Toute ma vie, malgré mes échecs, chacune de mes « réussites
» me motivait… Et je peux dire que j’étais suffisamment pugnace et tenace, pour
rebondir à chaque échec, jusqu’à temps que j’aboutisse à être satisfait de moi…
Ma nouvelle vie de « longue maladie, invalidité puis
retraite », m’a rapidement infligé beaucoup de nostalgie, une insatisfaction
chronique de mon nouveau quotidien, enfin bref, beaucoup d’amertume ! On le
voit dans mes textes écrits à l’époque et déjà diffusés ou pas encore…
À la fin prématurée de mon activité professionnelle,
qui m’a attrapé par surprise, n’ayant ni prévu ni préparé ce passage à un autre
monde, sans perspective sur l’avenir, je me suis remémoré mon passé… Et ma foi,
j’y ai trouvé des motifs de satisfaction… C’était un moyen de compenser cette
nouvelle vie totalement insipide. J’estimais l'ensemble de ma carrière active,
comme globalement positive…
Mais le temps passant, cette autosatisfaction s’est
effritée ! Maintenant, je considère que toutes ces petites « réussites », conformes à mes codes de
valeurs, ne sauraient cacher l’immense ratage d’une vie gaspillée vraiment pour
rien…
Maintenant JE SAIS (comme disait Gabin dans la chanson
du même titre), ce que j’aurais du faire, quand j’aurais du le faire et comment
j’aurais du le faire… Mais c’est un peu tard…
Depuis lors, j’ai tâché de m’occuper, dans tous les
domaines de mon savoir faire, mais la force physique et la cognitivité
déclinantes ou les circonstances inappropriées ne m’ont pas permis d’obtenir
ces petites satisfactions d’antan… Cela a été très frustrant !...
Avec le temps qui a passé (plus de huit années, à ce
jour), j’ai trouvé mes petites satisfactions… Certes, elles sont de très
modestes envergures, mais qu’importe ! L’essentiel est que le cerveau « floute
» quelque peu ce passé qui m’obsédait en se concentrant sur la tâche à
accomplir. Finalement, la mutation qualitative de l’opinion que j’avais sur mon passé d’actif, passant de
« satisfaisant », à « inutile et improductif », m’aide beaucoup à apprécier mes
petites activités d’aujourd’hui, qui ont par conséquent, moins de mal à
supporter la comparaison…
Donc, je suis content, quand je fais ma couture pour
adapter un costume d’occasion à mon gros bide, même si je me goure et reprends
parfois plusieurs fois le même travail ;
je suis content quand j’écris sur mon blog, même si
les mots adéquats se font de plus en plus cachés dans les méandres
neurologiques ;
je suis content quand je vais acheter ma baguette,
même si les gens ne répondent pas à mon « bonjour », car ce sont toujours les
mêmes gros cons malpolis ;
je suis content de cuisiner, même si je ne compose que
des plats rustiques, sans originalité, les moins chers possibles que je ne sais
jamais reproduire à l’identique, par manque de mémoire et défaut de
d’enregistrement par écrit, ce qui fait d’ailleurs toute la surprise momentanée
d’une saveur nouvelle ;
je suis content d’analyser les programmes des
candidats au prochain quinquennat, bien que souvent ceux-ci me fassent frémir
d’horreur et que je ne puisse comprendre comment des gens adhérent à des lots
d’idées décousues, parfois totalement contradictoires et souvent porteuses de
résultats inverses à ceux qui sont promis…
Que des petites choses sans importance sociale…
Cependant, les conséquences de ce que je considère aujourd'hui
comme mon inconséquence passée, continuent à me tarabuster à travers l’amour
que j’aie pour mes enfants et les responsabilités que je pense avoir envers
eux…
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