mercredi 27 novembre 2024

Mémoires et radotages (595) - Para bellum

 


Écrit le 26 novembre 2024

Oui, je sais j’ai été un para bel homme…

J’avais raconté les premiers pas sur la lune, vus à la télé, la nuit, dans la caserne à Nice… Le matin, après une nuit d’insomnie, nous montions donc dans les GMC qui nous conduisaient au port de Nice. Direction Bastia !

La Préparation Militaire Parachutiste se déroulait à Borgo.

Différentes épreuves attendaient les prémilitaires que nous étions…

J’ai trop attendu pour coucher mon récit par écrit et je ne me souviens plus du tout des noms des officiers, sous-offs, camarades, ni même de tous les grades…

-100 mètres : 5 ou 6ème

-Cross 20 km : peloton de tête des trois premiers.

-Rapidité de transport de blessé : 1er (moi 60 kg portant un gars de 100 kg). Lui me portant : dernier… Tous les autres loin derrière moi… Certains ne parvenaient pas à soulever leur binôme…

-Tir de précision au MAS 49 modifié 56 : médiocre.

-Lancer de grenade : Toutes les cibles loupées. Dernier ex-aequo...

-Tir au FM (AAT52) : 1er

-Dé-brêlage parachute : 1er

-1er du stick à la portière.

-Faire tomber l’adversaire : 1er

Le commandant de réserve (ou capitaine, je ne me souviens plus) m’appréciait, ainsi que l’adjudant chef (ancien de la guerre d’Algérie)… Le sergent et un cabot chef, pareil !

Quand j’ai parlé de mes motivations, j’ai été le seul à évoquer le service de la patrie…

Cela aussi a renforcé ma cote…

J’ai donc été très bien noté… J’avais un bon dossier et je n’avais plus qu’à effectuer cette carrière militaire d'officier parachutiste dont j’avais rêvé… Et ceci, malgré l’intense vertige que j’éprouvais… Le courage c’est de vaincre sa peur !

Le commandant (ou capitaine) nous le disait : « Celui qui dit qu’il n’a pas peur est soit un menteur soit un fou !  Retenez bien cela : Nous avons tous peur ! »…

Les paras du 2ème REP s’entraînaient parfois sur le même terrain que nous… Mes supérieurs m’ont prêté au REP… Les légionnaires m’ont appris à plier leurs parachutes (ils ont une façon différente de celle des bérets rouges)… J’ai pu apprécier leur bonhomie et leur gentillesse (du moins de ceux avec lesquels j’étais) !

Un après-midi de perme, on nous a lâchés en périphérie de Bastia, non sans nous recommander de ne nous promener en ville que par groupes de trois ou quatre… Les Jeunes Corses attaquent en meutes, nous disait-on…

En fait je ne me suis baladé qu’avec un seul collègue : Henri de la Tour d’Auvergne, Capitaine des Chevaux légers du Roy, à charge héréditaire… Mais bon depuis la chute de la Monarchie, son hérédité avait du en prendre un sacré coup ! (En fait, plus tard je lui rendrai visite :  son père possédait à Draguignan, une propriété digne de cet ancien titre !)

Nous étions sur la promenade qui borde la mer. Devant nous, un légionnaire en tenue de sortie avec képi blanc, marchait au pas, comme dans un défilé de la légion… Probablement la force de l'habitude...

Une traction avant noire nous dépasse, freine dans un grand crissement de pneus près du trottoir à la hauteur du légionnaire… Les fenêtres ouvertes, les 5 ou 6 Corses qui étaient à bord se mettent à menacer le soldat de manière véhémente !

Le légionnaire se retourne lentement et les fixe d’un regard mauvais…

C’est bizarre, mais les poings menaçants disparurent, les vitres se refermèrent, les voix se turent, pendant que la voiture démarrait en trombe…

Je fis signe avec mon pouce au légionnaire en signe de félicitation…

Dans le vieux Bastia, à certains endroits, il est vrai que des groupes de voyous nous scrutaient… mais j’adoptais le style de regard que j’avais remarqué chez le légionnaire… Je ne saurais jamais si cela a dissuadé qui que ce soit, mais mon collègue et moi, n’avons pas subi d’avarie…

Avant les quatre sauts de certification, nous avons passé une épreuve de course de 1500 m…

Avant de partir, le sergent m’a dit « zalandeau, puisque tu es très bon en cross, essaye d’aller moins vite mais de trainer dans ton sillage untel, untel et untel… ça permettra de ne pas les disqualifier s’ils arrivent dans les temps… Je ne suis pas bon au 1000 ou 1500 m, j'acceptais quand même...

-        A vos ordres, Sergent !

Ce qui fut promis fut fait, jusqu'à un certain point… Dès le départ je hélais les trois untel, afin qu’ils me suivent… Mais en adaptant ma vitesse à ceux-ci, tous les autres coureurs prenaient la poudre d’escampette !!!

Au bout d’un moment, je voyais que je risquais d'être disqualifié, alors, je semais un, puis deux, puis les trois untel… Et j’entrepris de rattraper les autres coureurs, je réussissais à en doubler deux, mais jamais je n’ai eu le temps de rattraper le peloton…

Mon chrono, bien que passable, rentrait pile poil, dans la limite impartie. On ne m'en tint pas rigueur puisque mon piètre score était du au respect de l'ordre reçu… Mais les untel furent disqualifiés…

Suivirent les épreuves de saut… Quatre en deux jours… C’est très dur !

Il me fallait vaincre mon vertige, alors que j’avais les guiboles qui flageolaient, et donc, la peur de sauter dans le vide…

Au sol, tout le monde sans exception avait sa veste de saut complètement mouillée de sueur…

Ce n’était pas la chaleur… C’était la peur ! A l’atterrissage, après des roulé-boulé arrière, je fus cependant le plus rapide pour le dé-brêlage et le ramassage du pépin sur les 4 sauts.

La deuxième journée, il nous restait trois sauts à faire… C’était de plus en plus difficile à supporter… La peur, s’accumule et surtout elle consomme beaucoup d’énergie physique et surtout mentale pour la vaincre…

Certains ne purent pas et refusèrent le saut, agrippés à la portière (Il fallut d’ailleurs plusieurs personnes pour parvenir à les faire lâcher prise et les ramener en arrière… Ils sont un danger pour la réussite collective d'une opération… Ils ont été disqualifiés également…

Le stage prit fin… Cérémonie de port du Béret rouge, remise des insignes de PMP…

Nous rentrâmes sur une péniche de débarquement « l’Argens »… jusqu’à Toulon… Mal de mer… Puis le train…

Puis un jour par la poste : Le « Diplôme » ainsi qu’un feuillet à insérer dans notre livret militaire…

Le premier chantier que je fis ensuite avec mon père, pendant le reste de mes vacances : Je regardais en bas, du haut de la cage d’escalier : Je n’avais plus le vertige !  (Mais depuis il est revenu, bien sûr)…

J’ai refais des sauts à Montpellier, les jeudis, pendant mes études supérieures, et ensuite dans mon second emploi civil, des sauts à la Ferté Allais… J’ai perdu un carton contenant les feuilles de saut lors d’un déménagement mais également des objets plus intéressants pour des déménageurs malhonnêtes…

M'y étant inscrit également à Montpellier, je n'ai jamais pu passer ma PMS, les stages militaires obligatoires se déroulant l'été, au même moment que les stages obligatoires de l'école des mines... Officier ou Ingénieur... J'ai abandonné la carrière militaire... Sans doute ma première grande erreur...

Quelques années  plus tard, je ferai mon ultime saut, mais en opex cette fois... Mais c'est une autre histoire...



https://youtu.be/CXRFNf8nXK0?si=ucx1jzQF7v5nNsRc

 

        


6 commentaires:

  1. j' avais moi aussi fait de la préparation militaire, et j' ai hésité entre radio et maître chien, pour finir par choisir la radio/morse !
    surement que le fait de jouer du piano rendait pour moi le morse facile !
    à la fin du service militaire, le commandant a bien tenté de me faire signer un engagement, seulement voilà je déteste avoir à obéir aux ordres !
    et la vente en Allemagne, Belgique, Suisse me laissait beaucoup de liberté
    Bonne journée
    amitié

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    1. Google continue recommence à déconner... Même plus mon avatar !!!
      J'aurais du choisir l'armée... J'aurais fait mon chemin... J'aimais commander !!! Et j'aurais davantage été estimé...
      Très bonne journée

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  2. Bonjour,
    Pas mal tes performances

    Le temps se remet à la pluie chez nous mais on est en protection maison avec un bon chauffage. Ce matin j'ai encore fait une prise de sang pour ma coronographie vendredi.

    Il a fallu que j'aille chercher le bon de transport parce que même les hôpitaux n'ont plus confiance en la poste ?

    BONNE JOURNEE

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    1. Aussi parfois médiocre, mes performances... On ne peut être bon à tout...

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  3. Salut,

    Demain je suis à l'hosto pour la coronographie alors je ne serais pas là mais je vous laisse un billet d'humour.

    Le soleil est de retour aujourd'hui et on espère pour demain.

    Je vous souhaite une

    BONNE JOURNEE

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    1. Alors ça s'est bien passé ? Très bonne journée à toi

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