Putain… Ils n’y sont pas allés de main morte… Je suis
ficelé comme un saucisson à la manche à air de ce vapeur… J’ai l’impression
qu’une enclume a percuté mon crâne…
J’ai bien du mal à mettre de l’ordre dans mes idées…
Ceci dit j’ai tout mon temps devant moi… Il n’y a pas âme qui vive et le navire
est amarré tout au bout de la jetée… Si cette douleur lancinante pouvait me
lâcher un instant…
Comment me suis-je fait assommer ? Et bien, je
crois qu’il me faut remonter à hier…
Evita et moi (Et oui elle s’appelle Evita), avions
rejoint l’avenida Errázuriz en discutant. Je lui avais offert un café à la
terrasse d’un bar; nous avions l’océan pour horizon… Cette fille était
intelligente et très cultivée… L’idée qu’elle pouvait être une professionnelle
me paraissait saugrenue, d’autant que ce n’était pas sur un port qu’elle
pouvait se faire une clientèle de luxe compatible avec la classe qui émanait de
sa personne…
Devançant la question qui me brûlait les lèvres, elle
m’avait dit qu’elle avait pour habitude de se promener avant l’aube sur le port
avant d’aller à son travail et qu’à cette heure matutinale il n’y avait aucun
danger.
Restait à savoir de quel travail il s’agissait… Je
pensais que le métier du charme ne commençait pas si tôt et une nouvelle fois
alors que j’allais la questionner, elle me dit qu’elle travaillait au consulat
de France comme traductrice... Il y a un consul dans cette ville qui se rince
les yeux tous les jours...
Elle enchaîna « Et vous ? »… Je lui
répondis que j’étais dans l’import-export des métaux, que je venais d’arriver
et que j’aimerais bien avoir un guide comme elle pour me faire découvrir les
charmes de Valparaiso. J’avoue à cet instant, que je pensais davantage à ses
charmes à elle, qu’à ceux de l’agréable grande ville australe…
Je la quittais non sans avoir obtenu un rendez-vous au
bar que nous venions de quitter sur la grande avenue…
En attendant, je me dis que décidément depuis que je
suis arrivé dans cette ville je me réveille à chaque fois avec un gros mal de
tête… Il va falloir que je fasse plus attention…
Les hommes de main de Manterola avaient eus la main
lourde et pourtant les présentations s’étaient bien passées… Je me demande ce
qui cloche ? Me prenaient-ils pour un autre ? Ont-ils changés
d’avis ? Pourquoi ne pas m’avoir liquidé ?...
J’en suis là de mes questions quand je distingue deux
loustics, dont les bribes de paroles me parviennent hachés par la brise du
large…
Je parie qu’ils font parti des hommes de mains qui
m’ont tabassé… Vite, je n’ai pas le temps de réfléchir, la technique, rien que
la technique, le temps presse…
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