Note de zalandeau : Le covid est arrivé à point pour éclipser l’affaire des gilets jaunes sur l’écran médiatique et politique.
Michel Onfray, dans son livre « Grandeur du petit peuple », démystifie les pièges tendus par le pouvoir Macronien contre nous autres, Gilets jaunes, ces Français que l’on a pris comme têtes de turcs en lieu et place des véritables responsables de la crise sociétale que traverse notre pays…
Voici ci-dessous le chapitre 7 : « Le pouvoir aux abois ». Sous-titre « Comment salir les gilets jaunes »
Par Michel Onfray en 2020 :
Le pouvoir a usé et abusé de plusieurs stratégies pour disqualifier le mouvement des GJ.
Il y a d’abord eu le traitement par le mépris : « Ça leur passera, c’est un genre d’éruption cutanée, ils finiront par rejoindre le rang ! Il suffit de laisser pourrir, d’attendre, de tabler sur la fatigue. » Un genre de variation sur le thème du « salauds de pauvres ! ». Mais ça n’a pas suffi. Ce petit peuple qui dit n’en plus pouvoir d’être étranglé par le pouvoir maastrichtien n’a plus rien à perdre : strangulé depuis des années, fatigué, épuisé, exsangue, harassé, éreinté, qu’à-t-il désormais à perdre ? Plus rien…
Il y a eu ensuite le traitement par le mensonge : Le ministre de l’intérieur y est allé fort : Il a livré à la presse, qui s’est empressée de les reprendre et de les diffuser largement, des chiffres fantaisistes concernant la participation aux manifestations, à la décimale près, en expliquant que ce n’était rien, peu de chose, pas grand-chose. Les images avaient beau montrer le contraire à jet continu, rien n’y faisait : le pouvoir disait que c’était quantité négligeable – donc, gens négligeables.
Note de zalandeau : Le ministre de l’Intérieur a également beaucoup menti en accusant les GJ des méfaits des blackblocks et des casseurs « qui, objectivement, travaillent pour Castaner et Macron », écrit Onfray dans son préambule « Le retour du refoulé maastrichtien », afin de discréditer les GJ, jusqu’à ce que les téléspectateurs comprennent enfin la supercherie…
Dans la foulée, il y a eu le traitement par la criminalisation. On a ainsi vu ce fameux Castaner posant dans un PC sécurité avec des fonctionnaires aux ordres en leur demandant devant les caméras de confirmer qu’il y avait bien eu un mort. La conversation ressemblait à ça : « Un mort, oui, c’est ça, j’ai bien entendu, il y a eu un mort, vous pouvez me confirmer qu’il y a donc bien eu un mort à cause des Gilets jaunes ? C’est bien ça ? » Or, s’il y a bien eu des morts, ils ne l’ont pas été du fait des Gilets jaunes, mais du fait de ceux, qui comme Castaner, refusaient les GJ et fonçaient dans le tas…
Puis il y a eu le traitement par la diabolisation : On a parlé de facisme, de Vichysme, de poujadisme, de lepénisme, de populisme, de peste brune, d’antisémitisme, d’homophobie, de racisme. Libération et Le Monde, France inter et le service public dans sa totalité, ainsi que les journaux subventionnés par l’argent du contribuable, y sont allés comme un seul BHL ! Mais cette technique qui a fait mouche pendant quelques années, ne marche plus. Le peuple a compris les ficelles. Depuis qu’il en fait lui-même les frais et qu’il sait qu’il n’est ni faciste, ni antisémite, ni nazi, ni homophobe, il comprend que ces éléments de langage sont préparés et distillés par les médias du système afin de le maintenir en place et de n’y rien changer. Mais il y a eu mithridatisation : ce poison inoculé depuis des années ne produit plus aucun effet. C’est tout juste devenu l’eau bénite des maastrichtiens avec laquelle ils essayent en vain de conjure ce qu’ils prétendent être le diable…
Ajoutons aux forfaits déjà listés, le traitement par l’attaque ad hominem : les journaux du système sont allés chercher des poux dans la tête de tel ou tel, pour trouver le spécimen le plus à même de servir de repoussoir. Il y eu cette femme qui avait fait un tabac avec sa vidéo, tout au départ du mouvement, et dont on a vidé les poubelles afin de savoir s’il n’y avait pas chez elle, quelque chose qui réjouirait la basse police intellectuelle. On a trouvé de l’hypnose (comme chez Freud), de la croyance à des propos assez peu scientifiques (comme chez Freud), du complotisme (comme chez Freud), mais comme elle ne se réclamait pas du docteur Viennois, les journalistes parisiens qui habituellement souscrivent aux fictions de la psychanalyse considéraient que, à celle qui vivait en province et n’était pas diplômée en pensée magique freudienne, on ne pouvait accorder aucun crédit et que, de ce fait, c’est tout le mouvement qui cessait d’être crédible – chez ceux-là mêmes qui, soit dit en passant, n’avaient jamais estimé une seule seconde qu’il fût crédible ou défendable…
Il fallut également compter avec le traitement par l’essentialisation. De sorte qu’un propos raciste tenu ici par un Gilet jaune qui bloque une voiture conduite par un non-blanc (on ne sait plus comment dire sans risquer la prison…) bien décidé à forcer le barrage, et voilà que c’est tout le mouvement qui est raciste ! Et l’on fait de même avec un Gilet jaune qui a tenu un propos homophobe après avoir estimé ue le conducteur énervé d’un autre véhicule ne lui semblait pas hétérosexuel (toujours la crainte de la prison…), et voilà que tout le mouvement devient homophobe ! Il est bien évident u’il n’y a aucune espèce de tolérance à avoir à l’endroit de ce qui est raciste ou homophobe, antisémite ou phallocrate, mais sur les millions d’électeurs de Macron, on pourrait également trouver des racistes et des homophobes : personne n’en conclurait, surtout pas les journalistes du système, que Macron lui-même l’est, ou bien, pire encore, la totalité du mouvement En marche !
Pour suivre, il y a eu aussi le traitement par la déconsidération : Il fallait absolument assimiler le mouvement aux casseurs. Consignes furent donc données aux forces de l’ordre de laisser casser : Sinon, pourquoi aurais-je vu pendant si longtemps sur BFM des manifestants desceller des pavés de l’avenue des Champs-Élysées ? Ce que les journalistes pouvaient filmer sans problème, en prenant leur temps, ce que les téléspectateurs pouvaient voir, bien assis dans leurs fauteuils, les services de police pouvaient eux aussi le voir, ils auraient donc pu agir, donner des ordres et empêcher que les pavés soient descellés, il n’y aurait pas eu de forces de police attaquées, pas de vitrines de magasins défoncés, et rien de ce qui a permis aux journalistes de s’apitoyer longuement sur le spectacle déplorable, sur la violence des GJ, sur leur vandalisme, sur leur sauvagerie… Qui était sauvage ? Qui était vandale ? Le Président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’intérieur ; qui avaient les moyens d’empêcher la violence et qui s’y sont refusés afin de pouvoir l’instrumentaliser à des fins de déconsidération.
De même a-t-on eu droit à un traitement par la dramatisation. Avec l’un d’entre les GJ qui disait qu’il fallait marcher sur l’Élysée afin de pouvoir y être reçu pour présenter des doléances, on fit une scène médiatique formidable : Les GJ voulaient faire un « putsch », fut-il dit. Un « coup d’État » ont ajouté certains ! Il a suffi qu’on sorte le propos d’un autre qui voulait qu’on confie Matignon au général de Villiers pour que la presse effectue une nouvelle variation sur le thème du fascisme des GJ. Il n’est pas venu à l’esprit de ces journalistes qu’un réel putsch a réellement eu lieu en France il y a quelques années : C’était le 29 mai 2005 ( Note de zalandeau : Onfray fait une erreur : le 29 mai 2005, c'est le référendum des Français, par contre le putsch des maastrichtiens du traité de Lisbonne a eu lieu le 13 décembre 2007 et est entré en vigueur le 1er janvier 2009 ) et on le devait aux libéraux maastrichtiens, de droite et de gauche, quand ils ont jeté aux ordures le référendum par lequel 54.68% des Français ont fait savoir qu’il ne voulaient plus de cette Europe maastrichtienne libérale qui a créé la paupérisation générant ce mouvement des GJ.
Mépris, mensonge, criminalisation, diabolisation, attaque ad hominem, essentialisation, déconsidération, dramatisation : Emmanuel Macron ne recule devant rien lorsqu’il s’agit de cogner sur le peuple afin de défendre l’Europe maastrichtienne. L’image des blindés de la gendarmerie stationnés en haut des Champs-Élysées renseigne bien sur ce qu’il en est désormais du pouvoir personnel d’Emmanuel Macron… « Mais ce ne sont pas des véhicules militaires », a dit une crétine de BFM, parce qu’ils n’étaient pas équipés de mitraillettes – des « sulfateuses » a surenchéri un consultant expert de la chaîne ! Il y avait presque un regret chez ces gens là u’on ne sulfate pas le peuple qui se contente de demander du pain.
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