jeudi 30 mai 2019

Aigri, méprisable, dépression



Je suis dans un corps qui n'est pas le mien. Je suis dans un cerveau qui n'était pas le mien. Je suis un être aigri, amer, inutile, nul à chier.

Comment ai-je pu vivre, travailler toute une vie, avec une obstination, une détermination, une pugnacité aussi grande ? Comment ai-je pu globalement être aussi "content de moi" ?

Tous mes échecs me reviennent à la gueule, bien plus puissants que mes petites victoires éphémères et puériles.

Et je subis de ma conjointe non seulement la haine, mais depuis samedi son mépris...

Si je suis méprisé, c'est probablement que je le mérite. Après tout on ne peut avoir raison contre le monde entier.

Mais, si je suis méprisable (encore faudrait-il le prouver), je ne suis pas obligé de subir ce mépris.

Vas me mépriser ailleurs !!! Casse-toi !

En fait, comment juger de ma vie, de mon existence ?

Je crois que le point positif est que je suis aimé par mes trois fils. J'ai été aimé par mes parents, qui doivent continuer de le faire de là-haut, probablement; en tout cas je préfère le croire.
Par contre, mes trois amis se sont détachés de moi et j'ai beau leur courir après, rien n'y fait.

Finalement, c'est peu ! Hitler aussi était aimé par trois personnes ou plus mais ce n'est pas cela qui fait de lui quelqu'un de bien...

Cette dépression du retraité me marque autant ou même davantage que mon père. Je voudrais pouvoir croire que c'est cette affection qui altère mon jugement sur moi-même, mais je n'y parviens pas.

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