peut-on être aussi veule ? Comment peut-on
continuer d’être « allié » à ce grand paranoïaque nommé Erdogan et
céder à tous ses caprices… Il nous tient par la barbichette comme Hitler
jadis !
L’occident est
Munichois ! Nous n’avons aucun honneur. Les Kurdes de Syrie ont fait le
boulot contre Daesh. Ils forment une sorte de démocratie où la femme est
l’égale de l’homme et c’est bien le seul peuple à être dans ce cas dans la
région. Cela devrait nous rapprocher d’eux encore davantage, tant ce petit
peuple mérite d’être défendu. Ce sont eux nos alliés ! Effaçons-les de la
liste des peuples terroristes que Busch nous a imposée… Nous aurions du être inflexibles
avec Erdogan. Ce que nous avons fait lors du bombardement de Douma est un coup
pour rien. Protéger les Kurdes de l’aviation Turque, aurait du être notre
action bienfaitrice…
Nous, Français, avions déjà abandonné les Harkis en
Algérie…
Qui pourra dire un jour que
nous empêchons le totalitarisme et le génocide ? Celui qui dira cela sera
un menteur !
Ce laxisme, cette lâcheté et cette
veulerie nous ferons perdre la guerre, les guerres, notre identité et notre
honneur…
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