mercredi 11 septembre 2019

Mémoires et radotages (229) – Juge, pugnace, psychanalyse, chef d'équipe ?


Écrit le 19 juin 2012. Complété le 8 septembre 2019

Je me suis sorti de cette gangue dépressive qui m'oppressait depuis 2008.
Comment se faisait-il que je jugeais mon passé comme un passé de minable et de raté ?
Parce que j'avais du recul. Parce que c'est vrai également...
Mais avant, du temps de mon activité, j'étais content de moi. J'étais content de mes petites victoires quotidiennes. J'étais pugnace et j'en étais fier. Peut-être à tort, mais je vivais cela bien, alors que maintenant je suis tellement mal dans ma peau de considérer mon passé comme étant minable.

Je me psychanalyse, en quelque sorte.
Il est vrai que mes petites victoires de niveau caporal, de niveau chef d'équipe, étaient bien insignifiantes par rapport au prestige de mon cursus scolaire.

Mais les autres ? De tous mes collègues de travail de même fonction que moi que j’ai côtoyés, combien en ai-je connu qui aient réussi les mêmes choses que moi ? Combien ont-ils su remettre des équipes sur la bonne voie ? Combien ont-ils mis les mains dans le cambouis ? Combien ont-ils eu le courage d'affronter la foule ?... Combien ont-ils eu ce savoir faire ? Aucun !

Alors, revenant à mes collègues de travail de même fonction, même si eux étaient plus intelligents et ont pensé à se faire mousser et à réussir, il n'en reste pas moins que sur le plan de mes petites victoires de manager au petit pied, de chef au ras des pâquerettes, j'ai été le meilleur de ceux que j'ai connus.
Pour autant j’en ai connu, dans d’autres entreprises qui avaient ce talent, ce don de réussir leurs tâches techniques et organisationnelles. Je n’ai jamais eu la grosse tête pour imaginer un instant être le seul être capable dans la galaxie. Mais disons que nous sommes assez rares et j’ai perçu également que nos sorts n’étaient guère différents…

Par contre, il y a des domaines forts nombreux dans lesquels je n’ai guère brillé et pour tout dire j’étais complètement nul. Le secteur commercial en fait partie. Autant j’étais un très bon technico-commercial sachant fidéliser la clientèle par la qualité, l’organisation et le suivi des prestations, autant je ne savais pas charmer de nouveaux clients et ramener des affaires à foison comme je l’ai vu chez de remarquables commerciaux que j’ai croisés dans les boites où j’ai travaillé…
Le sort de ces gens-là a été particulièrement enviable. Leur réussite s’est toujours traduite positivement dans leur vie. Récompenses, promotions, tapis rouge, leurs talents ont été récompensés et c’est tant mieux !

Il m’en vient à faire une comparaison avec la politique… Prenons un politicien très spécialiste d’un domaine et un autre qui sait très bien embobiner les électeurs…
Devinez lequel réussira le mieux ? Le second, bien entendu ! Savoir vendre du vent et ne savoir rien foutre d’autre est plus rémunérateur et plus considéré !

Il y a donc bien une prééminence dans le savoir vendre quoique ce soit, même soi-même, par rapport au simple savoir faire…

C’est ainsi et je ne le contesterais pas ! Cependant, même si je n’ai aucune acrimonie contre les vendeurs et même leur voue une admiration certaine, je n’en déplore pas moins mon manque de réussite.
Dans ma catégorie des poids plumes de l’exécution des travaux… pourquoi n’ai-je pas abouti au statut de directeur de travaux, ou bien de directeur technique ? Cela aurait été mon bâton de maréchal ! Certes, j’ai été à deux doigts par quatre reprises, soit de devenir responsable assurance qualité (mais je venais d'être embauché ailleurs), soit d'être directeur d'un bureau d'étude technique (mais le rachat de la boite ne s'est pas fait), soit d’intégrer un poste de chef de projet immobilier (battu en finale), ou bien encore d’être embauché comme directeur de travaux (l'âge a joué contre moi en finale)… A deux doigts… Mais loupé quand même…

A cela je vois deux explications :
-Mon grand manque de diplomatie et de savoir paraître dans la première partie de ma vie.
-Mon ambition personnelle réveillée un peu trop tardivement… beaucoup trop tardivement…

Je crois que je vais, au fur et à mesure de mes souvenirs, écrire ces petits moments, qui m'ont procuré mon autosatisfaction professionnelle, celle qui a permis de traverser ma carrière en étant globalement content de moi, même s'il n'y aurait pas eu de quoi être satisfait pour un être humain normal...

Mais si j’étais normal… je le saurais…

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