Opération Églantine
Groupement Mobile N°100 (G.M. 100)
ANKHÉ, Centre Annam, 24 Juin 1954
INDOCHINE - Les Combats Oubliés
1- Le repli...
Par Léon C. Rochotte
(L'auteur assume la responsabilité des opinions, citations,
résumés et interprétations exprimés dans cet article)
D'après Jean ARRIGHI
Prologue
Fin 1952, la situation dans ce Tonkin que l'on commençait à
appeler "Nord Viêtnam" n'était pas particulièrement brillante pour
les Forces Françaises. On savait depuis VINH YEN comment le Viêt-Minh aidé par la Chine était devenu une force
considérable. Son corps de bataille, fort de sept Divisions d'Infanterie et
d'une Division lourde pouvait, dans chaque zone, obtenir l'appui de nombreux
bataillons régionaux d'emploi local, et de la logistique constituée de dizaines
de milliers de porteurs (sans oublier le "ravitaillement mobile",
ces troupeaux de centaines de buffles réquisitionnés...).
En Centre Annam à cette époque, le Viêt-Minh contrôle un
vaste territoire allant de Faifo au Nord, au Cap Varella au Sud soit
approximativement un rectangle de 350 sur 70 kilomètres. Cette
zone correspond à la région Lien-Khu 5 de l'organisation viêt-minh. Le
lieu géomètrique en est ANKHÉ, à une soixantaine de kilomètres à l'intérieur
des terres, situé à la bordure orientale du plateau de Kontum entre les cols du
Mang Yang et celui du Déo Mang, qui allait devoir faire face en permanence aux
12 bataillons réguliers et aux 6 excellentes unités régionales du Viêt Minh de
cette province.
Suite à l'attaque de trois postes du secteur le 18 Janvier
1953, le haut commandement français va décider de l'opération ATLANTE destinée
à tenter de se débarrasser de la menace viêt-minh dans la zone. Cette opération
combinée et pour partie amphibie va se développer progressivement à partir du
20 dans la région de Qui-Nhon. Cinq Groupements Mobiles y seront en particulier
affectés les GM 11, 21, 41, 42 à base de Vietnamiens de Cochinchine, d'Annam,
et de montagnards des Hauts Plateaux, aux qualités combatives très inégales, et
du GM 10 à ossature Tirailleurs Algériens. L'opération Atlante remportera
quelques succès, jamais décisifs. D'ailleurs, la puissance viêt-minh ne cessera
de se renforcer en Annam comme au Tonkin, acculant rapidement les forces
françaises à la défensive.
Le Groupement Mobile 100 (GM 100)
Pour renforcer l'activité opérationnelle en Centre Annam,
le Commandement va décider en Novembre 1953 de la création d'une puissante
unité. L'ossature en sera le Bataillon de Corée récemment débarqué à
Saïgon, dédoublé, et transformé en Régiment de Corée par adjonction de quatre
compagnies autochtones de qualité. Les 7ème et 8ème compagnies du nouveau
régiment furent constituées par intégration du célèbre Commando Bergerol,
des Khmers de Cochinchine. S'y adjoindra le Bataillon de marche du 43ème
Régiment d'Infanterie Coloniale, unité aguerrie composée d'éléments
franco-cambodgiens très endurcis et rompus au combat de jungle. L'artillerie
sera servie par le 2ème Groupe du 10ème Rgt. d'Artillerie Coloniale avec
12 pièces de 105mm. Les 12 chars seront ceux du 3ème Escadron du 5ème
Régiment de Cuirassiers, le "Royal Pologne". Au total 3.500
hommes placés sous les ordres du Colonel BARROU.
C'est tout de suite l'engagement: embuscades de Kon Brai,
puis celle de la route 14, les Viêts viennent tester le GM100. En Février 1954,
plusieurs compagnies du GM100 font partie de la défense du poste de DAK DOA
assailli par des forces infiniment supérieures en nombre. Pour des raisons
inconnues le commandement des Hauts Plateaux interdira au gros du GM100 d'aller
porter secours aux assiègés provoquant la colère des "Coréens".
Malgré une défense héroïque, Dak Doa tombera. Il n'y aura qu'une quarantaine de
survivants...
Les combats qui suivirent furent terribles pour le Viêt
Minh à LA PIT, à
PLEI RIN. On estime à près de 3000 le nombre de soldats viêts mis hors de
combat en peu de semaines. Le régiment viêt 803 frôla l'anéantissement;
reconstitué, il allait prendre sa revanche quelque temps plus tard...
ANKHÉ
Sur la RC
19, Ankhé c'est surtout une suite de masures dans lesquelles s'intercalent
quelques gros bâtiments en dur, des villas vestiges de l'Empire français
vacillant, et une piste d'aviation sommaire. Fin Mars 1954, le GM100 reçoit
ordre de s'y porter avec mission d'établir "un camp retranché". Pour
ce faire, l'unité se vit adjoindre un Bataillon Vietnamien T.D.K.Q. (Truong
Doan Kuin Quan, bataillons légers sud-vietnamiens récemment créés, peu
entraînés, mal encadrés), un peloton de reconnaissance d'automitrailleuses
(half-tracks), une antenne chirurgicale complète. Sur place, le GM100 héritera
de très gros moyens du Génie avec bulldozers, chargés d'agrandir la piste, ce
qui fut fait en un temps record. Le Génie entreprit aussi la pose de vastes
champs de mines entre chacun des points d'appuis...
Des patrouilles ennemies et des embuscades ne cesseront de
tester les défense du camp retranché. Parfois, une véritable opération locale
est montée par nos forces pour tenter de percer, plusieurs kilomètres au Nord
et à l'Ouest, les intentions viêt-minh. En Avril, après plusieurs attaques sur
les convois de ravitaillement, le commandement décide de supprimer ces liaisons
et la route fut fermée. Le camp est désormais isolé; il est relié à l'extérieur
uniquement par avion.
Pendant ce temps, le camp retranché de DIEN BIEN PHU entre
dans une interminable agonie. Son périmètre se rétrécit chaque jour. Le temps
est effroyable et facilite la tâche des assaillants. Dien Bien Phu ne reçoit
presque plus de parachutages et ne peut plus évacuer ses blessés. Les
bombardements, quoique efficaces, ne sont pas assez nombreux par manque
d'avions. Et la D.C.A.
viêt, à base de 37mm soviétiques, est redoutable: le 15 Mars un avion d'assaut
"Hellcat" de la
Marine est abattu (un Hellcat s'était déjà écrasé le 13 dans
le mauvais temps et ce sera le tour d'un bombardier en piqué
"Helldiver" le 31 Mars). Le 9 Avril un autre Helldiver se fera
descendre, le 12 Avril c'est un quadrimoteur "Privateer" de la Marine, pas de survivants.
Le 23 et le 26 ce sont encore deux Hellcats... Et ce ne sera pas fini... Le 26
avril s'ouvre la conférence de Genève. Le Viêt Minh fait le forcing. Le 7 Mai,
le dernier point de résistance est noyé sous une pluie de
"Katiouchkas" (orgues de Staline). "Castor" tombera à
17h30... Dien Bien Phu c'est fini...
Opération ÉGLANTINE
Les camps retranchés ont fait leur temps et on va évacuer
Ankhé avant qu'il ne soit assiègé à son tour. D'ailleurs, la stratègie du
commandement français semblerait être un repli général de nos forces sur le
18ème parallèle, aussi bien du Tonkin que des plateaux montagnards du Centre
Annam. Or Ankhé se trouve au Sud de ce 18ème parallèle, le dispositif Lien-Khu
5 du Viêt Minh formant un important saillant que l'opération Atlante était
censée réduire... Quoiqu'il en soit, à l'État-Major, d'éminents stratèges vont décider
du repli d'Ankhé sur le modèle catastrophique de Cao-Bang en 1950...
Pourtant, les Services de Renseignements français
fonctionnent bien. On sait que sur le parcours de la RC 19, plusieurs régiments
viêt-minhs se préparent: le 803, qui s'est refait une santé, le 810, le 120 et
le 96 avec d'autres unités régulières et régionales rassemblées à coup de
marches forcées, soit plus de 15000 combattants de première ligne, l'équivalent
d'une division, appuyés par 25000 porteurs divers et brancardiers.
Malgré (à cause de ?) ces informations alarmantes, la date
de l'opération sera avancée au 24 Juin au matin. Le GM100 seul, défilant en un
énorme convoi par les routes de montagne, devra rejoindre PK22. On se passera
de couverture aérienne. Les forces de soutien et de recueil ne sont pas
synchrones. Pourtant l'évacuation devra se faire dans la journée.
Dès huit heures le convoi se constitue. En tête le
Bataillon de Marche du 43ème d'Infanterie Coloniale avec les imposants engins
du Génie, les camions et les canons de la 6ème Batterie. Ensuite les TDKQ
vietnamiens et le peloton de half-tracks, les véhicules de l'état-major du GM
ainsi que le PC du 10ème Régiment d'Artillerie Coloniale. Puis le 2/Corée avec
la 4ème Batterie d'artillerie, les camions du bureau postal, le service social
et son camion bazar, les véhicules des essences. Enfin le 1/Corée avec la 5ème
Batterie, les camions du service du matériel, toutes les ambulances et
l'antenne chirurgicale.
Il faudra dérouler huit kilomètres de piste pour permettre
au dernier des 240 véhicules du convoi de passer à hauteur du blockhaus qui
commande l'entrée d'Ankhé...
Au flanc Nord de l'itinéraire, la 7ème Bergerol et la 6ème
Compagnie. Au Sud, la 5ème et la 8ème Bergerol. Les Coloniaux du 43ème RIC de
tête ouvrent la marche en éclaireurs prudents. Les autres éléments d'Infanterie
se répartissent de chaque côté de la route, encadrant les véhicules dont les
gros GMC "chassis courts" qui tractent les pièces de 105mm dans le
vrombrissement de leurs puissants moteurs. Vers midi on atteint PK12. Le
"criquet" (un avion léger d'observation Morane 502) signale la
présence de nombreuses coupures de route et des barrages de pierres vers PK15.
Les détachements se mettent en disposition de combat et progressent lentement en
peinant dans le sillage surchauffé des véhicules dangereusement resserrés.
Embuscade
À partir de PK15, la route fait un large arc de cercle et
traverse une petite plaine couverte de hautes herbes à éléphants... La jungle
bruissante à l'habitude, est anormalement calme... Un premier barrage de
pierres... On met en œuvre un bulldozer... le convoi stoppe...
Il est 14 heures 15 quand l'enfer se déclenche soudain.
L'embuscade est montée avec une science militaire consommée sur trois
kilomètres entre PK 12 et PK 15. Le point critique de l'attaque se situe dans
un tournant en épingle à cheveux précédé par un tronçon de route droite d'une
centaine de mètres. Sur la ligne de crête à 200m, seize mortiers de 81mm
parfaitement camouflés. Un déluge d'obus SKZ de canons sans recul de 57mm, de
bombes à manche, de grenades à fusils s'abat sur les véhicules de commandement
du GM 100 qui sera ainsi décapité dans le premier quart d'heure. Le convoi est
pris sous les tirs d'enfilade d'armes automatiques. Les engins du Génie qui ont
donc dépassé le tournant sont pris sous les feux croisés. Les conducteurs sont
tués ou blessés, d'autres sautent dans les fossés cherchant un abri illusoire.
La route est bloquée...
En quelques minutes, état-major et transmissions sont hors
de combat.
C'est terrible d'efficacité. À la soudaineté de l'attaque
s'ajoute l'énorme effet de brutalité dû au feu convergent et simultané des
armes lourdes d'appui. Des vagues de centaines de "Bodoïs" hurlants
montent à l'assaut porteurs de grenades et de ceintures d'explosifs. Les
régionaux, les fameux Chu-Luc en noir, ne ralentissent pas leurs attaques en
rangs serrés dans le désordre apparent de leurs fidèles porteurs de munitions
et de leurs brancardiers. Nous sommes coincés le long d'un itinéraire encombré
et nous ne pouvons pas manœuvrer. Nous voyons nos GMC, nos 4x4 et nos jeeps
s'enflammer les uns après les autres. Sur des centaines de mètres des véhicules
flambent avec leurs occupants. Sous la précision des tirs viêts, des camions de
munitions sautent dans des explosions de fin du monde mêlant débris humains
arrachés et morceaux de ferraille... Deux compagnies du BM du 43ème Colonial
réussissent à forcer le passage tandis que les deux autres sont neutralisées
sur la route avec la première rame et le PC anéanti du GM. Les Vietnamiens du
TDKQ se montrent totalement incapables d'assurer la moindre protection
latérale; d'ailleurs ils ne vont pas tarder à s'évanouir dans la nature,
désertant.... Les auto-mitrailleuses half-tracks sont bloquées, certaines sont
en feu, mais répondent rageusement de toutes leurs armes à l'insoutenable et
écrasant enveloppement des armes automatiques adverses. Le Colonel Barrou
lui-même se hissera sur un affût dont les servants sont morts et essayera de
tirer à la 12,7 ne tardant pas à recevoir deux balles dans les genoux. Ses
officiers sont presque tous blessés, ou morts.
Le 2/Corée remonte la route en toute hâte pour tenter de
desserrer l'effroyable étau de tête, hachant l'ennemi. La 5ème Compagnie des
Coloniaux et la 7ème Bergerol se battant comme des fauves, prennent tout le
choc, engloutis sous des centaines de Bodoïs. Chaque section, chaque groupe
mène à présent, sans trop de coordination, son propre combat de survie.
Notre Section colle à la 5ème Compagnie. Nos combattants
tombent par intervalles de plus en plus brefs, blessés ou morts. L'un d'eux
revient vers nous la face ouverte et béante, horrible à voir, soutenu par deux
hommes également touchés au bras et à l'épaule. Tous les survivants de tête
refluent. La Section
que je commande reçoit mission de contrôler la portion d'itinéraire où nous
sommes pour protèger le regroupement des blessés et leur acheminement vers la
queue du convoi. À cette occasion, nous mènerons quatre assauts pour dégager la
route. Les Viêts arrivent quand même à placer une 12,7 en enfilade. Le scénario
s'accélère. Une auto mitrailleuse en feu déboule en marche arrière, conducteur
penché par sa portière ouverte conduisant d'une main. C'est le Commandant
Kleinmann, l'un des rares officiers supérieurs à ne pas être blessé. Il me
lance en passant: "On se replie, Arrighi... Tenez encore un moment le
temps de protèger les derniers éléments qui décrochent et d'emmener les
blessés..." Mais où sont les forces de recueil promises...? Que fait
donc l'aviation...?
Brusquement, une volée d'obus de mortiers de 81mm tombe à
environ 200 mètres
côté Nord. Difficile d'apprécier la distance. Une deuxième suit à moins de 100 mètres. La prochaine
est pour nous... Je fais desserrer les hommes. Quelques instants plus tard je
m'écroule avec la sensation douloureuse d'être perforé de partout au fer rouge.
À quatre pattes, plein de sang, je regarde hébèté ma carabine tordue et ma
radio TRPP8 en morceaux. Plié en deux, pantin grotesque, je vais grossir le lot
des blessés...
Il est alors environ 17 heures 30. Deux solutions s'offrent
au Commandant Kleinmann: se replier à PK11 pour former un hérisson et se
défendre, ou abandonner le convoi et gagner coûte que coûte PK22 à pied par la
brousse. Le commandement d'Atlante se prononça par message pour la deuxième
solution. Le temps qui était lourd depuis le début de l'engagement se met aussi
de la partie, une pluie drue et fraîche se met à tomber se transformant
rapidement en véritables trombes d'eau. Inexplicablement les Viêts rompent le
contact... Celà fait partie des impondérables du combat qui vous sont tout à
coup favorables et se situent en dehors de toute logique!
Prisonnier...
Ce répit inespèré va permettre à nos éléments de se
regrouper.
Les arrière-gardes du GM brûlent des véhicules avant de
décrocher et font sauter les bouches des canons avec des grenades incendiaires.
Vers 19 heures, le GM100, épouvantablement éprouvé, se sera
reformé en unités à peu près organisées sous la conduite d'officiers encore
valides et du Commandant Kleinmann. Aidés par la nuit noire, les détachements
s'enfoncent plein Sud pour contourner l'ennemi.
La pluie qui nous avait protégée ralenti considérablement
notre cohorte de traînards formée de blessés et d'hommes épuisés... Mon récit
s'arrêtera là car pour nombre de ces derniers, dont moi-même, ce sera la longue
marche, hallucinante, vers les camps de la mort, prisonniers... Mais ce
fût une toute autre aventure "qu'aucune bête au monde n'aurait su
endurer".
Épilogue
L'embuscade Viêt-Minh du 24 Juin 1954 aura coûté à elle
seule aux Forces Françaises du GM100, près de mille morts ou disparus en trois
heures de combat. À Paris, l'Assemblée Nationale observera une minute de
silence en leur mémoire...
Nos troupes parviendront à se regrouper à PK22 le
lendemain, le Groupement Mobile 42 venant en recueil depuis MANG YANG avec des
chars. Des parachutages viendront renforcer nos éléments et les hélicoptères
sanitaires pourront évacuer les blessés sauvés. Mais les forces Viêt Minh ne
cesseront de se montrer particulièrement incisives sur tout l'itinéraire de
repli. La protection aérienne qui avait tant manqué précédemment, sera fournie
principalement par la Marine
et va se révèler déterminante.
Le paroxysme des combats allant jusqu'au corps à corps
sera atteint le 28 Juin vers midi avec l'action combinée des 1 et 2 / Corée,
des blindés du 3/ 5ème Cuirs et des canons de l'Artillerie Coloniale tirant à
vue directe, jointe à l'intervention décisive "au plus près" des
chasseurs Hellcats du Porte Avions ARROMANCHES. Ces actions causeront à l'ennemi,
de l'aveu du Viêt Minh lui-même, d'horribles pertes, estimées à plus de 3000
hommes hors de combat, telles qu'elles l'obligeront à renoncer à l'assaut final
et à décrocher (voir deuxième partie: "Ankhé, l'intervention
aérienne").
Ce ne sera pas fini pour les combattants du GM100, du
GM42 et autres vaillantes Unités Coloniales regroupées, qui continueront
jusqu'à la fin à subir les puissants assauts d'un Viêt-Minh infiniment
supérieur en nombre et particulièrement vindicatif jusqu'à la fin envers cet
arrogant mais indestructible Régiment de Corée au badge d'épaule "à la Tête d'Indien" de la Deuxième Division
Américaine, à DAK AYUN, puis à PLEI BON et enfin au CHU DREH le 17 Juillet 1954
(opération Myosotis) où, à trois jours du cessez-le-feu, le 1/Corée, placé en
arrière garde du GM42, encaissera encore une terrible attaque ennemie sans
pouvoir être utilement secouru...
"Ainsi, écrira le Général (cr) Robert
Girard en Octobre 1999 dans une note communiquée au rédacteur, à la suite
d'erreurs répétées, le GM100 se trouva réduit pratiquement au 2/Corée, lui même
amoindri en effectifs, mais faisant toujours front à PLEIKU. Nous
eûmes la petite joie de recueillir des camarades évadés de captivité, qui nous
dirent les dures conditions qui leur étaient infligées (et nos amis n'étaient
pas encore arrivés dans les camps dits de rééducation, où sévissaient des
commissaires politiques, d'autant plus fanatiques et retors qu'ils étaient loin
du danger, style Boudarel). Celà dura jusqu'au 1er Août, date de l'entrèe en vigueur
de l'armistice sur notre territoire... Généralement mal engagés, face à un
adversaire nombreux et acharné, éprouvés en hommes et en moyens, nous avons
lutté jusqu'au bout..." (Robert Girard, alors Lieutenant, ancien
du 22ème Régiment d'Infanterie Coloniale, effectuait son 2ème séjour en
Indochine. Il était à l'époque le chef du 2ème Bureau du GM100, puis devint
chef de la 7ème Compagnie Bergerol qui avait perdu son Capitaine...)
***
*
Jean ARRIGHI, rescapé de l'enfer, retrouvera un
nouveau Régiment de Corée jusqu'en Algérie en tant que Commandant de Compagnie.
Écrivain militaire et surtout Témoin direct, il est
l'auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la Guerre d'Indochine et celle
d'Algérie. Régine Deforges le cite comme une de ses sources dans son roman
"LA DERNIÈRE
COLLINE" (Arthème Fayard, 1996)
Il est notamment l'auteur de:
"INDOCHINE, LES COMBATS OUBLIÉS",
à L'Harmattan, Paris.