Écrit le 12 octobre 2021
Mon benjamin, dans son métier de « pion », qui a eu tous les harcèlements de la part d’une collègue (langue de vipère, menteuse, cheffe de meute des « pionnes », comme quoi les gonzesses peuvent être de vraies pourritures),, pendant sa première année scolaire, est enfin débarrassé d’elle, laquelle s’est fait virer depuis un an (la CPE s’étant aperçue du petit manège de cette saloperie qui risquait de faire démissionner le seul surveillant masculin dont le collège avait grand besoin)… Les autres greluches, pionnes connes, brebis de Panurge, désormais sans meneuse, sont rentrées dans le rang… Depuis mon fiston jouit d’un certain prestige et de respect de la part de ses collègues…
Boulot ingrat, au smic, en CDD d’un an éventuellement renouvelable, qui n’excédera pas six années scolaires (c’est la règle), ce n’est certes pas une situation, mais ce n’est pas non plus un métier de tous repos…
Tout repose sur les surveillants… Les profs de ce collège, sortis de leurs cours, dont parfois ils se font chahuter, ne sont d’aucun secours…
Quand un adolescent se blesse, ou même s’assomme en faisant le con à la récré, ou bien a un problème du à son état de santé personnel, (asthme, épilepsie, hypoglycémie, etc…), personne n’intervient. L’infirmière qui est là chaque jour, sauf le mercredi matin, est toujours soit en réunion, soit interminablement au téléphone et jamais, au grand jamais elle n’est intervenue pour soigner ou s’occuper des problèmes que je viens d’évoquer… Alors c’est mon fils qui se dévoue, va chercher alcool, pansements, bandages et tente de faire le nécessaire… Les surveillants n’ont pas le droit d’appeler le SAMU en cas de problème, ni les parents. L’infirmière ne le fait pas non plus, s’inventant je ne sais quelle occupation urgente, comme alibi… Quant à la CPE, elle est en réunionite permanente et ne sait les choses que bien après…
Alors, quand les élèves ont un téléphone mobile, ce qui est quand même de plus en plus fréquent heureusement, mon Nono, leur dit d’appeler pour eux même ou pour le blessé…
C’est très frustrant pour un surveillant qui a son métier à cœur, ou plutôt a de la commisération pour les ados puisqu’enfin c’est d’eux dont il s’agit… Les pionnes, quant à elles, détournent les yeux, ou bien au mieux, viennent chercher Nono pour lui signaler un blessé, comme si elles, ne savaient rien foutre…
De fait mon fils s’occupe de choses qui ne sont pas de son ressort ni de sa qualification. Quand on n’est pas soignant ni secouriste, on prend des risques… A quoi sert leur infirmière ? A rien ! Elle fait comme si elle ne l’était pas. A-t-elle des protections en haut lieu et exerce-t-elle une fonction usurpée ? Mon fils ne sait pas quoi en penser…
Mais si ce n’était que cela…
Nono est très respecté par les élèves, il faut dire qu’il peut être très énergique ou très compatissant suivant les cas… Quand une fille a un problème féminin, il est obligé d’obliger une de ses collègues féminines à s’en occuper. C’est un monde quand même ! Ce n’est pas à lui de s’occuper des tampax de ces demoiselles, merde !
Mais parfois c’est très difficile… Récemment, il y a un gamin de sixième qui est suicidaire et qui donc a fait des tentatives dans l'établissement… Il est d’une famille du genre cas sociaux, (violence, indifférence)… Il n’y a que mon fils pour s’occuper de lui et pour l'empêcher de passer à l'acte… Nono a monté un atelier de dessin. Il a acheté des fournitures sur internet de ses propres deniers de smicard et ce gamin suicidaire a été son premier élève, puis en quelques jours plusieurs autres s’y sont bien entendu ajoutés…
Parfois, il a connaissance d’incestes dans les familles d’élèves. Il a bien entendu interdiction formelle d’en parler à qui que ce soit ! Elle est belle la France !
Un journaliste de la presse locale, qui est venu faire un reportage dans ce collège, a découvert l’activité créée par mon fils et a été vivement intrigué… Il est bien possible que Nono ait droit à un article prochainement…
Et puis quoi ? Cela n’enlèvera rien à l’ingratitude de son métier, de sa rémunération, de sa précarité d’emploi… Et à son stress dont je trouve anormal qu’une collectivité fasse peser la charge sur la dernière roue du carrosse. Une psy pour 5 établissements, donc jamais là quand il faut…
Vie de merde, mon pauvre Nono… Je suis très fier de toi… Tu es digne d’être mon fils ! Mais moi, je ne sais même plus si je suis digne d’être ton père, tellement tu es formidable… Mais tu t’impliques trop, beaucoup trop… Tu me rappelles quelqu’un, avant, qui était trop bonne poire…
Je t’aime, mon Nono.
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