Écrit le 02 décembre 2022
Les jours passent de plus en plus vite, me rapprochant de cette fin inéluctable qui fait comme on dit, « partie de la vie »…
Plus ce temps passe, moins j’ai le temps de faire quoi que ce soit, mais plus je pense au passé…
Parfois, j’ai de très bons souvenirs de mes enfants quand ils étaient des gosses. C’est eux qui m’ont motivé pour bosser deux fois plus afin de les nourrir, les loger, les élever… J’en suis usé… Mais je me dis que c’était ce qu’il fallait faire ! Dans ces moments là, j’ai envie de vivre suffisamment longtemps pour pouvoir les aider (gîte et couvert) si jamais le sort était mauvais pour eux…
Mais de plus en plus, j’ai des remords et je me dis que c’est moi le responsable de leur destin. J’ai fait de très mauvais choix, je n’étais pas à la hauteur pour leur assurer un avenir, je n’avais pas un entregent et des relations qui leur auraient permis de rentrer dans la bonne partie de la société… Je n’ai même pas su les emmener en vacances… Nous nous contentions d’aller voir leur Papy et leur Mamie… Ils ne s’en sont jamais plaints… Mais si un jour ils finissaient par comparer avec ce qu’ont connu leurs copains, si un jour, ils se disaient que leur père n’avait pas été à la hauteur de la situation, si un jour ils me maudissaient de cet avenir minable dans lequel je les ai jeté… J’ai peur de ce jour-là… Et dans ces moments de remords et de culpabilité, j’ai envie de passer de l’autre côté, afin d’échapper à leur ire, à leurs reproches que je ne pourrais pas supporter, parce qu’ils auront raison et moi tort et que j’aurai beaucoup trop honte d’assumer cela…
D’ailleurs, j’évite totalement de faire aucune allusion à cette incompétence que je porte en moi, de peur de leur donner des idées…
Comment puis-je vouloir être aimé par eux, alors que je crains leurs jugements, pire que la mort !
Disparaître, voilà le seul destin possible ! Il y a deux jours, j’étais dans cet état d’esprit quand en voiture un gus a failli me rentrer dedans par la gauche ! Je klaxonne ! Il sort de sa voiture ! Le mec 55 ans environ, très agressif, se dirige vers ma voiture ! Je me dis voilà peut être enfin la fin. J’y vais sans peur, et tant pis pour ce qui va se passer. Ce sera le dernier round à 72 piges. J’ai bondi comme un diable de ma boite avant que le gus ne bloque ma portière… Bref, finalement je l’ai traité de tous les noms, j’ai fini par le rattraper avant qu’il ne referme sa portière, il m’a traité de "tafiole" !!! Alors je l’ai pris par les cheveux et l’ai plaqué sur son volant et lui ai débité tout mon répertoire traitant de son homosexualité supposée et d’une gueule que j’allais éclater… Ça s’est arrêté là !
J’ai montré que je pouvais encore être téméraire et maitriser ma peur… Mais franchement, j’avais plutôt prévu d’être massacré et d’en finir une bonne fois avec cette vie de honte…
Finalement, j’ai fait "ouf", en remontant dans ma bagnole… Mon envie de vivre avait repris le dessus !!! Mais pour combien de temps ?
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