lundi 26 juillet 2021

Mémoires et radotages (360) – Retour vers le purgatoire

 

Écrit le 26 juillet 2021

Cela ne fait aucun doute ! Je m’en doutais ! C’est certain ! Il y a un nouveau pauvre gars qui vit dans sa voiture, un de plus !… Cela fait plusieurs jours que je le vois, garé au même endroit au plus loin du parking de Leclerc… Sa voiture pleine de ses affaires, son rétroviseur droit cassé… il a à peu près cinquante cinq ans, à ce que je peux en juger… Ça m’a fait mal, très mal ! J’ai mal à ma France ! Putain, qu’il nous faudrait un Abbé Pierre pour dénoncer ce scandale ! Pouvons-nous tolérer que les Français soient des kleenex, jetables après emploi ? Pouvons-nous tolérer cet égoïsme alors "qu'en même temps", on accueille les migrants à bras ouverts et à bourse déliée ?

Cela m’a ramené à la situation précaire de mes gosses… Que deviendront-ils quand j’aurai disparu ? Eux aussi peuvent subir le sort de ce pauvre homme qui est un nouveau venu dans le monde de la débine, un monde qui accueille des nouveaux, mais dont les anciens ne sortent pas… sauf en décédant…

Moi, qui ces derniers temps, ne rêvais que de finir une vie inutile et sans saveur… Je reprends conscience du fait que je me dois à mes enfants. Tant que je suis de ce monde, mes trois gamins peuvent avoir un toit en cas de besoin et à manger, ce qui est actuellement le cas pour mon Nono… Il me faut prendre soin de ma santé, pour mes enfants… Tant qu’il y a ma retraite, il y a un nid pour mes petits, à condition toutefois que ma retraite ne passe pas dans un hébergement EHPAD… Mais après ? C’est la terreur qui me prend, quand j’y pense !

Je me reproche assez souvent d’avoir contribué à les faire naître dans ce monde inhumain ! Certes, je n’en avais pas conscience quand j’ai fait cela, et je m’en sens si responsable, trop responsable…

Quand je vois les récriminations de ma femme contre son père décédé depuis 17 ans… j’ai peur que mes fils me reprochent leur vie de merde ! Les aimer, ce n’est pas suffisant ! Leur donner des conditions de vie, d’éducation, d’intelligence, de compétence, de milieu social, d’aisance matérielle, de relations sociales utiles… aurait été bien plus salutaire…

D’abord, j’ai tout fait mal, depuis le début ! J’étais un cheval de trait… j’ai choisi une bourrique… Comment un cheval de Trait et une bourrique peuvent-ils engendrer des chevaux de courses ? C’est impossible, les chats ne font pas de chiens… Leur inculquer la sincérité, l’honnêteté, la fidélité en amitié, la droiture, le sérieux dans le travail, n’était-ce pas les préparer à rester dans ce monde sans avenir des travailleurs kleenex, véritables esclaves de l’ère libérale, sans jamais pouvoir en sortir ? Il aurait mieux valu leur apprendre la perfidie, la « diplomatie », la ruse, la traîtrise, la malhonnêteté, l’appât du gain, les coups tordus et surtout, le " bien parler pour ne rien dire ",  cela leur aurait davantage servi… Pauvres petits… quand ils prendront conscience de cela… peut-être me détesteront-ils, comme ma femme déteste son père…

C’est à souhaiter qu’il n’y ait pas d’autre vie après la mort, pour ne pas voir cela se produire… Je crois que cela me ferait trop de mal… même de manière posthume…

   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire