Samedi 7 avril 2012 :
Trêve des bombardements. Nous allons au cinéma avec ma petite femme toute
mignonne…
Dimanche 8 avril :
Premier dimanche sans explosion. Ma femme respecterait-elle le repos dominical
? J’apprendrai par la suite que les convois de munitions discursives avaient du
retard…
Lundi 9 avril : En
pleine journée, le soleil fut déchiré par un déluge de feu. Le moindre prétexte
était bon pour rajouter une salve, puis une autre. Des mots comme des bombes
aux éclats coupants comme des lames de rasoir…
Mardi et mercredi
: Planqué dans le sous-sol, je profitais d’une relative protection, plongé dans
des activités inutiles, mais qui faisaient oublier et s’éloigner le pilonnage
verbal…
Jeudi 12 avril :
Je décidai unilatéralement d’une trêve. J’évacuai ma famille vers Nantes, chez
mon ainé. Nous passâmes une journée calme, pleine de joie. J’étais heureux de
voir mes trois gamins unis, enjoués et joyeux d’être ensemble.
Ma femme garde
chiourme n’avait pas emporté le canon, tout allait pour le mieux.
Hélas, nous
rentrâmes tôt à cause du couvre-feu. A plusieurs reprises les serbes
m’extorquèrent de l’argent à chacun de leurs postes de contrôle autoroutiers…
Nous avions à
peine posé le pied hors de la voiture, que la première explosion se produisit.
Un simple mot avait prit la forme d’une allusion agressive. Il n’en fallait pas
plus pour déclencher une nouvelle préparation d’artillerie…
Vendredi 13 avril
: Je filais entre les bombes pour ramener de quoi manger. Le soir je me mis au
lit bien avant le couvre-feu, la tête sous les couvertures, comme si je pouvais
ainsi éviter la morsure des shrapnels de l’ennemie…
Samedi 14 avril :
Dans la grisaille de l'aube, j’ai couru au sous-sol entre les gerbes de feu.
J’informe le reste du monde. « De zalandeau à blog.fr. Stop. Sous feu ennemi.
Stop. »
L’on me répond : «
Elle vous envoie des missiles de croisière haineux ? »
Je réponds :
Hélas, avec « Sarah je vaux » pas grand-chose…
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