Pendant ce temps, les deux centres d’armées étoient
restés dans leurs positions et se canonnaient gaillardement.
Le comte de Charolais qui commandoit l’aile
droite victorieuse des Bourguignons, poussa si loin sa pointe, qu’il
eust grand peine à rejoindre les siens et faillit estre occis.
Oncques, plus grand fuite ne fust des deux costés, mais par
especial destinée demeurent les deux Princes aux champs.
Du costé du Roy fust un homme d’Estat qui s’enfuit
jusques à Lusignan, sans repaistre et du costé du Comte, un autre homme de
bien, jusques au Quesnoy-le-Comte, tant grande étoit la frayeur des combats.
Ces deux n’avoient garde de se mordre l’un l’autre !
A l’aile droite des Bourguignons, les
hommes d’armes du Roy, ralliés, se divisèrent en deux groupes et, débordant
la ligne des archers, voulurent attaquer la cavalerie du comte. Las, icelle, au
lieu d’attendre, passa tout à travers ses proches archers et prit la
cavalerie Françoise en flanc, cependant qu’elle opéroit son mouvement, la coupa et
la mit dans le plus vif désordre, si bien qu’elle tourna le dos et fust si vivement
poussée, qu’elle ne put se rallier.
Cependant, l’aile gauche du Comte, étoit si
enfoncée, séparée du centre et fust rejetée dans les bois et le long de l’Orge.
Le succès de la bataille fust ainsi partagé entre les deux camps,
qui ne profitèrent point de pousser leur avantage en défaisant le centre
adverse.
Cependant, les conséquences étoient définitivement en faveur du
Roy. Les Bourguignons, désormais hors d’état de barrer la course Royale vers
Paris, passèrent fort mauvaise nuit en leur repli de Longjumeau, pestant d’estre
tourné par la droite Françoise.
Lors il n’en fust rien. Le Roy étoit parti
avec son armée, à la faveur de la nuit, vers Paris où il arriva le matin du 17,
vers dix heures, accueilli par les Parisiens en liesse.
Charles étoit blessé, son armée éclaircie de trois mille
hommes, affamée. Ce même matin, il faisoit sonner les trompettes afin de
rassembler son armée dispersée...
Le Castel de Montlhéry fut abandonné, pillé, brûlé… Fin du Castel... Début de Montlhéry !
© Zalandeau, le dimanche 1er mars 2009
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