Écrit le 16 janvier 2023
On ne raconte pas… Non ! Il n’y a rien à raconter. Rien d’intéressant. Ce sont des jours, des moments, des impressions, des sentiments, peut-être des prémonitions… Va savoir ?
Enfin, ils me refont des bisous… Cela a été dur de les obtenir, ces bisous après ce covid de merde et ces gestes barrière, qui nous ont éloignés… Mais maintenant double bisous… On dirait même que c’est comme une précaution à l’égard de celui qui va partir… Sale gueule dans le miroir… Probablement évoque-t-on les prémices du grand départ… Chacun son tour de lire sur les visages et les corps…
Les dégradations vont bon train… les jours s’emballent, les semaines et les années fuient à des cadences inédites… Seuls les hivers sont longs et porteurs d’interrogation et d’appréhension : Et si on ne passait pas l’hiver ?
La seule chose qui retient, c’est d’être aimé… Est-on aimé ? C’est l’une des deux grandes questions qui se posent… être aimé, c’est donner l’envie de jouer les prolongations, si toutefois la grande faucheuse tourne le dos un petit moment supplémentaire…
L’autre grande question, c’est : Comment ceux que j’aime vont-ils s’en sortir ? Auront-ils le gîte protecteur, auront-ils la nourriture ? Auront-ils le droit de vivre tout simplement ?
Sauront-ils survivre malgré les tentatives forcenées des élites pour les éliminer ? Comment dès lors, lorsque la fin pointe son museau de fouine, pouvoir être heureux alors que l’on ne sait ce qu’il adviendra de ceux qu’on aime ? Comment partir l’âme sereine, quand on porte un tel sentiment de culpabilité ?
Comment être courageux quand on est résigné ?
Comment vivre quand on a déjà un pied de l’autre côté ?
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