Écrit par Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso et Dr Lyonel Rossant
La paranoïa est un trouble du fonctionnement mental qui se manifeste par une méfiance exagérée des autres, une sensation de menace permanente et un sentiment de persécution. Le traitement repose sur une psychothérapie associé à la prise de neuroleptiques. L'hospitalisation est parfois nécessaire.
Sommaire
1. Qu'est-ce que c'est ?
2. Les symptômes de la paranoïa
3. Causes et facteurs de risque
4. Traitement de la paranoïa
Qu'est-ce que c'est ?
C'est une psychose caractérisée par un délire
systématisé, sans affaiblissement des capacités
intellectuelles. Cette psychose débute à l'âge moyen de la vie sur un fond
de caractère paranoïaque (méfiance, orgueil, hypertrophie du Moi,
susceptibilité, jugement faux, rigidité du psychisme ) à la suite bien souvent
d'un conflit psychoaffectif d'importance variable.
Le délire est bien systématisé, interprétatif (dont la
principale thématique est la persécution) et les réactions agressives
contre autrui sont violentes et fréquentes. Le sujet, comme dans
toutes les psychoses, adhère totalement à son délire.
Les symptômes de la paranoïa
- Méfiance exagérée ;
- Le doute incessant ;
- La tendance au secret ;
- Les interprétations négatives des gestes et des paroles ;
- La rancœur ;
- L'agressivité ;
- Le soupçon ;
- La psychorigidité ;
- Une surestimation de soi ;
- Une sous-estimation des autres ;
- Un orgueil démesuré ;
- Un autoritarisme tyrannique ;
- L'absence d'autocritique ;
- Des troubles dans les relations sociales ;
- Parfois la personne est hypocondriaque ;
- Dépression.
Causes et facteurs de risque
La paranoïa touche plus souvent les hommes que les
femmes. La maladie est plus importante à partir de 40 ans. Cette pathologie
psychologique est exaltée par une consommation excessive l'alcool, de
substances toxiques telles que la cocaïne. Certains médecins évoquent également
des lésions cérébrales après un traumatisme crânien par exemple ou un manque
d'oxygénation du cerveau.
Plusieurs sortes de délires paranoïaques sont décrits
:
- le délire d'interprétation : C'est un patient chez qui un beau jour tout devient subitement clair, tout s'explique, tout s'illumine.
- A partir d'une perception ou d'une sensation réelle,
le malade construit un délire systématisé, souvent de persécution, dans lequel
tout prend une signification personnelle pour lui : il juge intentionnel et
souvent malveillant le hasard.Ces déductions sont parfois vraisemblables et le
patient peut même présenter des preuves qui provoquent parfois le doute et même
l'adhésion de l'entourage.
- Le délire de jalousie et d'érotomanie est un délire passionnel portant sur l'infidélité supposée du partenaire.
- Le délire de revendication : l'éclosion du délire est brusque et rapide à l'occasion d'un fait réel et précis : surtout un préjudice, un procès perdu, une injure faible, un avancement retardé, une réforme repoussée...
Dans tous les cas, il s'agit d'une injustice vraie ou
fausse dont le malade se considère la victime et entreprend d'obtenir
réparation.
L'idée de préjudice devient une idée, fixe, obsédante
et dominante.
Le besoin d'obtenir la réparation est impérieux. Il
s'accompagne d'un état d'exaltation passionnelle et ces patients sont bien
connus des magistrats.
Parmi ces délirants revendicateurs les psychiatres
reconnaissent :
- Les "quérulents processifs" ou procéduriers qui se ruinent en procès ;
- Les "idéalistes passionnés" qui luttent avec acharnement pour une idéologie politique. Ce sont les fanatiques de la politique et de la religion; ils élaborent un système délirant de réforme sociale, religieuse ou artistique, et ajoutent souvent à des idées généreusement utopiques la cruauté la plus terrible ;
- Les "inventeurs méconnus" qui doivent s'efforcer de prendre des précautions et de déjouer les complots ;
- Les "délirants hypochondriaques", etc.
Traitement de la paranoïa
Les neuroleptiques sont souvent
associés à la psychothérapie.
L'hospitalisation est parfois nécessaire, parfois même l'internement psychiatrique, quand le
paranoïaque accuse un persécuteur précis. De même, l'hospitalisation est
envisagée quand le patient devient dangereux pour lui-même (suicide) et/ou pour
les autres (agressions).
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